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Picardie : Cérémonie des voeux Intervention de Claude GEWERC Président du Conseil régional

Publié le 31 janvier 2013 par Letombe

gewerc---Saint-quentin3.jpg Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Nous sommes réunis cette année au Carré de la République pour notre traditionnelle cérémonie des voeux.
C’est une forme de retour aux sources après les cérémonies organisées ici en 2006 et 2007.
Cette année les voeux sont placés sous le signe des couleurs de la Picardie, celles d’une région pleine de richesses et de découvertes, qu’il nous appartient tous ensemble de valoriser, comme le fait déjà si bien notre comité régional du Tourisme.


Nous avons, dans notre histoire, appris à surmonter les difficultés, à dépasser les crises, pour nous rassembler et innover au bénéfice de la collectivité nationale. Si la construction européenne a amené une paix durable sur le vieux continent, l’inquiétude pour l’avenir, le chômage, la violence des mutations économiques sont bien présents ; et en ce début d’année, mes pensées vont particulièrement vers celles et ceux qui traversent des moments difficiles. Mes pensées vont aussi à nos soldats engagés au Mali, pour
protéger notre Pays, nos alliés et l’Europe du fanatisme et du terrorisme.
Je formule le voeu que 2013 donne à celles et ceux qui en ont besoin des raisons objectives d’espérer et d’éclairer l’avenir. J’ai la conviction que ce voeu n’est pas vain, et que nous avons, dans notre pays et dans notre région, les moyens du redressement, la capacité collective à réinventer le futur, comme nous l’avons fait à toutes les étapes cruciales de notre histoire.
Le bleu est ici pour nous rappeler la force est la puissance de la Picardie. Certes le chemin est difficile, les embûches sont nombreuses, et notre capacité à façonner l’avenir reste souvent entravée par la pression d’un court terme quelquefois désespérant. Il y a quand même quelques signes positifs.
L’ambiance insensiblement change. Même l’Allemagne se rend compte qu’elle s’expose à la récession si des moyens ne sont pas mobilisés pour alimenter la croissance. Comme le monde, les certitudes bougent… Dès lors, on voit bien qu’au-delà des épisodes d’une crise qui n’en finit pas, c’est bien de la nécessaire mutation de notre modèle économique, social et environnemental dont il est question.
C’est tout l’enjeu de la période qui s’ouvre. Et c’est le sens de l’action engagée par le Gouvernement et le Président de la République. Je ne peux, de ce point de vue, que me réjouir de voir que nombre de questions portées par la Région depuis 2004 trouvent aujourd’hui un écho et un relais national.
C’est un changement. Redressement productif, impératif industriel et accompagnement des entreprises en difficulté sont des priorités mises en oeuvre par la Région depuis bientôt 9 ans. Nous avons créée une Mission d’Intervention Economique et sociale, qui a suivi 400 entreprises et 47.000 salariés ces 5 dernières années. 2/3 de ces entreprises ont été sauvegardées avec notre appui. Le Printemps de l’Industrie quant à lui a ouvert les portes de l’industrie à plus de 66.000 jeunes scolaires depuis sa création il y a 8 ans.
Nous avons au-delà construit une vraie stratégie « Recherche, Innovation et Développement industriel», reconnue au niveau européen. C’est un engagement constant. Dans 2 mois, je présenterai au Comité des Régions d’Europe un avis pour réorienter la politique industrielle de l’Union. De la même manière, la grande cause de la Réussite Educative peut maintenant s’appuyer sur une volonté partagée avec le Gouvernement, qui fait de la jeunesse une priorité.
Je peux aussi citer l’enseignement supérieur et la transition énergétique. Pour autant, cette communauté de vue n’implique pas l’alignement systématique de la Région sur les positions de l’Etat.
La Picardie a ses particularités qu’elle entend bien faire reconnaître. C’est le cas dans le domaine de la santé.
La situation sanitaire de la Picardie est particulièrement inquiétante. Les problèmes ne peuvent être résolus sans un véritable rattrapage. C’est le sens des propositions faites par le Conseil régional à l’unanimité de ses élus, en réaction au Plan régional de santé de l’ARS, et c’est le sens aussi des positions défendues par les Conseils généraux de l’Oise, de la Somme et de l’Aisne.
