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Les Seigneurs (Olivier Dahan, 2012)

Par Doorama
Les Seigneurs (Olivier Dahan, 2012) Un footballeur sur le déclin, accepte de devenir entraîneur de l'équipe de Molène, dont la réussite de son équipe pourrait sauver l'entreprise locale de conserverie traditionnelle de la fermeture. Pour atteindre son objectif, Patrick recrute une brochette d'anciennes pointures, sur le déclin elles aussi...
Il suffut de découvrir son (impressionnante) distribution pour embrasser Les Seigneurs de Olivier Dahan : une comédie sur-calibrée, conciliant humour et émotion, qui visait, à n'en point douter, le carton comique de l'année. A l'image de La Vérité Si Je mens, Les Seigneurs échaffaude donc un scénario basé sur la construction d'un projet "quitte ou double", dont relever le challenge permet de concentrer des personnages riches en couleurs et attachants... Sur la pelouse des Seigneurs, constelée de "beautiful losers" : carton rouge ou carton plein ?
Olivier Dahan, n'est pas n'importe qui dans le cinéma français, c'est l'homme de La Môme, il fait partie de ces réalisateurs capables de toucher à tout, mais avouons-le aussi sans jamais réellement nous en mettre plein la vue. Les Seigneurs est plutôt au-dessus de la simple "livraison sans âme", et l'on sent que Dahan a fait son maximum pour élever cette "vile pompe à fric" au-dessus du minimum syndical... On y trouve donc une équipe de personnages aux profils plutôt travaillés et une volonté de "toucher le coeur" du spectateur, sans doute héritée de l'expérience du succès de Intouchables. Bien que simple divertissement, on ne peut cependant pas s'empêcher, ici à la rédaction, de reprocher à cette petite comédie de rester au ras du gazon...
Les Seigneurs possède certes un indéniable côté sympathique, à commencer par sa compilation des acteurs comiques préférés des Français (et surtout les plus "bankables..."), mais c'est son seul et unique atout. Au-delà de ces cas-sportifs, se cache dans les Seigneurs une sensation de déjà-vu et de grand vide. N'en déplaise à son auteur, cette grande comédie populaire draine en son sein une indécrottable médiocrité... Son capital émotion ne semble être présent que pour se donner bonne conscience et éviter la critique du "projet vide", et son pitch comique (des bras cassés en sauveteur d'une cause perdue) se révèle assez enfantin. Bien sûr, il n'y a pas d'ambitions démesurées dans Les Seigneurs, tout cela reste "simple et attachant" (sans doute grâce aux efforts de Dahan) mais son ADN est irrémédiablement compromis. Du football, des stars du moment, une caution "valeur sûre" (Jean-Pierre Marielle), des bons sentiments en veux-tu-en-voilà et l'inévitable (mais normal et souhaitable...) happy-end : les ambitions populaires de la comédie française s'appellent industrie cinématographique et box-office, c'est la règle du jeu, mais Les Seigneurs transpire bien malgré lui les maladies qu'il porte : le vide sous couvert de simplicité, l'absence de créativité sous couvert d'une affiche prestigieuse.
Avec ce cinéma à la Jet Set, Camping ou La vérité Si Je Mens on nourri le spectateur comme des porcs élevés en batterie... Si Les Seigneurs s'en sort mieux que d'autres par sa discrète dimension intimiste et émotive, il n'en demeure pas moins désespérément plat, vain... Bien sûr que la rédaction émet là un jugement cruel et sévère, mais même si certains gags nous arrachent quelques sourires, il y a peu d'espoir pour que Les Seigneurs accède à un autre avenir que celui l'oubli. Simple produit trop rôdé destiné à remplir un prime time de TF1 ou M6, ses ressorts comiques dépassent tout juste le niveau vital (un peu juste au vu de son impressionnante distribution...) et son scénario indigent irrite comme un caillou dans la chaussure un jour de match... Faux "film sympa", saturé de bons sentiments naïfs  et de quelques jolies répliques, on sourit pendant qu'on oublie la scène précédente. Regardable, divertissant tout autant que consternant par son manque d'audace, Les Seigneurs évite de justesse le carton rouge, mais pas les nombreux jaunes !
Les Seigneurs (Olivier Dahan, 2012)

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