Sur consommation quand tu nous tiens

Quand je vois le nombre de paires de chaussures dans mon placard, je me dis que les filles, par peur de faire le mauvais choix, résolvent leurs problèmes avec plusieurs solutions. Par exemple, pour les chaussures, l'unique problème est : ne pas marcher pieds nus et abimer sa voute plantaire. La multiplicité des solutions fait que nous, parce qu'on aime bien ne pas être prises au dépourvu, nous avons complexifié la tâche en pensant à : - une paire pour les jours de grands froids - une paire pour les jours où on se sent minuscule - une autre qui affine le mollet, au cas où on mettrait une jupe - une paire de basket, parce qu'il y a des jours comme ca ou tout notre corps réclame du confort, - une paire si jamais il fait chaud, - une paire qui résiste à la pluie, - etc.
Le complexe du "jamais assez", c'est quand même assez infernal. En fait, ca nous ruine. Les hommes, eux, surement parce qu'ils n'ont pas plus de deux neurones connectés au problème de style, n'ont souvent qu'une paire, multifonctionnelle. Parfois je me demande à quoi servent ma dizaine de manteau quand je n'en porte réellement que deux ? (bon ok, ca dépend de la température mais même). Où alors, pourquoi avoir autant de produits de maquillage que je n'utilise ja-mais? J'ai un mascara et une poudre, ca, je m'en sert, mais les 5 crayons, 3 pinceaux, 5 blushs et des trucs dont je me rapelle même pas nom, doivent se sentir assez abandonnés et prennent un peu la poussière. Et en plus, quand je parcours les blogs beauté, je rajoute des trucs à ma wishlist "trucs de filles : il est temps de tirer la sonnette d'alarme.
Halte à la sur consommation qui ne nous rendra ni plus belle, ni plus heureuse. Je dis sur consommer par expérience, tous les ans, je revends la moitié de mon placard pour le re-remplir par la suite (ce qui m'amène à me sous nourrir pour me sur-vêtir) (parce que tout ca, ca coute cher). Maintenant que des milliards de sites sont toujours en soldes, en promo, ou en vente privée, l'idée de faire une bonne affaire nous incite à cliquer sur "payer", machinalement (c'est vrai qu'en rentrant le numéro de sa carte bleue on a pas l'impression de dépenser la moitié de son compte en banque; et pourtant). Par exemple la semaine dernière, c'était les soldes sur urban alors je me suis acheté un débardeur parce qu'il était joli. Faites le lien entre presque-novembre et DEBARDEUR et vous verrez que le seul lien logique était "promotion". C'est vrai, au lieu de le payer 25 euros, j'ai du l'avoir à 15. Méga bonne affaire, hein, heureusement que les frais de ports étaient offerts sinon les économies faites grâce à la réduction auraient été dépensées chez chronopost.
Cette envie de nouveauté, tout le temps, parce que même une fringue hype il y a deux mois peut être has been, c'est fatiguant. J'en ai marre de me retrouver face à mon dressing, blasée, dès le matin; déjà parce que la journée commence mal. Et le pire, c'est que c'est pas complètement de ma faute si je réagis comme ca. C'est aussi la faute des autres qui font pareil que moi, et hop la boucle est bouclée, c'est l'histoire du chat qui se mord la queue. Parce que si je suis pas le mouvement, je suis "out", pas dans le truc, je vais finir ma vie seule avec des chats et du vin rouge, rejetée de la société parce que l'humain est cruel avec celui qui ne lui ressemble pas (exemple : le roux) (c'est un exemple comme ca hein).
Finalement cet article dénonce, il dit "hé coco, je ne suis pas d'accord", sauf qu'il ne passera pas à l'action, parce que réussir cette mission, c'est un peu un truc surhumain. Faudrait changer les cerveaux de toute la population environnante (des étudiants en com', plus hype tu meurs). Pour leur prouver qu'on a pas besoin d'autant de fringues, de pompes, tout ca. (ca marche pour d'autres types de biens, je parle de ceux concernés par les étudiants en communication). En attendant, je guette le facteur qui doit m'apporter mon colis Urban avec mon mini débardeur que je ne porterai qu'en juin.
Cheers, signé la mauviette qui aurait peur d'aller à l'encontre de toute la société.