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De l’esclavage moderne.

Publié le 21 février 2013 par Laroberouge @hocinisophia

La convention internationale du 25 septembre 1926 a defini l’esclavage moderne comme « l’état ou la condition d’un individu sur lequel s’exercent les attributs du droit de propriété ou certains d’entre eux ». La déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 proclame qu’aucun être humain ne sera gardé en esclavage ou en servitude forcée et le marché des esclaves sera prohibé sous toutes ses formes.

L’esclavage et traite négrière ne constituent qu’un épisode particulier d’un phénomène plus large qui traverse les époques depuis la haute antiquité jusqu’à nos jours. Si les camps nazis, les laogai chinois ou encore les goulags soviétiques ont particulièrement marqué les esprits, l’esclavage persiste pourtant dans des formes propres à la société actuelle et qui se traduits de différentes manières. Le Conseil économique et social des Nations Unies retient deux grandes catégories de ces asservissement qui sont l’exploitation par le travail et l’exploitation sexuelle.

L’exploitation par le travail, si elle peut prendre désormais des formes légales comme avec les contrats précaires dus à la flexisécurité que l’on veut imposer partout en Europe dans un souci de compétitivité est l’une des formes les plus courantes d’esclavage par le travail, même si évidemment on ne vous qualifiera jamais ces contrats ainsi, sauf peut être des syndicalistes. Une autre forme, qui elle relève de l’économie sous-terraine , se traduit elle par l’existence d’ateliers clandestins, en particulier dans la région parisienne, spécialisés dans la confection, mais aussi la maroquinerie, la mécanique, les chantiers ou même la restauration et qui pour cela fait appel à des étrangers généralement, démunis de titre de séjour et de contrat de travail en règle et qui sont donc totalement dépendants de leurs employeurs du point de vue administratif et financier. Notons par ailleurs, que tous ceux-ci sont payés au lance-pierre, taillables et corvéables à merci, sans possibilité pour eux de dire quoi que soit. Le modèle De Hirshman « exit, voice, loyalty », ne fonctionnant que lorsque l’on est parfaitement bien intégré dans son entreprise et dans la culture d’entreprise. Pour les travailleurs clandestins, on évaluerait leur journées quotidiennes entre douze et quatorze heures.
Parallèlement, l’exploitation des enfants par le travail est aussi une rélaité chez nous, on peut citer par exemple le cas des jeunes Roumains encadrés par des réseaux mafieux les contraignant à voler dans le métro ou à mendier à la limite du harcèlement. Le recrutement se fait auprès des parents dans des régions très défavorisés en Roumanie, régions très souvent agricoles, comme les Maramures? Les recruteurs introduisent donc les enfants en France avec de faux papiers, les logent en banlieu et les « forment » au vol, avec notamment la fameuse technique du journal à vendre. Les consignes qu’ils reçoivent sont très strictes avec des objectifs quotidiens minimaux de gain ou encore l’interdiction de parler à la police sous peine d’être battus. On note aussi une autre exploitation qui est encore plus sévère et qui vise de jeunes étrangers dont les papiers ont été confisqués ou qui sont en situation irrégulière et qui font du travail domestique, quinze à dix-huit heures par jours, pour des salaires dérisoires, séquestration et mauvais traitement sont de mise.

Un autre « marché » d’exploitation moderne est celui du sexe. Actuellement, sur le seul territoire européen, on estime à 500 000 par an le nombre de femmes et d’enfants enrôlés dans ce milieu. En réalité il s’agit réellement de marchés, puisque en Bosnie par exemple existe « l’Arizona market », où des acheteurs peuvent acquérir des femmes aux enchères à des fins sexuelles, souvent violées d’ailleurs avant leur acheminement sur ce marché. En France, l’Office central pour la répression de la traite des humain évaluait à environ 15 000 le nombre de personnes qui se livraient à la prostitution, dans la rue, dans les centres de massages ou encore les bars à hôtesse, dans des conditions souvent dégradantes  où hygiène et sécurité sont loin d’être une réalité pour les personnes exploitées. S’ajoutent aussi d’autres phénomènes plus difficiles à cerner comme la pornographie infantile, puisque là, le terrain qui est privilégié c’est internet et qui a fortiori est plus difficilement chiffrable, mais qui n’en pas moins abjecte.

Le combat contre l’esclavage moderne reste largement inachevé et constitue donc un terrain à investir dans les mois et années avenir si nous voulons remettre l’humain au coeur de la société afin de lui assurer dignité et protection, de grandes marges de manoeuvres s’offrent à nous, ne nous reste plus qu’à nous mobiliser pour défendre les droits des travailleurs, des femmes et des enfants.

Révolutionnairement vôtre.

La Robe Rouge.

De l'esclavage moderne.



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