Toutes les forces de la Picardie vous ont dit leur refus de ce plan, Monsieur le directeur, et pourtant vous venez de décider sa mise en oeuvre. La politique de santé publique continue d’être gérée avec le plus profond mépris pour les élus qui représentent pourtant les citoyens. Combien de temps encore accepterons nous cette
mise à l’écart ? Il y a urgence à changer la loi et à remettre de la démocratie dans ce système. Cet exemple montre que la prise en compte des réalités locales et de la diversité des situations est un des enjeux majeurs de la modernisation de l’État. Il n’y a pas de grands pays moderne sans véritable décentralisation.
On a trop souvent, de ce point de vue, cherché à opposer les collectivités les unes aux autres. Pour moi, la question est assez simple, elle tient en un mot : cohérence. Il importe que nos concitoyens sachent qui fait quoi, que nous soyons en mesure d’exercer une compétence dans toutes ses dimensions.
Les Régions ont montré leur efficacité en matière de recherche, d’innovation et de développement économique, dans une gouvernance partagée avec l’Etat, les partenaires concernés et les autres collectivités.
C’est un acquis à conforter ! De la même manière, pour ce qui concerne le développement durable des territoires, les régions ont l’expérience de la définition d’une stratégie partagée en matière d’aménagement
proprement dit, mais aussi pour l’énergie et l’environnement. Economie et aménagement du territoire ont été, dès l’origine, reconnues comme le coeur des compétences régionales.
Je souhaite que la nouvelle étape de la décentralisation permette d’exercer mieux encore ces compétences, et de conforter et clarifier nos responsabilités en matière de formation professionnelle et de transports.
Mais, avant même que le nouvel acte de la décentralisation soit adopté, des projets ont été engagés qui concernent directement les Régions.
Je pense en particulier à la Banque Publique d’Investissement, dont le cadre général a été voté par le Parlement à la fin de l’année dernière, et qui constitue un puissant levier d’accompagnement financier pour notre économie. Je ne peux que me réjouir de la cohérence renforcée entre les missions exercées par OSEO, FSI Régions et CDC Entreprises, permettant de dessiner un véritable pôle de financements publics au niveau régional. Et la création d’un comité d’orientation présidé par le Président du Conseil régional illustre la volonté du gouvernement d’associer pleinement les Régions à cette démarche. C’est, là aussi, une nouvelle donne. La Banque Publique d’Investissement ne se substitue pas aux outils financiers que nous avons mis en place en région. Elle vient, au contraire, renforcer notre capacité collective à répondre au plus près et le plus finement possible aux besoins des entreprises. L’enjeu est d’importance, comme le montre l’activité des
sociétés de capital risque Picardie Investissement, Picardie Énergie Développement Durable et Picardie Avenir, que nous complèterons en 2013.
Elles ont joué un rôle déterminant pour faire aboutir un projet de 100M€ comme KOGEBAN à Nesles. On ne le sait pas assez, aujourd’hui, pour 1 euro engagé par la Région dans Picardie Investissement, ce sont 17 euros d’investissements qui sont générés dans les entreprises. Ces outils sont l’un des leviers dont dispose la Région pour aider au maintien et au développement d’activités dans une logique de responsabilité partagée et d’efficacité. A côté de cette ingénierie financière et de ce capital risque territorial, l’ingénierie de projet est une autre dimension de l’action régionale.
Elle se traduit sous des formes diverses, mais avec toujours l’idée force de permettre à l’ensemble de nos intelligences, scientifiques, industrielles, éducatives, de se valoriser mutuellement.
Nos pôles de compétitivité se sont ainsi imposés comme un fabuleux catalyseur de développement.
L’an dernier, je vous citais les réussites aux investissements d’avenir avec, en particulier, le projet PIVERT, sur la bio raffinerie des huiles.
En 2012, c’est un nouveau projet qui s’est concrétisé avec IMPROVE. Il s’agit d’une plate-forme destinée aux protéines pour un programme de 35 millions d’euros. Elle vient parachever un ensemble technologique commun aux Régions Picardie et Champagne-Ardenne qui permet de valoriser l’ensemble de nos grandes productions agricoles avec des acteurs majeurs des filières concernées.
Cette dynamique, nous voulons encore la conforter. Depuis 2005, c’est plus d’un milliard d’euros aux 2/3 privés qui ont été générés par le pôle Industrie et Agro ressources.
2 grands thèmes vont nous mobiliser plus particulièrement :
- la valorisation durable de la biomasse
- les équipements liés à la bioraffinerie et la conduite de culture
La valorisation durable de la biomasse est la mission d’Agro transfert ressources et territoires, en lien avec
l’INRA.
