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Variation sur solitude.

Publié le 13 février 2013 par Alexcessif

".....Je n'aimais pas ce que nous étions en train de devenir......" Variation sur solitude.Alors, comme au Far-West, j’ai tiré le premier. Mon imaginaire s’est embarqué pour Cythère à bord  d’un roman à la guimauve et, de rencontres épistolaires en rencontres tout court, j’ai touché terre sur les rives de l’adultère. Du statut de maître de son monde j’étais devenu  l'illusionniste qui lui avait volé sept ans de vie. Alors elle a repeint sa chambre tout en blanc avec un peu de vert. « -Tu le sens le symbole, imbécile ! » me dirent en cœur toute mes voix intérieures : Elle avait besoin de clarté, de propreté et d’un peu d’espoir. Elle sentait l’avenir s’emplir d’incertitudes au crépuscule de ses quarante ans et elle n’avait pas trop envie d’oublier pour encore, tout recommencer. Mais c’était la seule solution. S’ensuivît une cohabitation amicale. À elle la chambre du fond, à moi la mezzanine ! Colocataire opportuniste j’attaquai la traversée du désert d’une morne plaine à la lisière du  "plat pays". « avec la mer du nord pour dernier terrain vague et des vaques de dunes pour arrêter les vagues » avec l’attitude veule du traître sur le chemin de la rédemption, avec le sombre calcul d’un pardon tacite dicté par les hormones, avec de noirs clochers comme mats de cocagne, avec le  ciel de mon espoir si bas « qu’un canard c’est perdu ». Pourtant, lorsqu’elle fut prête, le temps apporta une réponse tombée du ciel et l’avenir eu soudain un visage....
L'opportunité sœur du hasard fut la variable inconnue dans mon scénario original!
J'ai vu ses yeux se remettre à briller et ce n’était pas grâce à moi!
"- la banalité extraordinaire! (Alex et ses oxymores), tu parles d'une accélération de tes particules élémentaires.
- cause comme tout le monde, Alex: "choc frontal avec la réalité". C'est plus lisible sans référence à Houellebecq (un collègue).
La panique s'est installée, noctambule, excitant des réflexes primitifs de propriétaire d'Elle qui savait se donner sans s'aliéner.
Puis, faisant le tri entre les blessures d'égo et d'orgueil, j'arrive invariablement à ce grand A:
J'écrivais pour elle à d'Autres et dans l'Ailleurs ce que je ne savais lui dire dans l'Ici et le Maintenant.
Aimer, enfin adulte se résumera désormais dans ma capacité à accepter sans rébellion qu'elle soit heureuse sans moi. L'important n'est-il pas qu'ils brillent encore, ses yeux noisette? Fermant les miens je subis, lâche et misérable, les images impudiques du pouvoir pornographique d'une femme pour rendre un homme dépendant le temps que l'amour s'installe.
Je passe assez rapidement de l'état de colocataire à celui de loque à terre. D'avoir dupé Dieu autant que Satan il m'était devenu impossible de prier. Elle m'avait rendu heureux sept ans durant et je n'avai à opposer que des histoires de tube dentifrice mal rebouchés et de brosses à cheveux qui traînent, moi qui suis dégarni, qui me rendirent aigri d'être son domestique tandis qu'aujourd'hui je serais prêt à ramper pour qu'elle reste.
"- Genre : "Si tu reviens j'arrête tout"? Ironise Arnaud Stalgie.
- ça risque de donner: "casse-toi pov' con" rétorque Alex Cessif.
- Il y a peu de chance, elle ne maîtrise pas ce langage présidentiel, conclu Tom B. Dunid."

Ainsi,  l'idée de la régression m'a assez vite quittée. Finies les nuits magiques, la porte des étoiles était bel et bien celle de la chambre du fond!
Le ciel s'est fait menaçant comme l'avenir. Souvent quand ça craint je sors ma meule et je fuis. Je suis parti à moto vers mes origines campagnarde. Rentrant la tête dans les épaules, je me suis glissé entre le ciel et l'horizon et j'ai quitté l'autoroute vers une départementale pour aller prendre des nouvelles de la nature.
Il me fallait le calme d'un étang et la chaleur d'un bois.
"Elle avait ces yeux noisette qui me donnèrent envie d'être un écureuil...."
"- on ne quitte pas impunément un 95 C susurre la luxure.
- ta bouche, Luc."
Dans la vraie vie on peut s'évader et revenir indemne ou intègre d'une permission de sortie mais il est impossible de se débiner.
Quoique!
Alex a remisé la moto et s'est allongé dans la noirceur de cette nuit blanche et inter-minable. A l'heure du "Midnight express", un somnambule suicidaire nommé Hank Kholer est allé marcher dans la nuit avec un solde de haine et une grosse envie de fighter un imbécile qui serait moi.
J'avançais comme un bourrin mes 58 balais bien travestis sous une casquette à visière avec mon format jockey et mon sweat à capuche finissant le dernier jour de mon âge.
Je n'ai pas vu tout de suite la Ford Mondéo blanche qui me suivait au pas. 
C'est quand elle a fait marche arrière pour me dévisager que j'ai aperçu les quatre malfrats à l'intérieur. Quatre! Ça tombait bien, j'avais faim. Je me suis approché en hochant du menton comme une bonne racaille. Genre De Niro dans "Taxi driver":
"-are you talking to me?" Il y avait un zombie au volant et, à l'arrière, un roumain avec des menottes entre deux mal rasés.  Le plus patibulaire a montré sa carte tricolore à travers la vitre et m'a demandé mes papiers.
Coup de bol, j’étais tombé sur des flics en civils et j’avais mes papiers. C'est comme ça que l'on a évité "la bavure".
Le ridicule ne tue pas ....encore!

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