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Kaguyahime de Jiri Kylian

Publié le 02 février 2013 par Popov


Kaguyahime de Jiri Kylian
 

Kaguyahime  chorégraphie du tchèque Jiri Kylian  est basée sur  une musique japonaise (Kodo, Gagaku). Cette ultime programmation de Brigitte Lefèvre met encore très haut la qualité avec cette œuvre entrée au répertoire en 2010 .Benjamin Millepied  (au nom prédestiné pour un danseur) ,  nouvellement nommé directeur aura la rude tache de faire aussi bien en 2013.

Une rareté à l'Opéra pour une oeuvre qui mêle culture traditionnelle  et chorégraphie sensuelle et moderne avec la fine fleur des étoiles d'un ballet dont on ne dira jamais assez le niveau exceptionnel . Une équipe  qui peut enchaîner avec le même brio des oeuvres de niveau et de genre très différent. Au son des tambours et d'un folklore revisité se distillent ou éclatent comme des bulles de champagne à la surface des corps, les émotions les plus intenses. Dans la distribution , des grandes dames : Gillot , Letestu, Renavand .

   Pour ce chorégraphe, qui pense que la danse peut protéger l'homme de la dureté du monde , tout est dans le geste et comme il peut y avoir une suspension du jugement pour la pensée, Kilian crée la suspension du mouvement (Incroyable Marie-Agnès Gillot dont le corps sculptural  avait incarné ce "noumène" gestuel pendant presque toute la première partie de l’oeuvre d'une intelligence tendue et philosophique. Suspension du corps langoureuse et esthétique cependant qui s'oppose à la fièvre retenue des "prétendants " qui la célèbrent (parmi eux Hervé Moreau, Vincent Chaillet qui remplacent Alessio Carbone ou Mathias Heymann en convalescence). Les scènes de guerre de l'argument sont rendues sous une mitraille percussive suggestive mais jamais irritante, toujours « boostante ». La direction s'interdit les effets de "chute" , tapageurs ou les césures trop marquées. Contrairement à trop de ballets à vocation quasi-mystique,, la spiritualité de l'oeuvre est ici patente et sincère.  Sobre. Les Mikado  se succèdent ,plein de tenue et de retenue dans les  portées dans un jeu  indescriptible de pulsions et de répulsions dans les bras d'un magnifique oiseau (aux allures d'estampe).Pourtant , pas l'ombre d'une prétention pour le directeur  du 'Nederlands Dans Theater' qui disait à propos de son travail, " J'aime à retrouver dans la danse les fondements, les mouvements les plus élémentaires du comportement des gens ". Un grand travail sur le geste juste.

Jusqu’au 17 février à l’Opéra Garnier


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