2013 verra le renforcement de notre centre de transfert unique en France. Il est unique parce qu’il rassemble le monde agricole, l’industrie, la communauté scientifique et des ONG. C’est un lieu privilégié d’étude, d’observation et de débat sur des sujets aussi importants que l’agriculture durable et l’équilibre alimentaire / non alimentaire. Ces sujets seront d’ailleurs au centre des entretiens de Chantilly en novembre 2013. Après le succès de 2011, ces entretiens symbolisent notre ambition de porter un modèle de bio-raffinerie ancré sur les territoires et respectueux de l’environnement.
Il s’agit d’un enjeu mondial, d’un fabuleux levier de développement économique pour les fournisseurs de biens d’équipements.
C’est pour cette raison que je souhaite mobiliser et accompagner tous les acteurs concernés ; ceux de la bio
raffinerie, comme Maguin à Charmes, sont déjà engagés. Nous devons aller plus loin avec tout ce qui concerne les fermes du futur qui sont liées à la bio raffinerie. J’ai pris l’initiative de les réunir à l’occasion du salon international du machinisme agricole en février prochain. Mais la dynamique entrainée par le pôle industrie et agro ressources n’est pas la seule.
Notre solide et historique culture mécanique et métallurgique est en train de rebondir dans le domaine de la mobilité, grâce au dynamisme des chefs d’entreprise, des laboratoires et des centres techniques publics et privés. Dans un secteur automobile en crise, nombre de nos entreprises ont su ainsi se hisser au niveau de leader européen et fournir les constructeurs les plus prestigieux. De son côté, le ferroviaire en Picardie peut s’appuyer sur de belles entreprises qui continuent à embaucher, tout comme l’aéronautique, dont les carnets de commande sont bien remplis. Des efforts restent à faire pour que cette dynamique profite plus à la sous-traitance régionale.
C’est une démarche que nous soutenons activement. C’est tout l’enjeu d’IndustriLab, plate-forme de technologie issue de l’aéronautique mais applicable à d’autres secteurs industriels, l’automobile ou le ferroviaire par exemple, dont la Région est à la fois initiateur et principal financeur, et qui est situé à Méaulte.
Au-delà du bâtiment de 30M€ qui sort de terre cette année, c’est une approche globale dont il s’agit. Elle se traduit dès maintenant par des appels à projets réunissant entreprises, laboratoires et dans certains cas lycées et Universités. Vous le voyez, nous nous sommes beaucoup engagés dans la recherche et l’innovation sur des sujets majeurs pour notre économie régionale, en gardant toujours à l’esprit l’un des piliers de notre SRDE : l’environnement comme levier de développement.
En 2012, nous avons été la première région à adopter notre Schéma Régional Climat Air Energie.
Cette année le débat sur la transition énergétique doit être l’occasion d’échanger bien sûr, mais surtout de porter plus loin notre ambition.
Nous devrions pouvoir maintenant concrétiser notre projet de SEM Énergie ; conforter Picardie Énergie développement durable, lancer une expérimentation d’un service public de l’efficacité énergétique, finaliser notre plan énergie climat territorial, comme notre stratégie régionale d’Écologie industrielle.
Nous sommes très impliqués pour l’inventivité technologique des produits et des procédés. Mais ce n’est pas le seul levier de création de richesse.
C’est pour cette raison que nous nous sommes engagés dans des démarches collectives pour promouvoir le design. Cette dimension essentielle, nous la mettons désormais au coeur de nos appels à projets.
C’est un des moyens de conquérir de nouveaux marchés. Le développement à l’international en est une autre.
Les Régions sont maintenant reconnues comme des partenaires privilégiées de l’État pour relever ce défi. En 2013, nous adopterons notre schéma régional d’internationalisation des entreprises.
Nous voyons bien, à travers ces éléments, que la compétitivité est bien l’affaire de tous. Elle concerne bien sûr l’entreprise, mais tout autant son environnement, les infrastructures sur lesquelles elle doit pouvoir s’appuyer, et donc la puissance publique Je voulais aussi le rappeler.
Mais au-delà de tout, l’efficacité économique, ce sont d’abord des femmes et des hommes : le savoir-faire qu’ils ont acquis par la formation et l’expérience, leurs qualifications, leur motivation et, j’ajouterai, leur bien être au travail comme dans leur vie personnelle. On parle souvent des machines, mais pas assez souvent des
hommes. Et quand on vient à en parler, c’est malheureusement souvent quand des difficultés surgissent.
