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[Critique] LE DISCOURS D’UN ROI

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] LE DISCOURS D’UN ROI

Titre original : The King’s Speech

Note:

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Origine : Angleterre
Réalisateur : Tom Hooper
Distribution : Colin Firth, Helena Bonham Carter, Geoffrey Rush, Derek Jakobi, Timothy Spall, Guy Pearce, Michael Gambon, Anthony Andrews…
Genre : Biopic/Drame
Date de sortie : 2 février 2011

Le Pitch :
Dans un monde soumis à la menace d’Hitler, l’Angleterre voit son souverain, le Roi George V mourir. Père de deux fils, le Roi lègue légitimement son pouvoir au plus âgé des deux, pourtant contraint de céder la main à son frère, le Duc D’York, pour de sombres affaires maritales peu compatibles avec les traditions royales et morales. Le hic, c’est que le Duc d’York n’est pas prêt à être roi. En effet, atteint depuis l’enfance par un lourd bégaiement, le futur Roi sombre dans l’angoisse dès qu’il doit faire entendre sa voix en public. Sa femme fait alors appel à un praticien peu orthodoxe pour tenter de régler le problème…

La Critique :
Que les choses soient claires : Le Discours d’un roi est un film absolument sublime. Une œuvre classieuse et passionnante loin des canons intellos inhérents à ce genre d’exercice qui arrive à toucher au grandiose sans sombrer dans l’ennui.
Il est donc question du trône d’Angleterre. Un trône sujet au trouble à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, qui voit un homme complexé et peu enclin à embrasser la fonction de Roi, tenter par tous les moyens de s’en montrer digne.

Le film historique n’est pas à proprement parler un genre des plus passionnants. D’un côté, on retrouve les œuvres hollywoodiennes gentiment niaises comme Pearl Harbor de Michael Bay et de l’autre, les sagas fleuves qui copient sagement les livres d’histoires. Le film de Tom Hooper n’appartient à aucune de ces deux catégories, mais renvoie plutôt au style enlevé et immersif de longs métrages comme The Queen, de Stephen Frears.
Il y a tout d’abord le scénario, signé David Seidler (récompensé aux Oscars), qui parvient, à force de dialogues limpides, à instaurer une vraie ambiance et à retranscrire de manière flagrante l’alchimie qui anime les deux personnages principaux du film, à savoir le Roi et son praticien. Ces deux rôles, habités par deux comédiens en état de grâce, sont imbibés des lignes d’un script exigeant, qui veille à ne jamais tomber dans la resucée historique bête et méchante.
Les comédiens sont d’ailleurs tous extraordinaires. Colin Firth tout d’abord, gagnant de l’Oscar du Meilleur Acteur, donne au Roi George VI une vulnérabilité bouleversante mêlée à la force d’une conviction inébranlable, seulement retenue par l’impuissance d’une mauvaise élocution vécue comme un fardeau insurmontable. En cela, la relation du Roi avec son docteur est d’une justesse absolue et illustre une amitié complexe et chargée d’émotions. Un constat également dû à la performance d’un Geoffrey Rush fantastique, enfin revenu à des choses plus consistantes après les cabotinages récents aux côtés de Johnny Depp dans Pirates des Caraïbes. Autre point fort d’un casting sans fautes, Helena Bonham Cater qui, elle aussi, revient aux affaires et démontre à quel point elle est capable de saisir l’essence de personnages complexes. En future Reine, Madame Burton à la ville, impose une classe décalée et résolument habitée par une volonté de faire vivre son rôle.

Et enfin, il y a Tom Hooper. Ce jeune réalisateur dépoussière avec une conviction qui force le respect, le film historique et, sous des airs classiques, livre une œuvre d’art rigoureuse, posée, respectueuse de son sujet et d’une certaine manière résolument moderne dans son approche.
Le résultat d’une telle démarche débouche sur un chef-d’œuvre qui, au cœur de la grande histoire, raconte la petite, et exprime, à hauteur d’homme, des choses bien souvent tues. Au final, l’histoire, celle avec un grand H, en ressort grandie, de même que les hommes et femmes qui l’ont construite s’en retrouvent plus humains et non réduits à de simples noms assortis de vieilles photos dans les livres d’histoire. Une impression qui perdure longtemps après la projection.
Dans son genre, Le Discours d’un roi est un sommet. Un film poussé par une somme de talents visiblement convaincus de participer à un projet novateur à la grandeur évidente. Toutes les récompenses (avec notamment les Oscars du Meilleur Acteur, du Meilleur Réalisateur, du Meilleur film et du Meilleur Scénario Original) que le film a raflé sont ainsi, amplement méritées !

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Wild Bunch Distribution


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