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Un rêve d'Armageddon

Par Absolut'lit @absolute_lit

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"Il y a environ trois mois, par un soir de confidences, Lionel Wallace me raconta l'histoire de la porte dans le mur, et je pensai alors que l'aventure était vraie, en ce qui le concernait tout au moins.
Il y mit une simplicité si convaincante que je ne pus faire autrement que de le croire."

Nouvelles extraites du recueil Au pays des aveugles, oscillant entre le merveilleux et le fantastique, on y découvre (du moins pour ma part) un Wells poète, qui fait parler deux hommes de l''amour, du bonheur : « la porte qui menait à la paix, au bonheur, à la beauté qui dépasse tous les rêves, à la bonté que nul ne connaît sur terre »,« J'étais venu là avec elle, dans cette cité ensoleillée du plaisir, et j'avais laissé tous mes biens à l'abandon et à la ruine, pour sauver au moins le reste de ma vie. Dès que je l'aimai, avant de savoir si elle se souciait de moi, avant de savoir si elle oserait m'aimer, dès que je l'aimai, tout me parut vain et vide, poussière et cendres... toute mon existence n'était que poussière et cendres. »

Ils nous parlent aussi de pouvoir, d'ambition, d'orgueil, de tout ce qui détruit les corps et les âmes, de tout ce qui conduit à la perte de l'humanité. Si jamais cette porte se présente de nouveau à ma vue, avais-je juré, j'entrerai, secouant, sur le seuil, la poussière et l'accablement de cette vie, renonçant au vain mirage de nos vanités, à toutes nos épuisantes futilités. J'entrerai pour n'en plus sortir... » (La porte dans le mur) «Nous ne sommes que fantômes, et fantômes de fantômes, désirs semblables à des ombres de nuages et à des brins de paille qui tourbillonnent dans le vent! Les jours passent, l'habitude et l'usage nous emportent, comme un train emporte la trace passagère que ses lumières projettent sur l'ombre. » (Un rêve d'Armageddon)

Les deux hommes narrent avec tant de détails, de conviction, de sincérité leur histoire, qu'il est presque impossible de n'y pas croire.

Et l'on se prend à faire un rêve, celui de refermer, une fois entrés, cette porte verte à tout jamais.

(Oserais-je mentionner La Vénus d'Ille, Le Horla ?)


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