Vincent Caylet fait partie de ce cercle de doux rêveurs hexagonaux, relativement fermé et de moins en moins confidentiel, télescopant rock psyché et boucles dub sur fond de collages ethno-pop. Au même titre que High Wolf ou Holy Strays, il s’est tôt affairé avec Archer by the Sea d’abord, avec Cankun ensuite, à déjouer toute notion d’une spatio-temporalité astreignante, plantant avec Ethiopian Dreams, paru en 2011 via Hands in the Dark, l’un des totems ensorceleur de sa jeune carrière. Contemplatif, introspectif, Culture of Pink, disponible le 5 mars prochain par le biais du suscité label bisontin, l’est tout autant mais avec un supplément d’hypnose opiacée né d’un groove aérien tenace et protéiforme, agissant telle une caisse de résonance infinie à sa guitare omnisciente. Écho à la magistrale pochette de l’album – juxtaposant skateboarder californien, densité urbaine et formes géométriques au symbolisme incertain – Agave Sticks, ci-après en écoute, figure la complexité harmonieuse d’un patchwork rythmique que ne renierait étonnamment pas ici le duo Peaking Lights.
Cankun sera en concert le 23 février prochain à l’Espace B en compagnie de Faboulous Diamonds (concours).