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La cantatrice chauve: théâtre absurde

Par Shalinee
La cantatrice chauve: le théâtre absurde

Voici ma plus belle expérience avec l’anti-théâtre après Fin de Partie de Samuel Beckett, que je n’ai pas trouvé aussi hilarant que la cantatrice chauve, même si celle-ci n’avait à priori aucune visée humoristique mais absurde. Et très certainement, elle l’est: du premier jusqu’au dernier mot. En effet, la pièce entière se construit par l’absurdité: absurdité des personnages et des rapports instables qu’ils entretiennent entre eux; absurdité du langage et des répliques insensés; et absurdité de l’intrigue elle-même – si intrigue il y a. En tout cas, elle est simple : Les Smith, famille typiquement anglaise reçoivent leurs amis les Martins, ainsi qu’un pompier qui cherche désespérément une incendie à éteindre. Tous ensemble ils ne cessent de dialoguer mais sans rien se dire, car non seulement ils se contredisent sans cesse, mais terminent la pièce dans un long échange de paroles qui n’ont absolument aucun rapport logique entre elles et encore moins du sens.

 

Toutefois, il ne faut pas chercher à trouver une signification propre à cette pièce à travers ce que disent les personnages, car tout le sublime et la grandeur du théâtre absurde réside dans le non-sens. Toutefois, de manière indirecte, cette pièce est l'occasion pour Ionesco de dissèquer la société qui lui était contemporaine et de démontrer l’absurdité des hommes et le caractère factice et ridicule des habitudes sociales à travers cette soirée entre amis. Il s’en prend également à la langue anglaise, jugée lourde et étrange, ayant des enchaînements décousus et illogiques et c'est ce qu’il illustre parfaitement dans la dernière scène de la pièce dans une apothéose de l’absurdité. Pour finir, voici une des nombreuses anecdotes saugrenues livrées par le pompier qui, à l’exemple même de la pièce entière et de son titre, n’a absolument aucun sens :

 

(Le pompier) : Un jeune veau avait mangé trop de verre pilé. En conséquence, il fut obligé d’accoucher. Il mit au monde une vache. Cependant, comme le veau était un garçon, la vache ne pouvait pas l’appeler « maman . » Elle ne pouvait pas lui dire « papa » non plus, parce que le veau était trop petit. Le veau fut alors obligé de se marier avec une personne et la mairie prit alors toutes les mesures édictées par les circonstances à la mode.  

   Scène 8


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