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Hitchcock (Sacha Gervasi)

Par Carnetauxpetiteschoses @O_petiteschoses

psychoseDepuis que mes parents m’ont placée entre eux à 10 ans pour me faire regarder un vrai film d’épouvante, loin des feuilletons ou films de série B que je pouvais regarder chez mes amis, et que ce film était Psychose, Hitchcock, d’une part j’ai été mal assurée lorsque je prenais ma douche, et d’autre part je suis devenue une inconditionnelle du réalisateur. J’ai voulu voir la plupart de ses films, suspendue aux plans ingénieux, et aux intrigues haletantes. Aujourd’hui Vertigo et Psychose restent mes films préférés.

Lorsque j’ai vu qu’il était question des coulisses du tournage de Psychose dans le film de Sacha Gervasi, j’ai eu hâte de le voir. Assuré par un casting solide : Anthony Hopkins, Helen Mirren ou Scarlett Johansson, il laissait pourtant présager du meilleur. Dès le début le contexte est posé : réalisateur reconnu, Hitchcock, après le succès de « La Mort aux trousses », il doit initier un nouveau projet. Se remettre au travail. Mais il souhaite sortir des routes tracées, des succès évidents. Il décide alors d’adapter l’ouvrage peu connu de Robert Bloch, s’inspirant d’un fait divers, qui met en scène un désaxé, Ed Gein, qui dépèce et fabrique des objets à partir de la peau humaine de ses victimes. Cela choque l’entourage hollywoodien du réalisateur, pour eux, Hitchcock va droit au casse-pipe.

Pénétrer cet univers rayonnant du monde du cinéma à l’époque, découvrir la vie des stars hors des rôles qui ont fait leur renommée, découvrir quel personnage était le brillant Hitchcock est ce qui a titillé notre curiosité. A mesure que le film se déroule, on s’aperçoit en fait que le personnage campé par Anthony Hopkins est visiblement caricaturé : ses moindres gestes ou faiblesses sont soulignés, ses mimiques exagérées, et même la leçon de morale finale qu’il tire de l’épisode de préparation de son film est sans surprise et convenue.

On ne s’attarde pas sur les détails qui pourraient éveiller l’intérêt, le choix des plans audacieux notamment, on le voit diriger Janet Leigh dans la scène de la voiture où il lui explique pourquoi son personnage doit avoir mauvaise conscience. On voit ici à quel point il est passionné par son sujet et habité. Par ailleurs, on voir comment il souhaite que soit tournée et jouée la scène de meurtre de la douche. Mais dans le scénario, cet épisode vient renforcer une dimension rajoutée par Sacha Gervasi, celle qui consiste à faire du réalisateur un homme si concentré dans son propos qu’il est hanté par Ed Gein qui lui apparait. Ces détails inutiles et certainement uniquement le fruit de suppositions de Gervasi, le film en est truffé : comme Hitchcock épiant depuis le décor de son film ses actrices se dénudant, ou lui encore laissant intervenir sa femme sur son plateau… Est-ce vraiment arrivé ?

Ce qu’on apprécie c’est voir les acteurs incarner les comédiens de l’époque et de tomber en telle adéquation avec les personnages. C’est le cas de Janet Leigh et d’Anthony Perkins troublant de ressemblance. Le film s’attarde surtout sur le coup Hitchcock, leur collaboration, leur problème de couple, leur existence propre, pour rappeler l’importance d’Alma. Pour cela, on s’appesantit sur la jalousie Hitchcock pour aboutir à sa prise de conscience prévisible. Bien vite on préfère les personnages secondaires à Hitchcock lui même, dont les traits sont trop forcés par Anthony Hopkins. On sourit et on se projette pourtant un instant, au moment où il guette hors de la salle de cinéma la réaction du public lors de la scène de la douche, orchestrant les cris tel un chef d’orchestre.

Heureusement que je viens de revoir Psychose qui occulte ce récit fictionnel sur la vie Hitchcock et qui me donne envie de l’oublier en regardant à nouveau Vertigo ou Les oiseaux

A voir :
Hitchcock, un film américain de Sacha Gervasi (1h38)


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