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ZULU : si vous aimez les polars sombres, très sombres….

Par Stephanier

ZULU : si vous aimez les polars sombres, très sombres….

4ème de couv : Enfant, Ali Neuman a fui le bantoustan du KwaZulu pour échapper aux milices de l’Inkatha, en guerre contre l’ANC, alors clandestin. Même sa mère, seule rescapée de la famille, ne sait pas ce qu’elles lui ont fait… Aujourd’hui chef de la police criminelle de Cape Town, vitrine de l’Afrique du Sud, Neuman doit composer avec deux fléaux majeurs : la violence et le sida, dont le pays, première démocratie d’Afrique, bat tous les records. Les choses s’enveniment lorsqu’on retrouve la fille d’un ancien champion du monde de rugby cruellement assassinée dans le jardin botanique de Kirstenbosch. Une drogue à la composition inconnue semble être la cause du massacre. Neuman qui, suite à l’agression de sa mère, enquête en parallèle dans les townships, envoie son bras droit, Brian Epkeen, et le jeune Fletcher sur la piste du tueur, sans savoir où ils mettent les pieds… Si l’apartheid a disparu de la scène politique, de vieux ennemis agissent toujours dans l’ombre de la réconciliation nationale…

Très très sombre et hyper documenté ; voilà l’impression donnée en refermant la dernière page de ce livre.

L’Afrique du Sud est présentée sous ses aspects les plus poisseux, sauvages, fragmentées et archi-complexes. L’apartheid nous semble une période passée, un peu loin même si on a tous des souvenirs des horreurs qu’elle a pu produire. Et puis après…ben après, en ce qui me concerne, qu’est ce qu’il me reste ? quelques images de Mandela, de l’espoir pour tout un peuple, et puis la misère, le cauchemar de la flambée du sida et les difficultés pour obtenir les trithérapies à cause des labos et de leurs brevets, la violence dans les townships…..

Et bien, il est question de tous ça dans Zulu, mais tout d’un coup, ça se donne à voir. Vraiment. Ça se ressent et c’est un sacré coup de poing ! Parce qu’une société ne change pas comme ça, vivre bien ensemble, ça se décrète pas.

Et l’hstoire alors ? L’intrigue, elle est presque passée en second pour moi. Alors oui, elle est prenante, on est accroché. Mais elle souvent ralenti par les apartés que fait l’auteur sur le pays et sur les protagonistes. Il faut dire qu’ils se traînent de sacrés valises, ceux-là : Ali Neuman, le chef de la police, zoulou qui vit avec ses fantômes et ses traumas, Epkeen, qui ne parvient pas à nouer de relations, ni avec son fils, ni avec les femmes, Zina, danseuse qui éblouit, ensorcelle mais qui manque son amour, son destin….

Moi, ça ne m’a pas dérangé, ces apartés, mais il est vrai que ça n’en fait pas un polar super fluide. Sur ce point et dans un genre très très différent, ça m’a fait penser aux « Visages » de Kellerman, qui ponctue vachement son histoire avec des détails sur le marché de l’art.

Petit bémol : certains rebondissements me semblent pourtant un peu inutiles : notamment le rôle de la mère d’Ali dans l’intrigue….Et puis la violence est parfois très très appuyée.

Et enfin, j’ai envie de dire que ce livre dépeint le côté sombre de l’Afrique du sud, j’ose croire qu’il y a aussi et encore de l’espoir, de la beauté dans ce pays.

Bref, j’ai aimé, mais, là tout de suite, je me ferais bien un petit bouquin bien léger….


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