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Convalescence à Arequipa

Publié le 05 février 2013 par Melaniepiqpiq
Ça ne fait plus de doute : j'ai dû me prendre un coup dans le nez sans m'en rendre compte (cf avant-dernier post) et le Pisco sour est hors de cause cette fois-ci. L'athée que je suis ne croit pas trop à l'immaculée contusion, donc c'est la seule explication plausible que je trouve. La douleur allait croissant, le diamètre de mon nez également. Ce qui est étonnant, c'est qu'il n'a jamais bleui (il était juste un peu plus rouge que d'habitude), donc les sadiques n'auront pas droit à une photo de mon pif arc-en-ciel. Au bout de 4 jours littéralement shootée à l'aspirine et au Doliprane, craignant de tourner Gérarde Depardéesse, je me suis décidée à aller à l'hôpital le plus proche,

Convalescence à Arequipa

la ville vue du pont qui mène à l'hôpital

armée de mon dico de poche franco-espagnol et de mon carnet de vocabulaire dans lequel j'avais préalablement marqué tous les mots dont je pourrais avoir besoin. Pendant que je me faisais radiographier l'appendice nasal et révisais par la même occasion les adverbes de lieu (mas atrás!) et l'impératif (no te muevas!), la Reum, qui m'attendait sagement dans la salle d'examen, a failli se faire planter une aiguille dans la fesse à ma place. Une infirmière peu avisée est arrivée avec une grosse seringue et quand la Mounich s'est exclamé « No no no! », elle n'a pas fléchi, pensant qu'elle avait affaire à une trouillarde. C'est seulement quand elle s'est mise à sortir ses vieux restes d'italien (« Mia figlia! Radio!) en faisant des grands gestes vers la porte que l'infirmière a commencé à comprendre. Quant à moi, j'avais l'impression d'être une candidate A1 qui passait un examen oral de niveau B1 face à un examinateur absolument pas coopératif. Mes collègues examinateurs comprendront mon désarroi (mais les autres resteront perplexes, je sais). En clair : on me baragouinait à toute vitesse plein d'indications dont je ne comprenais que le quart (et encore), m'envoyant d'un service à l'autre pour des raisons que je ne connaîtrai jamais. L'ORL que j'ai vu en fin de journée, par contre, était un fin pédagogue. Il m'a mise linguistiquement à l'aise et j'ai compris tout ce qu'il me disait parce qu'il ar-ti-cu-lait, tout simplement, et ne me prenait ni pour une demeurée, ni pour une parfaite bilingue... Il m'a prescrit un traitement de cheval pour 5 jours (antibiotiques, antalgiques et anti-inflammatoires) ainsi que la consigne de ne pas exposer mon gros pif au soleil. L'amélioration a été radicale.
L'avantage d'avoir mal au nez, c'est que ça n'empêche pas de manger. Pendant que la Minouch se remettaitde sérieux soucis intestinaux devant une affriolante assiette de riz nature,

Convalescence à Arequipa

Visez un peu l’œil mauvais...

je testais joyeusement les spécialités locales telles que le rocoto relleno,
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 espèce de truc hybride entre le poivron et le piment, farci de viande hachée et servi avec un gratin de pommes de terres. Délicieux. En arrière-plan, la chicha morada (boisson à base de mais noir).
La causa de langostinas

Convalescence à Arequipa

esthétique gâteau de purée de patates avec avocat et crevettes

 et la salade de moules

Convalescence à Arequipa

désolée j'ai oublié le nom péruvien

 étaient moins typiques du coin, mais pas moins délectables
Ah oui à propos, c'était folklo aussi à la pharmacie quand j'ai dû expliquer, avec mon vocabulaire d'enfant de 3 ans, le type de médicament dont la Mounich avait besoin (pour la cause, pas pour les symptômes!). Elle me laisse faire tout le sale boulot sous prétexte que je lui suis linguistiquement supérieure, alors qu'elle pourrait mimer, ce qui serait tout aussi efficace... Elle m'avait déjà fait le coup au début du séjour avec la crème contre les champignons entre les orteils dont elle ne pouvait soi-disant pas se passer... Elle n'avait pas voulu mettre tout simplement son gros pied sur le comptoir, ce qui aurait été beaucoup plus efficace...
 J'ai également emmené mon ordi à l'hôpital des machines, en ayant ras-le-chapeau qu'il n'accepte qu'un Wifi sur 2. Résultat des comptes : un nouveau Windows en espagnol pour une douzaine d'euros... et un wifi qui marche partout. Alléluia.
 Dans l'état dans lequel nous étions, nous avons dû renoncer à l'excursion au Canyon del Colca où nous aurions pu voir le vol des condors... snif bouh, mais relativisons, c'est tout de même moins dramatique qu'un rapatriement d'urgence en France. En revanche, nous avons eu tout le temps de nous promener dans la ville, absolument charmante et pas trop dépaysante car elle date de l'époque coloniale. Plein de petites cours intérieures adorables.

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Convalescence à Arequipa

L'Alliance Française occupait l'une d'elle. Pas mal comme cadre de travail !


Convalescence à Arequipa

ILS SONT PARTOUT !!!

La place principale :
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Convalescence à Arequipa

dont je n'ai plus besoin de préciser le nom

 Nous avons visité le monastère de Santa Catalina, immense et magnifique. Nous avons hésité à cause du prix de l'entrée (une dizaine d'euros, énorme ici) mais n'avons pas regretté. À l'origine, c'était pour les jeunes filles de bonne famille qui y avaient chacune plusieurs servantes et conservaient leur train de vie... mais ça a fini par évoluer avec le temps et aujourd'hui, il ne reste plus qu'une trentaine de « vraies » religieuses dans la partie non visitable.

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orangers


Convalescence à Arequipa

un lieu qui donnerait presque envie de se faire nonne..

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Convalescence à Arequipa

Convalescence à Arequipa

Nous n'avons pas manqué non plus le musée Santury, où est hébergée « Juanita, princesse des glaces » (ça fait titre de roman à 2 balles, je sais, mais c'est pas moi qui ai inventé le nom). Cette jeune fille congelée depuis 500 ans a été découverte en 1995 par des alpinistes. Elle a été sacrifiée par les Incas qui pensaient ainsi apaiser les dieux du haut de la montagne et se protéger des éruptions volcaniques et autres catastrophes naturelles. Le pire, c'est qu'elle avait été choisie dès la naissance et considérait probablement son sort comme un honneur ! Toujours est-il que nous ne l'avons pas vue, car de janvier à avril, elle est dans un labo pour subir des analyses. A la place nous avons vu l'une de ses congénères, beaucoup moins bien conservée. Une prochaine fois peut-être, avec le Canyon del Colca...

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