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Amours et aventures de Sindbad le marin de Salim Bachi

Par Labibdadi

amours-et-aventures-de-sindbad-le-marin4Auteur: Salim Bachi

Titre: Amours et aventures de Sindbad le marin

Edition: Gallimard (collection blanche)

Date de parution: 02-09-2010

ISBN: 9782070125388

Quatrième de couverture: « Sindbad le Marin, par la grâce du roman, renaît sous les traits d’un jeune homme aventureux et espiègle, dans l’Algérie d’aujourd’hui soumise aux caprices de Chafouin Ier.De la rive sud de la Méditerranée jusqu’à Damas, en passant par Rome, Paris, Alep ou Bagdad, cet amant des femmes et de la beauté se lance dans une quête éperdue du bonheur.Fable sur notre temps, conte cruel parfois, le roman relate la vie d’un homme à la recherche de l’amour absolu – un homme dont les rêves et les espérances finiront, avec le temps, par se teinter de nostalgie. »

J’ai toujours lu Salim Bachi avec un mélange d’intérêt, de curiosité et de circonspection. D’un genre littéraire peu accessible à la plèbe des lecteurs (dont je pense faire partie), ses sujets, son style et sa culture ressemblent à une forteresse difficilement prenable.

Épris de lettres classiques qu’il prolonge dans son œuvre, il tente à chaque fois de porter un œil scrutateur et critique sur son pays (l’Algérie) et sa culture d’origine (arabo-musulmane), le tout en s’inspirant et s’influençant d’œuvres aussi universelles que L’Odyssée d’Homère (pas Simpson) ou Ulysse de James Joyce.

Dans Amours en aventures de Sindbad le marin, Salim Bachi construit un nouveau pan de son œuvre, dans la continuité de ses précédents romans… Un personnage mi réel, mi-mystique voyage à travers le monde, rencontre des personnages hauts en couleurs, et vis des aventures aux milles et un rebondissements, mais surtout, qui pense, qui pense beaucoup. Tiraillé par des questions philosophiques profondes, sa vie n’est pas dénuée de légèretés. Il enchaine les conquêtes féminines, avec qui il multiplie les exploits sexuels.

(Sans transition): Je ne comprends pas pourquoi Salim Bachi donne une image apocalyptique de l’Algérie. Carthago, pseudonyme qu’il a choisi de donner à la capitale Alger, y est décrite comme un no man’s land où l’on crève toutes les deux minutes d’un attentat terroriste. Ça décrit plutôt une période sombre que l’Algérie a vécu, dont les souvenirs lourds pèsent encore (sur les algériens en général, mais sur l’auteur, semble-t-il encore plus). Celle des années 1990 où l’Algérie a sombré dans la guerre civile, et d’où elle essaie de s’en sortir. Ce problème n’a pas pu être résolu à cent pour cent, mais la situation et la vie en Algérie a beaucoup changé par rapport à ce qu’il est dépeint dans le livre. L’auteur nous donne aussi une très virulente critique envers la classe politique algérienne, qu’il serait plus pertinent d’appeler « pouvoir algérien », que je ne porte d’ailleurs pas très haut dans mon cœur, et que l’auteur descend à sa manière. Une manière peu trop virulente à mon goût, mais je ne le critiquerais surement pas d’avoir son propre avis sur cette chose. Et les algériens ne sont pas les seuls à en prendre sur la gueule, si Bouteflika est surnommé Chafouin 1er, Sarkozy et Berlusconi sont respectivement surnommé Kaposi et Golem, et en prennent chacun pour son grade.

L’auteur s’amuse aussi par moment, et nous amuse également, avec des passages pleins d’humour et de légèreté. Cependant, le livre souffre, comme je l’ai dit plus haut, de l’érudition de son auteur. Franchement, si vous voulez vous initier (ou initier quelqu’un) à la lecture, au risque de ne plus pouvoir ni vouloir ouvrir un livre de votre vie, évitez Salim Bachi, sauf peut être son roman Le Silence de Mahomet, une sorte de biographie du prophète de l’Islam, écrite avec un style fluide, dans un mode particulier. Mais pour les autres lecteurs, allez-y, le plaisir pourrait être au rendez-vous.

Bachi-Salim

Après un premier séjour en France en 1995, Salim Bachi décide de revenir à Paris en 1997 pour étudier les lettres à la Sorbonne. C’est en 2001 que sort finalement son premier roman ‘Le Chien d’Ulysse’, salué par la critique. Suivront ensuite un deuxième roman, ‘La Kahéna’ (2003), et un récit, ‘Autoportrait avec Grenade’ (2005). En 2006, après un an de résidence au sein de la Villa Médicis à Rome, il sort son troisième roman, ‘Tuez-les tous’, dans lequel il se met dans la peau d’un terroriste du 11 septembre. La même année, il écrit un recueil de nouvelles intitulé ‘Les douze contes de minuit’, traitant de la vie difficile en Algérie. 2008 signe la sortie de ‘Le silence de Mahomet’, qui met en scène des proches du Prophète se remémorant l’homme qu’il a été. Son dernier ouvrage, ‘Amours et aventures de Sindbad le marin’, est sorti en septembre 2010. Influencé par des auteurs tels que Driss Chraïbi ou Rachid Mimouni, Salim Bachi s’attache à écrire sur l’Algérie et tout ce qui fait son histoire, de la colonisation au terrorisme islamique.*

*Source; evene.fr


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