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The Mabuses - Mabused (2007)

Publié le 09 avril 2008 par Oreilles

Ce qu'il y a de bien avec Internet, c'est qu'on peut s'y tenir au courant de tout ; qu'il s'agisse de de la vieillerie incunable oubliée de tous et indisponible depuis des lustres ou de la résurgence récente et passée sous silence d'un grand groupe oublié.
Foin de poncifs, c'est ce que j'ai encore pu expérimenter il y a quelques jours, en tapant sans trop y croire les noms de Kim Fahy et Mabuses sur Google. Kim Fahy est ce démiurge génial, britannique de son état mais parlant français comme vouzémoi, qui avait affolé les Inrocks et Bernard Lenoir au tout début des années 90, publiant coup sur coup un premier album éponyme (91), un autre sous le nom de Egomaniacs (projet pas si parallèle que ça en 93) et on en était donc resté à ce pharaonique The Melbourn Method de 94 et depuis plus rien !
Plus rien ? Pas tout à fait ! L'habile Fahy, adepte d'une pop tourmentée et tarabiscotée, louchant à ses plus belles heures sur les Banshees psychédéliques de A Kiss In The Dreamhouse (fantastique album de 82) et de Cure (option The Top avec guitares brumeuses et envolées flamenco ce genre !) sans rien renier aux plus belles expérimentations de musiciens iconoclastes à la XTC ou Wire, avait collaboré il y a peu au Plus de Sucre de JP Nataf, l'ex-frontman des Innocents. C'était peu pour un artiste émergé en plein Madchester et détonnant franchement au milieu de Charlatans et autres minauderies shoegazing à la Wedding Present. L'époque pas avare de planeries psyché nous offraient déjà les futurs-ex My Bloody Valentine (de retour ces jours-ci) avec qui ils partageaient certaines dissonances) et Doctor Phibes and the House of Wax Equations, sorte de revival de l'Experience Hendrixienne. Voila les combos sur lesquels compter à l'époque chez la perfide Albion. C'est tout cela qui resurgit aujourd'hui, ces soirées à écouter le poste dans l'espoir d'entendre ces innénarables bestiaires où il était question de tuer des pigeons, de barbier cintré et de flash accidenté. Kim Fahy, sur un entrelacs de guitares -dont on ne peut guère retrouver l'élégance luxuriante que chez Johnny Marr- nous narrait ces histoires à dormir debout qui tenaient autant de nos claustrophobies urbaines que d'une descente d'acide. Fin, racé, lettré, le musicien adepte d'un sampling des plus original -qui a retrouvé tous les extraits de films de The Melbourne Method (j'en suis quant à moi resté à The Haunting, Arsenic and Old Lace + In the Name of the Father)?- et convoquant tour à tour l'étrangeté, l'arpège subtil, la rupture harmonique Beach Boysienne et les accords serrés en 7ème, fait appel ce coup-ci à des blues séminaux (Mirth) dans son nouvel opus, qui reproduit peu ou prou le son d'époque !
Les titres au début déçoivent pour certains car trop uniformes ; ce n'est qu'au prix d'écoutes répétées que l'on se surprend à sifflotter ces Searider, Tiger Lilies, Garden Devils, le reste n'étant pas aisément fredonnable, on s'en doute. Le grain de voix resté intact, et ce juste-au-boutisme mélodique tellement assumé qu'il en devient évident, c'est donc à une agréable surprise que nous convie ce 3ème LP du nom de Mabuses, celui qu'on n'attendait plus. Las, ce disque inclassable (écouter le final de Destination !)uniquement disponible en CD se mérite dans tous les sens du terme et sans prétendre égaler ses deux cultes devanciers, mérite qu'on se décarcasse pour le dénicher - pas trop dur en fait, à lère d'Internet, etc, etc... 2008, année des come-back qu'on attendait plus (My Bloody Valentine, Portishead, Mabuses) ; le futur s'annonce réjouissant !
En résumé : De la pop biscornue et référencée placée sous le signe de la rétrospective, premier album de son auteur depuis 14 ans !

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