Boston est-il encore un candidat au titre ?

Alors qu'ils étaient promis à vivre une fin de saison tonitruante après le All-Star Break, les Celtics ont perdu coup sur coup Rajon Rondo, Jared Sullinger et même Leandro Barbosa lundi. Condamnés à l'échec, ils ont pourtant surpris la planète basket en alignant pas moins de 7 victoires d'affilée. Alors, que penser des chances finales de Boston ?
Nous sommes fin janvier. Après avoir eu presque 30 points d'avance, Boston se fait rattraper par Atlanta qui arrache la prolongation. Sur un mouvement anodin, Rondo semble souffrir du genou mais continuera de jouer jusqu'à la fin du match. Un match que les hommes du Massachusetts finiront par perdre, pour atteindre un triste bilan de 20 victoires pour 23 défaites. La reconstruction semble inéluctable, Jason Terry est déjà annoncé aux 4 coins du pays, et les dinosaures Kevin Garnett et Paul Pierce semblent plus que jamais sur le départ. Mais voilà, Boston est une grande famille, et Danny Ainge décide de ne pas se précipiter et de voir comment l'équipe va réagir. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la méthode va s'avérer efficace ! Boston se révèle enfin être l'équipe complète, collective et défensive annoncée cet été, et même l'absence confirmée du rookie Jared Sullinger jusqu'à la fin de la saison n'entamera en rien la motivation des troupes Celtes. 
Un nouveau style de jeu
Si les C's affichent un bilan très positif depuis la blessure de leurs deux joueurs majeurs malgré une défaite à Charlotte qui fait suite à un match d'anthologie en triple prolongation la veille contre Denver, ils peuvent remercier Doc Rivers. Conscient que le talent de Rondo ne peut être remplacé par un joueur de l'effectif actuel, il a mis en place un nouveau style de jeu. Plus collectif, plus atypique, plus rapide et plus risqué. Boston évolue désormais sans meneur, mais avec un backcourt composé de deux chiens de garde en la présence de Courtney Lee et d'Avery Bradley et c'est le capitaine Paul Pierce qui se charge majoritairement de la création du jeu. Mais surtout, tous les joueurs sont désormais impliqués dans l'attaque, et un Jason Terry peu à l'aise dans le "système Rondo" basé sur du catch-and-shoot à toutes les positions, pratique enfin le jeu qu'il aime et qui le met en valeur, c'est-à-dire la création de son propre shoot. Jeff Green arrive à ne plus faire une imitation de Mickaël Pietrus en se contentant d'attendre à 3 points dans les corners, mais exploite enfin son immense potentiel athlétique en pénétrant très régulièrement. Green et Terry sont désormais les fers de lance du banc de Boston, comme ils devaient l'être depuis le début de la saison. 
L'inconvénient principal de jeu de Boston avec Rondo, c'est que les joueurs restaient immobiles, chacun dans sa position préférentielle, en attendant que le meneur attire une prise à deux dans la raquette et offre la gonfle à un coéquipier démarqué. Désormais, le jeu sans ballon des Celtics est un modèle du genre, et chaque joueur se retrouvant impliqué, les role players sont devenus un modèle d'abnégation défensive et de volonté de vaincre.
 Si l'absence du duo Rondo-Sullinger semble pouvoir être éclipsée durant la saison régulière, les play-offs s'annoncent néanmoins beaucoup plus difficiles lorsque les défenses seront plus resserrées. 
Le mystère des joutes finales
Boston a toujours eu la réputation d'être une équipe de play-offs. Mais désormais, privé de Rajon Rondo, son "Monsieur Play-Offs", le club ne fait plus office d'épouvantail. Les problèmes de rebonds, qui ne se sont évidemment pas réglés avec les blessures de Rondo et Sully, risquent de poser un sacré souci en avril, quand viendra le temps d'aborder les play-offs. Le nouveau système adopté par Doc Rivers n'a jamais été abordé en play-offs, et il n'offre aucune garantie comme pouvait l'être Rondo. Désormais, chaque joueur des Celtics devra afficher un niveau de jeu élevé sous peine de condamner l'équipe à une sortie imminente. La mission ne sera pas aisée pour la maison verte qui sait qu'elle n'aura pas le droit à l'erreur dans les phases finales. Reste désormais à Danny Ainge de recruter un meneur de qualité en raison de l'absence de Barbosa, out pour la saison. Car même si les fans attendent de lui qu'il sorte un trade de son chapeau, force est de constater que les monnaies d'échange à Boston n'existent que très peu. C'est à priori avec l'effectif actuel que les Celtics tenteront d'accrocher une 18ème bannière en juin prochain. Avant de peut-être enfin déclencher le processus de reconstruction annoncé tous les ans depuis 2010...