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Un artiste du monde flottant, Kazuo Ishiguro

Publié le 11 avril 2008 par Antigone

Voici un livre lu dans le cadre de l' Atelier livres en poche auquel je participe régulièrement (Maison Gueffier, La Roche sur Yon).

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Le peintre Masugi Ono, devenu un vieil homme, songe sans déplaisir à son passé et au rôle qu'il a pu lui-même jouer, avec ses toiles, dans l'histoire du Japon, pendant la seconde guerre mondiale. Mais les temps ont changé et les idées d'autrefois n'ont plus cours. Devant marier sa plus jeune fille, Noriko, déjà âgée de 26 ans, Ono craint que ce passé vienne interférer malencontreusement dans les négociations du mariage. Il tente donc de retrouver ses anciens compagnons, adeptes comme lui du "monde flottant", métaphore sous laquelle les Japonais définissent les lieux de plaisir de la vie nocturne, afin de sécuriser l'enquête des parents du prétendant...

Mon avis...
Auteur du très connu Les Vestiges du Jour, adapté au cinéma par James Ivory en 1993, Kazuo Ishiguro signe ici un roman que j'ai trouvé de facture assez classique. Il est en effet plutôt habituel, dans les romans japonais, de suivre les tribulations et pensées d'un vieil homme intellectuel, ancien maître respecté, devenu spectateur désarmé de la modernité et de l'évolution des mentalités. Quelques petits détails et fils narratifs m'ont pourtant évité l'ennui que me procure souvent de trop longues digressions : les préparations du mariage de Noriko qui semble par moments bien compromis, les espiègleries du petit-fils du narrateur et les remises en questions du vieil homme qui imprègnent admirablement la fin du récit. A lire, pour ceux que le Japon d'après-guerre intéresse spécialement !!

Un extrait : "Gisaburo, dit-il, après un long silence, n'a pas eu la vie drôle. Son talent a complètement périclité. Ceux qu'il aimait sont morts depuis longtemps ou l'ont abandonné. Même du temps de notre jeunesse, c'était déjà un type triste, solitaire." Mori-san marqua une pause, "Mais parfois, nous buvions et nous nous amusions avec les femmes des quartiers du plaisir ; et alors, Gisaburo était heureux. Ces femmes lui disaient tout ce qu'il avait besoin d'entendre, et pour une nuit au moins, il arrivait à les croire. Une fois le matin venu, bien sûr, il était trop intelligent pour continuer de se leurrer. Mais Gisaburo ne prisait pas moins ces nuits plus que tout. Les plus belles choses, disait-il toujours, vivent une nuit et s'évanouissent avec le matin. C'est ce que les gens appellent le monde flottant : c'était un monde, Ono, dont Gisaburo connaissait toute la valeur."

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Note de lecture : 3/5 (car l'ennui pointait parfois son nez dans ma lecture)

Je n'ai pas pu assister à la séance de lecture commune prévue mercredi soir dernier, je n'ai donc pas pu connaître l'avis des autres participants !! Ce sera pour une autre fois, et pour un autre livre, j'espère...


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