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[Critique DVD] Captive

Par Gicquel
[Critique DVD] Captive

Thérèse Bourgoine travaille comme humanitaire bénévole pour une ONG sur l’île de Palawan aux Philippines. Alors qu’elle apporte des provisions à Puerto Princesa en compagnie d’une autre bénévole philippine, les deux femmes sont kidnappées avec une vingtaine d’autres touristes étrangers par le groupe Abu Sayyaf, qui revendique l’indépendance de l’île de Mindanao…

  • Sortie DVD 06 mars
  • Le film :

    ★
    ★
    ★
    ½
    ☆

    Captive. Interdit au moins de 12 ans.
    Ce film me donne l’occasion de dire tout le mal que je pense d’une expression aujourd’hui galvaudée, reprise à tout bout d’champ, n’importe comment : « nous sommes pris en otages ». Un fusil sur la tempe a une autre signification que de devoir patienter dix minutes de plus à un péage autoroutier, sous prétexte d’une grève. Des automobilistes pris en otages…

    Captive, le film. Dès les premières images (l’enlèvement des touristes) le ton est donné, puis confirmé tout au long de ce périple violent et radical qui nous mène de la capture à la jungle philippine dans laquelle les terroristes se fondent pour mieux échapper aux recherches.

    Brillante Mendoza, caméra à l’épaule, ne fait pas dans le détail. L’approche viscérale de sa mise en scène est toujours sollicitée pour donner le plus de réalité possible à cette histoire vraie, qu’il reconstitue par le biais d’une fiction aléatoire.

    Captive

    La peur, la tension, les doutes, l’espoir, tout est palpable dans la marche forcée des otages, qui affrontent la pluie, la boue, les mygales et les sangsues, sous la coupe de terroristes pour le moins surprenants. Mendoza nous les montre, prévenants et conciliants, au plus dur des combats, mais aussi d’une extrême barbarie quand le bus ne peut contenir tous les otages.
    Le sentiment de vérité, très fort, s’exprime alors dans le silence des regards,égarés, hagards,hallucinés. Isabelle Huppert, n’en rajoute même pas, tellement habitée par son rôle, témoin impuissante de la bassesse des hommes, prisonnière résignée de leurs plus vils instincts. Elle est accompagnée par une autre bénévole de son ONG qu’interprète Rustica Carpio, effacée, mais déterminante , à la manière de sa sublime composition dans  » Lola » du même Mendoza.
    On dit que le tournage s’est effectué dans la chronologie des faits, et c’est peut-être ce qui donne au film cette tonalité vraie.
    Les scènes d’affrontements entre l’armée et les rebelles sont particulièrement éloquentes, à l’image du carnage annoncé dans l’hôpital où toute la bande vient de trouver refuge. Les moments de répit sont de courte durée. A l’image de ses héros, Mendoza est au taquet. Ca n’arrête jamais, ça devient insupportable, mais il faut croire que c’est la vie.


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