Nous devons, ensemble, changer cette logique. Remettre le débat économique et social au coeur de notre
vie collective, pouvoir, ensemble, parler d’avenir, c’est le sens de la Conférence sociale que j’ai pris l’initiative de réunir en février, qui doit favoriser un dialogue renouvelé en région entre les partenaires sociaux sur les grands sujets qui concernent notre avenir collectif. Ce lien collectif passe évidemment, et toujours, par l’éducation, la formation. C’est la plus belle liberté que nous puissions donner aux générations futures.
La Région vous le savez est chargée de la formation des demandeurs d’emplois, aux côtés de Pôle Emploi. C’est une lourde responsabilité. En mobilisant tous ses dispositifs, la Région financera à elle seule en 2013 la formation d’au moins 10.000 demandeurs d’emplois.
Au-delà, avec les branches professionnelles, nous travaillerons à améliorer l’accès à la formation des salariés dans l’entreprise. Nous savons tous, et notamment les dirigeants présents ici ce soir avec nous, que c’est dans l’entreprise, dans l’emploi, que la formation donne ses meilleurs résultats. Après les branches du sanitaire et social, du bâtiment et travaux publics et des transports logistiques, nous signerons en 2013 des accords avec la métallurgie, l’agriculture, la chimie et la culture. Avec les acteurs de la filière éolienne, et je rappelle que nous sommes aujourd’hui la première Région éolienne de France, nous ouvrirons cette année une formation à la maintenance éolienne sur le site de la Cité scolaire d’Amiens, qui sera gérée directement par la Région et mis à disposition des établissements concernés en région. Un mât sera installé en juin et l’ensemble des équipements sera ouvert aux demandeurs d’emploi, aux BTS et aux salariés des entreprises concernées. Il y a là un vrai gisement d’emplois.
En 2013, j’ai la volonté d’encore mieux mobiliser toutes nos politiques au service de l’emploi des jeunes.
Je vous annonce que je proposerai dans 15 jours au vote du budget d’abonder la part État à hauteur de 15% pour les emplois d’avenir créés dans les entreprises, et à hauteur de 10% pour les associations. Au-delà, nos dispositifs de formation seront ouverts à l’ensemble des jeunes, pour faciliter l’accueil des jeunes dans les entreprises. 3000 emplois d’avenir sont affectés à notre Région. C’est une chance que nous devons saisir. Je puis vous assurer que la Région y prendra toute sa place. L’effort de la Région rejoindra aussi celui du gouvernement en matière de réussite éducative.
En 2010, je lançais une grande démarche de concertation pour rassembler la communauté éducative régionale. Je me réjouis que ce soit aujourd’hui une priorité pour le gouvernement.
Je me réjouis aussi aujourd’hui, tout particulièrement, de la confiance retrouvée dans nos relations avec le Rectorat de l’Académie d’Amiens. Deux grands chantiers nous attendent cette année : la lutte contre le décrochage scolaire et l’orientation. Une expérimentation doit s’engager dans les quartiers d’Amiens Nord, le bassin creillois et la Thiérache, pour tester les meilleures réponses à apporter. Au-delà, la Région se porte
candidate à toute expérimentation qui permettra de faire reculer le décrochage.
En matière d’orientation, je crois à la mobilisation des réseaux qui existent aujourd’hui autour des établissements. Ces réseaux, il faut les soutenir et les renforcer. La Région sera à leurs côtés.
De la même façon, je souhaite que nous trouvions une solution pour les formations industrielles délaissées par les jeunes alors que nous savons qu’elles débouchent sur des emplois de qualités.
Plus globalement, nous avons dans nos lycées des formations de qualité que nous ne valorisons sans doute pas assez. Peu de gens connaissent la richesse de nos plateformes, de nos bancs d’essais, de nos matériels et de toutes celles et ceux, très impliqués, qui les font vivre. Nous aurons l’occasion de les mettre en avant cette année à travers notamment le printemps de l’industrie.
Si vous êtes invités à porter votre regard sur les formations dans les lycées, cette année sera également marqué par l’adoption du Programme pluriannuel d’investissement de ces établissements.
Je peux vous dire ce soir qu’un plan de 300M€ sera présenté en mars prochain pour améliorer les conditions d’étude des lycéens et préserver notre patrimoine. Il existe un rapport certain entre conditions d’étude et réussite éducative. 2013, c’est aussi la dernière vague de déploiement de l’Environnement numérique de Travail LÉO, qui permet de rapprocher les acteurs de la communauté éducative. LÉO, c’est l’extension du lycée dans le temps et dans l’espace.
