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Chapeau, le pape

Publié le 11 février 2013 par Egea
  • Vatican

Lors de l'élection du pape, en 2005, j'avais commis un article sur la signification géopolitique de son élection. Dieu soit loué, je ne l'ai soumis à personne et il n'a donc pas été publié. Je le relisais un an ou deux après et me suis rendu compte à quel point je m'étais trompé, en essayant de surinterpréter la signification de sa nationalité etc. Ecrits de jeunesse, écrits d'apprentissage... Il reste que la décision du jour, annoncée par Benoit XVI, a une grande signification.

Chapeau, le pape
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1/ En effet, en admettant la limite de l'âge, le pape non seulement tient compte de son état de santé, mais donne une interprétation vertueuse qui ne pourra être suivie que par ses successeurs.

2/ Je suis assez partisan du principe monarchique, qu'il soit temporaire (système présidentiel US, russe ou français), héréditaire (monarchique) ou électif (papauté). Je crois aux vertus, malgré ou à cause de ses limites, de l'homme seul qui "est en charge" et doit "décider". Cela me semble d'ailleurs plus nécessaire que jamais dans nos sociétés réticulées.

3/ Il reste que le principe monarchique d'antan pariait sur une extinction naturelle du titulaire, et donc un renouvellement rapide des gouvernants : jusqu'à il y a deux siècles, l'espérance de vie était de 40 ans. Accéder au pouvoir à 20 ou 25 ans vous mettait statistiquement en place pour deux ou trois septennats. Pas absurde !

4/ Tout change quand on réussit à prolonger la vie jusqu'à 80 ans et au-delà. L'actuel pape est arrivé au pouvoir à 78 ans ! Sachant que les activités de direction des grandes organisations sont beaucoup plus prenantes qu'autrefois, et que l'on demande aux évêques et aux prêtres de prendre leur retraite à 75 ans, il était dans l'ordre des choses que l’Église arrive à cette conclusion : pour être pape, il faut des capacités physiques qui ne vont qu'avec une part de jeunesse (certes mature).

5/ Deux mots encore : ce pape a pris sa décision en ignorant absolument la pression médiatique et le "que va-t-on en penser?". Il a subi une incroyable campagne de guerre informationnelle à l'occasion de son élection, il a commis beaucoup de maladresses de "comm" au cours de son mandat, et pourtant, il continue d'avoir une absolue liberté par rapport à cet environnement médiatique : rien que pour cela, je l'apprécie.

6/ Enfin, alors que son prédécesseur était un "pasteur", ce pape là est un intellectuel. Son discours aux Bernardins est encore la référence des intellectuels français, et je me souviens d'un exceptionnel "L'Europe, ses fondements, aujourd'hui et demain" signé du cardinal Ratzinger qui a sa place dans les bouquins de référence de géopolitique européenne. Si vous ne le connaissez, précipitez vous sur ce texte, il vaut le détour.

Le pape démissionne. Un nouveau pape est appelé à régner. Araignée ? ..... Comme la ritournelle, la vie continue !

NB : j'espère, comme le faisait remarquer xxxx (que je n'ai pas le droit de citer mais il se reconnaîtra), que ce choc géopolitique majeur ne va pas décaler encore la publication du Livre Blanc ..... (sous-titre : l'arlésienne).

O. Kempf


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