Plus d’un enfant sur deux a déjà fait l’expérience de l’alcool à 11 ans

L’expérimentation de l’alcool est très précoce chez les jeunes Français puisqu’à 11 ans, 6 enfants sur 10 déclarent en avoir déjà consommé, selon les premiers résultats d’une enquête menée en 2006 auprès de 7.000 élèves scolarisés en France métropolitaine.L’”expérimentation” désigne dans l’étude “le fait d’avoir déjà consommé un produit au moins une fois au cours de sa vie”. Aucune mention n’est faite de la quantité d’alcool dont les enfants disent avoir fait l’expérience.

A 15 ans, la proportion monte à 8 jeunes sur 10, selon les données de cette étude coordonnée par le service médical du rectorat de Toulouse, publiées en ligne par l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).

Au même âge, 6 élèves sur 10 déclarent avoir bu au cours du dernier mois, l’ivresse concernant un garçon sur 5 et une fille sur 8.

Le cidre est le produit le plus souvent cité quel que soit l’âge, semblant marquer une préférence des jeunes pour les boissons sucrées et faiblement alcoolisées. Il est de très loin la principale boisson alcoolisée bue à 11 ans. A 15 ans, plus d’un élève sur deux mentionne plusieurs boissons : cidre, vin ou champagne, bière et prémix.

“Il est probable que les niveaux élevés des usages de cidre, vin ou champagne s’expliquent par leur consommation dans le cadre familial”, notent les auteurs de l’étude.

En ce qui concerne le tabac, ils notent que, malgré les mesures de prévention, l’expérimentation “reste relativement commune” (seulement un élève sur 10 à 11 ans, mais 3 sur 10 à 13 ans et plus d’un sur deux à 15 ans).

Le tabagisme quotidien concerne près d’un élève de 15 ans sur 5. L’enquête confirme aussi la “féminisation du tabagisme à l’adolescence”.

Par ailleurs, le cannabis reste la première drogue illicite expérimentée et consommée à 15 ans. Quasi inexistante à 11 ans, extrêmement faible à 13 ans (5%), l’expérimentation concerne près de 3 élèves sur 10 à 15 ans, davantage les garçons que les filles. Pour l’usage régulier à 15 ans, qui reste marginal, on dénombre deux fois plus de garçons que de filles (5% contre 2%).

A l’exception du cannabis, les expérimentations de produits illicites ou détournés “restent exceptionnelles”. Ce sont les produits à inhaler et, pour les filles, les médicaments pris pour se droguer qui sont les plus courants.

Cette étude a été conduite dans le cadre de l’enquête internationale HBSC (Health behaviour in school-aged children), réalisée tous les 4 ans sous l’égide du bureau Europe de l’Organisation mondiale de la santé. Elle permet de décrire l’ensemble des comportements de santé des élèves de 11, 13 et 15 ans.

AFP