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Expédition 48 Nord, vents de Nord-Est enfin en vue et prières en perspective… le prochain départ est fixé pour le 12 avril.

Publié le 10 avril 2008 par Sierrafox

48nord8x8_300 Expédition 48 Nord, vents de Nord-Est enfin en vue et prières en perspective… le prochain départ est fixé pour le 12 avril.

« Il était temps, je commençais à me demander si je n’allais pas me faire embaucher comme marin-pêcheur à Safi ! »
clame Jean-Gabriel Chelala, après avoir eu confirmation qu’une fenêtre météo s’ouvrait en fin de semaine pour un nouveau départ, direction la Floride. « J’apprécie la ville de Safi, sa population, ses sardines et ses tajines, ... mais ce n’est pas de cette manière que je vais boucler les 4.000 miles nautiques (740km) qui me sépare des côtes américaines ».

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Parti le 13 janvier de Paris à vélo, puis du Portugal le 7 mars, l’aventurier a rejoint le 21 mars à bord de son cyclomer le port de Safi au Maroc,  pour des raisons météorologiques et techniques. Il a depuis réparé l’ensemble de son équipement, ajouté une antenne extérieure pour son téléphone satellite,...  Mais depuis trois semaines, Le jeune Franco-Breton-Libanais partage le quotidien des pêcheurs du chalutier école sur lequel son embarcation est amarrée à Safi. Les huit membres de l’équipage sont devenus ses amis, l’aidant à peaufiner son bateau et à la nuit tombée, ils partagent ensemble de nombreux points de vue sur la religion, les us et coutumes, le métier de pêcheurs,.... « Grâce à mes nouveaux amis, je m’endors chaque soir un peu moins bête ! ». L’arabe, la langue natale de Jean-Gabriel, son nouveau look avec une moustache « à la marocaine » sont de réels atouts pour se noyer dans la population et nouer de véritables liens d’amitié avec les commerçants, les pêcheurs, les serveurs, les vendeurs de beignets, …. « Dans la rue, je n'ai jamais été accosté comme un touriste, les Marocains me prennent pour un des leurs, ce qui est un peu moins le cas depuis deux jours car je me suis rasé la moustache ».

Si les conditions météorologiques ont rendu l’expédition plus

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aléatoire, il n’en reste pas moins que les aléas de l’aventure l’ont amené à vivre plus près la population local. Un peuple accueillant et ouvert sur son avenir. « Entre religion et modernisme, les Marocains apprennent à vivre avec leur temps, évoluant et faisant évoluer leurs traditions et leur religion. J’ai été étonné de rencontrer des Musulmans non-pratiquants dans ce pays où les cinq  prières quotidiennes rythment les journées. J’ai également été surpris de boire du vin et de l’alcool lors d’un dîner, mes hôtes m’expliquant que la consommation de boissons alcoolisées n’est pas interdite à partir du moment où elles sont consommées à l’intérieur d’une maison ou d’un bar. Mes amis m’expliquant que la notion d’ivresse n’existe pas au Maroc, seule l’ivresse en public est prise en compte, ... sanctionnée par une amende de 600 dirhams (environ 60 euros) ».

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La place des femmes évolue aussi au fil des années. On les retrouve de plus en plus souvent dans des postes à responsabilité. Avocats, médecins, chefs d’entreprise et même capitaine de chalutier, plus rien ne fait peur à ses femmes Marocaines, bien décidées à s’affirmer dans leur société musulmane. En 2006, une nouvelle loi sur la famille (la moudawa de famille) abolissait la polygamie et donnait plus de droit aux femmes en cas de divorce. Dans le passé, l’homme pouvait divorcer sans même en parler à sa femme, alors qu’une femme n’en avait pas le droit. « Lors d’une soirée passée à discuter avec Abderrahmane Msouhli, il m’expliquait que les hommes se rendent de plus en plus compte des réelles qualités des femmes surtout dans le domaine économique. Les mentalités évoluent beaucoup dans ce sens, … Dans le foyer d‘Abderrahmane, c’est sa femme qui tient les comptes et gère les dépenses, étant plus rigoureuse et plus prudente que lui ».
Dans toute la Médina, Jean-Gabriel est connu comme le loup blanc. Dinant un soir d’un couscous maison avec Taibi, déjeunant le lendemain dans le foyer familial d’Ahmed, … Prenant son mal en patience, Jean-Gabriel ne cesse de rendre son escale plus intéressante et plus riche, en attendant la bonne météo avant de repartir. « On apprend beaucoup en voyageant, cela nous permet de prendre du recul sur nos vies et nous rappelle que nous avons la chance de vivre dans un pays comme la France. On oublie trop souvent que c’est un pays fantastique et plein de richesse. Au Maroc, le SMIC est à 1.500 dirhams (environ 150 euros), ce qui donne inévitablement à réfléchir. La vie chère et le pouvoir d’achat ne sont pas seulement des notions françaises ».

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Mais l’esprit du navigateur-pédaleur est tourné vers sa prochaine traversée. « Je vais devoir affronter une semaine difficile avant de passer à proximité des îles Canaries. Les conditions de navigation peuvent être complexes, le vent et la houle étant désordonnés. Passé ce cap, le vent des Alizés et le courant du Gulf Stream doivent jouer en ma faveur et m’entraîner vers les Caraïbes. Encore que le dérèglement climatique donnait la semaine dernière des vents contraires au vent des Alizés sur cette zone de l’Atlantique réputée pourtant stable.  Je m’attends à présent à rencontrer toute sorte de météo. Les dernières semaines ont montré que nous ne pouvions plus nous fier aux statistiques des années passées. Inch’Allah, pour bénéficier des meilleures conditions pour la traversée de l’Atlantique, je compte plus sur les prières fiables de ma grand-mère vivant toujours au Liban ».

L’aventure continue, Jean-Gabriel Chelala a fixé son prochain départ de Safi, pour la côte Est des Etats-Unis, au samedi 12 avril.


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