Dans le domaine de la vie associative, la région Picardie a été particulièrement volontariste avec la signature de plus de 4000 conventions d’emplois solidaires depuis 2005.
Aujourd’hui, la Région entend privilégier les emplois d’avenir pour accompagner le secteur associatif. Les entreprises d’insertion qui recruteront des emplois d’avenir recevront elles aussi une aide complémentaire de 10% du salaire, qui doit permettre d’accompagner la mise en oeuvre du plan régional d’économie social et solidaire.
Dans le domaine sportif, 2013 marque l’achèvement de la concertation sur la nouvelle politique sportive. Un pacte civique du sport est proposé pour affirmer le droit au sport pour tous et promouvoir le sport de haut niveau. Nous l’avons vu en 2012 les Jeux Olympiques continuent de fasciner le monde entier. Bravo donc aux médaillés picards de Londres ! Bravo à Jérémy Stravius, Céline Goberville et Stéphane Houdet.
Bravo au beau parcours parisien d’Olivier MELLOR avec des troupes régionales et la comédie de Picardie. Bravo à ZIC ZAZOU qui s’est illustré une fois de plus en emportant la finale de la grande battle de Naguy sur France 2.
Bravo aussi au groupe de musique électro The Name, sélectionné pour le Printemps de Bourges. 2012 a été une
bonne année pour les musiques actuelles en Picardie : la 7ème édition du Picardie Mouv a été un succès avec 24 lieux de diffusion, 87 artistes ou groupes programmés et près de 15 000 spectateurs. Nul doute que l’édition 2013, qui sera pour la seconde fois directement organisée par la Région, rencontrera le même succès.
Quant au festival Jardins en scène, il change d’ambition en 2013 : il devient une saison d’événements aux jardins de mai à octobre. Les jardins sont des éléments majeurs de notre patrimoine picard, au même titre que les cathédrales ou les châteaux ou même ces palais industriels que sont certaines de nos usines. Nous faisons vivre cette mémoire par des projets comme la sucrerie de Francières, qui est aussi une vitrine des agro ressources, mais aussi par le travail de recherche et d’édition de notre service du patrimoine. C’est dans cet esprit que nous avons voulu mettre à disposition des sociétés savantes de Picardie un centre de numérisation
en partenariat avec la ville d’Abbeville.
En 2013 nous voulons ouvrir un chantier sur le dessin et l’image dans le quartier Saint Leu d’Amiens et donner un nouvel élan à la manifestation Offshort dédiée à la création numérique. Cette nouvelle édition permettra aux jeunes engagés dans un projet de création numérique, vidéo, musique, webdocumentaire ou autre, d’échanger entre eux et de rencontrer des professionnels, notamment les animateurs du réseau Picardie en Ligne.
Nous voulons aussi ouvrir un chantier sur l’espace audiovisuel régional dans toutes ses dimensions, permettant à la fois d’accompagner la production de contenu et d’en favoriser la diffusion, dans une approche globale média.
2013 sera à bien des égards une année de refondation. Refondation de nos relations avec l’État et les autres
collectivités, avec des conséquences particulières en matière d’économie et de formation.
Refondation aussi d’un certain nombre de politiques régionales, dans des domaines comme les transports ou l’aménagement du territoire.

Tous les agendas en effet convergent :
- celui de notre convention TER et de l’expérimentation proposée par le ministre des transports.
- celui de notre nouvelle politique territoriale.
- celui enfin de la préparation des programmes européens pour la période 2014-2020.
S’agissant des transports régionaux, nous vivons une période particulièrement difficile depuis la mise en oeuvre du cadencement en décembre 2011. Il faut le dire, la qualité du service n’est toujours pas au rendez-vous, malgré les moyens engagés par la Région et la prise de conscience de la SNCF. J’ai souhaité engager un débat en toute transparence avec les usagers sur ce sujet. Ce travail a permis des avancées qui ont été mises en oeuvre dès l’an dernier.
Je dois le constater, ces avancées ne sont cependant pas suffisantes. C’est bien le modèle ferroviaire qui est en question. 2013 doit être l’occasion, en signant une nouvelle convention entre la Région et la SNCF d’ici la fin du 1er semestre, d’afficher ce que doivent être les nouvelles relations des acteurs du transport ferroviaire de voyageurs. Nous voulons travailler sur de nouvelles bases.
