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Le choc culturel en expatriation

Publié le 12 décembre 2012 par Veroniquemp

Le choc culturel en expatriation

Vous sentez-vous perdu en expatriation?

Le 21 novembre 2012, j’ai fait une conférence au Lycée Français de Shanghai – Campus de Pudong dans le cadre des cafés-croissants du BDA. J’y ai parlé du choc culturel et de ses étapes en privilégiant toujours la problématique familiale (conjoint accompagnateur, couple, enfants et adolescents). Une discussion enthousiaste a suivi ou chacun a pu faire part de ses expériences ou poser des questions.


Je publie sur ce blog un résumé de cette conférence. Vous pouvez voir quelques photos de cet évènement en vous rendant sur le site internet du Lycée Français de Shanghai.

Qu’est-ce que le « choc culturel » ?


Le terme « choc culturel » a été utilisé pour la première fois en 1954 par Kalervo Oberg, un anthropologue canadien (de parents finnois). A travers ce terme, Oberg renvoie au sentiment d’anxiété provoqué par le fait de se retrouver plongé dans un contexte à la fois étranger et étrange. Dans son discours de l’époque, il renvoie aux multiples sentiments inconfortables ressentis lors d’une expérience interculturelle et causés à la fois par la perte de repères, et la rencontre avec de nouveaux codes incompréhensibles (langage verbal et non verbal).
En d’autre terme, l’individu confronté à une telle situation vit un véritable tremblement de terre interne. J’aime l’idée du tremblement de terre ou de tsunami pour imager ce concept de choc culturel. Rappelons rapidement que de tels phénomènes naturels sont dus à la rencontre de deux plaques terrestres. Dans le contexte du choc culturel, les plaques terrestres sont d’une part les codes culturels de l’individu arrivant et d’autre part ceux du pays d’accueil.

Le choc culturel est la succession de différentes étapes


L’ajustement au nouveau contexte culturel ne va pas se faire du jour au lendemain. Et même si les chercheurs pensent que cette période de transition dure de six mois à un an, ils s’empressent de préciser que tout dépend de l’individu, de sa préparation à l’expatriation, de son histoire individuelle et d’une multitude d’éléments externes. Autrement dit, il n’y a pas de schéma classique en terme de choc culturel, celui-ci étant un processus strictement individuel. Chaque personne vivra donc cette étape de manière différente, ceci pouvant causer des décalages importants notamment quand l’expatriation est vécue en famille. Chaque membre peut avoir ses propres zones de turbulence et pas forcément au même moment, rendant ainsi la vie de famille plutôt chaotique.
Toujours selon les chercheurs, cette période d’adaptation culturelle d’un individu aurait la forme d’un « U » et peut se découper en quatre phases : 
  1. La phase lune de miel : il s’agit de la période pendant laquelle l’individu découvre son nouvel environnement. Tout est vécu avec intérêt et émerveillement. La curiosité est souvent le moteur de l’action et les différences culturelles sont perçues de manière positive et exotique.
  2. La phase critique : Tout ce qui précédemment enchantait l’individu commence à entamer sa confiance en provoquant chez lui une attitude de rejet et un regard très critique à l’égard du pays d’accueil et de sa culture. C’est le choc culturel en tant que tel.
  3. La phase d’ajustement : tout commence à faire sens aux yeux de l’individu expatrié, qui fait preuve d’une plus grande ouverture d’esprit a l’égard de son nouvel environnement, facilitant ainsi l’ajustement.
  4. La phase d’adaptation : le niveau de bien-être revient à la normale et le dépasse même peut-être. Ce qui pouvait être étrange au début du séjour devient normal et passe des lors quasiment inaperçu. L’individu se sent finalement à l’aise dans son nouvel environnement.

Le choc culturel en expatriation

J’insiste sur le fait que cette courbe et ce découpage en quatre temps sont purement théoriques car chaque individu va vivre cette transition de manière différente et pas forcément de manière aussi systématique.
La phase critique ou la phase du choc culturel en tant que tel est la plus dangereuse. S’il faut bien savoir repérer chacune des phases pour bien réussir sa transition culturelle, c’est cette étape que l’on appelle aussi le creux de la vague qui est la plus difficile à négocier et à remonter. Des symptômes physiques (maux de tête, problèmes digestifs, troubles du sommeil, etc. …) mais aussi des manifestations psychologiques (régressions en tout genre, crises de larme, irritabilité excessive, etc. …) sont autant de signes à ne pas négliger qui nécessitent une aide voire une prise en charge s’ils s’installent durablement. 
La prochaine conférence aura lieu le 16 janvier 2013 et portera sur les enfants expatriés ou Third Culture Kids (TCK).

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