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A méditer !

Publié le 18 octobre 2012 par Elfevert

« Dans la société occidentale, l’animal se maintient comme source, de plus en plus anonyme de nourriture et comme compagnon, de plus en plus névrotique du citadin. L’homme moderne ne veut plus reconnaître l’animal qu’il mange; il le veut anonyme, sous forme de barquette, de croquette, de viande hachée et de sandwich. Il ne veut plus voir le sang, il ne veut rien savoir du combat de la vie. Les bêtes qu’il mange ne voient plus la lumière, n’ont plus de noms et sont abattues, froidement, rapidement, hygiéniquement et presque sans douleur. Pas de traces de meurtre, juste une angoisse qui se lit dans les yeux de ces bêtes numérotées qui partent en camion vers la mort. Juste cette diarrhée de panique qui coule sur les flancs de ces bêtes suspendues qui entendent le sifflement de la scie qui va leur trancher la gorge et qui sentent l’odeur de la merde et du sang qui giclent sur les parois en céramiques du couloir d’abattage. Plus de fêtes du cochon, plus de cocardes et de rubans sur l’agneau de lait. L’animal ne nous offre plus sa vie dans la fête, il meurt en silence, dans l’indifférence, sans que jamais quelqu’un ne l’ait reconnu, ne lui ait donné la valeur et l’attention que mérite tout être vivant. »

Claude & Lydia Bourguignon, Le sol, la terre et les champs, Sang de la Terre.


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