L’obligation de moyens n’est pas suffisante. C’est une obligation de résultat que nous attendons de la SNCF et de RFF. La qualité de service, le respect des usagers doivent entrainer une nouvelle organisation, prévoir une meilleure information des usagers, et l’indemnisation en cas de retards. 2013 sera également mise à profit pour expérimenter une nouvelle articulation entre les Corail Intercités et les TER, afin que soit trouvée la plus grande cohérence possible en permettant la maîtrise des coûts.
Notre système ferroviaire souffre en effet d’une complexité grandissante qui, je le crois, pénalise les usagers. À partir de cette année et jusqu’en 2015, ce sont 17 trains Régiolis qui vont vont arriver. Les premiers seront mis en service sur la ligne Paris-Laon. 2013 sera une année importante pour Picardie Roissy avec la poursuite des études et la préparation du débat public pour 2014. Nous visons toujours une mise en service de cette ligne tant attendue en 2020.
Ce n’est qu’un des aspects de l’ambition ferroviaire pour la Région. Les études sur l’électrification d’Amiens-Abbeville-Rang du Fliers sont maintenant lancées, de même que les études sur l’amélioration du réseau entre Creil et Paris. Pour préparer cette nouvelle donne, les agglomérations et notamment celle de Creil se mobilisent. Plus généralement, la Directive régionale d’aménagement quartier de gare s’affirme comme un levier d’aménagement et de développement pour notre région. C’est pour nous un enjeu majeure de la période qui s’ouvre. Cette mise en stratégie de notre politique territoriale est un des grands chantiers de l’année 2013.
La dernière contractualisation s’achève, nous voulons maintenant bâtir un nouveau modèle, qui favorise davantage les projets structurants pour le développement régional. Nous le ferons dans la concertation avec les territoires. Nous avons l’année pour cela. Je réunirai bientôt une conférence des exécutifs pour faire le point et avancer ensemble.
Je le disais à l’instant, nous aurons à préparer simultanément les futurs programmes européens. Au moment où nous nous trouvons, nous ne connaissons toujours pas le montant du budget de l’Union Européenne pour les années à venir puisqu’aucun accord n’a été trouvé entre les chefs d’États. Nous ne savons toujours pas non plus si notre demande de reconnaissance d’une catégorie de Régions en transition sera acceptée. Je défends pour ma part un budget européen qui soit plus important et nous continuons à nous battre !
Si 2013 est une année déterminante pour l’avenir, ce n’est pas pour autant une année où il n’y aura pas de choses concrètes, loin de là. Tous les moyens seront mobilisés pour soutenir l’activité. Près de 330M€ d’investissement sont ainsi proposés au vote de l’Assemblée dans le prochain budget. Il s’agira alors du plus
important budget d’investissement jamais adopté par la Région. Le renforcement de l’appareil universitaire et sa modernisation se poursuivra, avec le projet de construction d’un pôle universitaire regroupant l’INSSET et l’IUT de Saint-Quentin, de nouveaux locaux d’enseignement pour la faculté de médecinepharmacie, les projet de l’institut « Faire Faces » et de « Simu Santé », ainsi que celui du « hub de stockage de l'énergie »,
dont la Région a obtenu de l’Etat une délégation de maîtrise d’ouvrage.
Enfin, la Région confortera l’implantation qu’elle a initiée à Saint-Quentin d’ELISA, l’école d’ingénieurs dédiée aux technologies de l’aéronautique.
Il y a aussi la rénovation des lycées que j’évoquai à l’instant. Je voudrais enfin vous annoncer que je prendrai l’initiative de présenter à l’Assemblée régionale un plan de relance territorial doté de 30M€. Ce programme est destiné à financer les projets prêts à partir dans l’année, et ainsi contribuer au soutien de l’activité, notamment dans le secteur des bâtiments et travaux publics.
Comme à l’habitude mon discours aura été trop long pour certains, ou trop court pour celles et ceux qui, impliqués dans des projets qui nous rassemblent, ne les ont pas entendu cités. Ils me pardonneront ce manque de temps, qui ne traduit pas, ils le savent, un manque d’intérêt.
Je voudrais que les uns et les autres vous reteniez notre ambition commune pour une Région qui a trop souvent le tort de se sous estimer, et qui pourtant dans bien des domaines n’a pas à rougir de ses réussites. 2013 doit nous donner l’occasion d’aller de l’avant. C’est en tout cas ce que je nous souhaite collectivement.
Encore une fois, bonne année à toutes et à tous.

Sous réserve du prononcé


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