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Sur les traces du plus vieil alcool de France [2]

Publié le 23 février 2013 par Zappeuse

Terroirs et cépages

Le vignoble de l’Armagnac coïncide à peu de choses près au département du Gers, et se découpe en trois terroirs distincts (carte) : le Bas-Armagnac (à l’ouest, autour de Éauze et Nogaro) et le Ténarèze (au centre, autour de Condom) sont les plus vieux terroirs de l’Armagnac. Au XIXe siècle, la partie orientale du département, ainsi que sa bande méridionale (autour de Marciac, Auch, Lectoure), ont été mises en culture sous l’appellation Haut-Armagnac.

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L’armagnac est produit à partir de quatre cépages principaux : Ugni Blanc, Colombard, Folle Blanche et Baco Blanc. Certains producteurs ajoutent à ce mélange de base d’autres cépages, en proportions plus faibles, comme le Jurançon Blanc. Ce sont tous des raisins blancs, traditionnellement récoltés en octobre, et dont le degré alcoolique est faible.

  • L’Ugni Blanc, originaire d’Italie, se retrouve sous d’autres noms dans d’autres vignobles français : il est ainsi connu sous le nom de « rossola bianca » en Corse. Travaillé seul, il produit un vin acide, mais après distillation, on lui prête les traditionnels goûts de banane que j’ai tant de mal à dénicher lors des dégustations.
  • Le Colombard est d’origine charentaise. En Vendée, il est connu sous le nom de « bon blanc ». Il entre dans la composition de certains pineaux des Charentes, mais les producteurs de cognac le trouvent moins raffiné que l’ugni blanc ou la folle blanche. C’est un raisin facile à vivre, je veux dire par là qu’il est peu sensible à certains parasites. Seul, il donne un vin agréable, frais pour l’été, bref : un vin de soif.
  • La Folle Blanche porte le nom de « gros plant » en pays nantais. Dit comme ça, ça ne donne vraiment pas envie de goûter, le gros plant étant le plus bas de gamme des vins blancs de Loire, un truc sans finesse, sans goût, très acide, qui récure l’estomac.  C’est un cépage très productif, mais aussi très sensible au vent et à certaines maladies classiques de la vigne. Paradoxalement, alors que le vin qu’il produit oscille entre l’insipide et le franchement désagréable, l’eau-de-vie qui en sort après distillation est généralement de très bonne qualité.
  • Le Baco Blanc est un pur produit de l’industrie agro-alimentaire, mais dans la version balbutiante de celle-ci : il a en effet été élaboré à la fin du XIXe siècle par François BACO. C’est un croisement entre la Folle Blanche et le Noah, cépage d’origine américaine aujourd’hui interdit en France. Il est très sensible au phylloxera, au mildiou, voire à l’oïdium. Il ne sert qu’à la production de l’armagnac.

La vinification s’étend d’octobre à mars, période à laquelle la distillation commence. L’alambic armagnacais, tel qu’il est utilisé de nos jours, a été élaboré et breveté au début du XIXe siècle. Il chauffe le vin en continu. A la différence de l’alambic utilisé pour le cognac, il n’y a pas de double chauffe.

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L’eau-de-vie qui en sort est transparente comme l’eau la plus pure, avec un degré d’alccol pouvant monter jusqu’à 72°. Les cépages sont distillés l’un après l’autre, puis l’eau de vie est placée pendant un temps dans d’immenses cuves de bois, avant d’être mise en barriques.

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C’est le bois de chêne qui donne sa couleur à l’armagnac, celui-ci se teintant avec le temps.

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Les mélanges entre cépages sont faits au moment de la mise en bouteille. Une fois celle-ci effectuée, l’eau-de-vie ne vieillit plus et peut être conservée très longtemps, sous réserve de garder les bouteilles debout afin que l’alcool ne soit pas en interaction avec le liège du bouchon.

—> Source : www.armagnac.org

à suivre

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