Guy, pour vous les hommes : GYM SUEDOISE !

Dans la vie de Josy, y’a la course et bien après y’a Guy, son mec.
Ceci est sa rubrique.

Guy, pour vous les hommes

Quand on connait pas, ça fout quand même la… la banane ! Ouais, la banane !

« GYM SUE-DOI-SE… »

Où l’ode à un érotisme innocent qui partirait des vestiaires, pour finir dans les douches, en passant par le tapis… Avouez : il y a quand même de quoi faire ressurgir quelques perversions adolescentes, restées aux coins des pages lingerie ou sur les bandes VHS de Brigitte. « GYM SUEDOISE » putain… !!

Vous les voyez ? Là ? Cette vingtaine de douceurs baltiques ?  Dans leur combi pastel, elles auraient les cheveux dorés, la peau fragile, et les courbes provocatrices. Innocentes, donc d’autant plus désirables, elles ricaneraient doucement de leurs maladresses, et se répondraient par des tapes amicales, se terminant parfois dans un faux pugilat, clairement ambigu, final joyeux d’une séance éprouvante, où elles auraient sué – pas trop mais juste assez – pour se passer une noisettes de petit marseillais douceur amende® au creux des reins, là où l’on n’arrive pas à se frotter toute seule… (soupir)

Voilà, bon, c’était ma gym suédoise…

A chaque idéaliste qui partagerait mes doux rêves d’un sport plus sein sain, je peux d’ores et déjà vous l’annoncer : on l’a dans le cul, et profond.

Oui, car ce matin là, c’était un dimanche : d’un pas pesant, et l’allure alourdie par les soucis (je venais de dépenser en une nuit ce que je gagne en 5 jours : je devais l’annoncer, et y survivre), je descends donc les escaliers, sans un mot, vers l’inéluctable sanction. J’ai un épi, le calbut en travers, et les yeux qui collent. Je suis foutu. Bon. Je vais la tenter innocent : « Salut chérie, ça va ? », un bisou, un café, un sourire. Avec un miracle, ça peut passer.

Sauf qu’une fois les yeux sur mon salon, je m’arrête, net. Les meubles sont tous déplacés, et Josy est là. Au milieu de cet espace (qui m’appartient un peu, soit dit en passant), elle effectue, en basket roses et en musique, des mouvements décomposés, précis, et clairement incompréhensibles. Elle marche en cadence, monte les coudes, fait de grands pas, va chercher loiiiin devant, tape dans ses mains, respiiiiiire, et repart. Elle s’allonge, se gaine, et lève le bras, et la jambe. Allez. Encore. Encore. On tourne. Fausse pompe de fille (aah!! elles savent même pas les faire !). Etirements cadencés. Elle se relève, et elle repart…

Là, faut quand même comprendre que je me fais surprendre. Hagard et incrédule, j’hésite :

-   Option 1 : «euh… c’est quoi ça ? c’est un dirty handi-dancing ? »

-   Option 2 : « Salut chérie, c’est super cool, qu’est ce que tu fais là ? »

J’avoue m’être tâté, mais compte tenu de la situation, j’ai pris la 2. Essoufflée mais fière, elle me répond :

-   « Je passe le monitorat de gym suédoise dans 15 jours… je m’entraine là… c’est génial, je vais donner des cours, ça marche à fond ! »

15 jours plus tard, elle l’a eu. Et les dimanches matin, maintenant, elle, elle prépare ses cours. Et moi, je prends le café, assis sur l’évier, en la regardant, entre scepticisme et résignation… Parfois, je l’accompagne sur quelques pas… histoire de la faire rire. J’ai plus d’amour propre.

La gym n’a de suédoise que le nom.

Briseuse de rêve.

Guy.