Magazine Cinéma

Romance X - Catherine Breillat

Par Picotcamille @PicotCamille

avec Caroline Ducey, Sagamore Stévenin, François Berléand, Rocco Siffredi

France 1999 - interdit au moins de 16 ans.

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Je ne connaissais pas Catherine Breillat. C'est un ami de ma prof de théâtre qui m'en avait parlé. M'expliquant que je suis le genre de fille qui pourrais l'intéresser en temps qu'actrice. Il n'aurait pas pu mieux tomber. J'ai regardé Romance X médusée. C'est exactement le genre de fille qui m'intéresse comme réalisatrice.

L'histoire est celle de Marie, amoureuse d'un mannequin, Paul. Celui-ci n'est pas très porté sur le sexe. Même dormir nu, ça ne le branche pas plus que ça. Marie en devient folle, l'envie et le désir la travaille et cette question de sexe prend une place de plus en plus importante dans sa vie. Marie doit séparer ses sentiments de son désir. Elle rencontre un homme, couche avec et dès qu'elle commence à bien l'aimer, décide de ne plus le voir. Ses sentiments sont à Paul. Marie joue ainsi avec le feu. Sans que jamais on ait envie de l'accuser de quoi que ça.

"Un mec qu'on aime vraiment assez pour être fidèle, il ne vous baise plus. Quand on les trompe, ils vous baisent, c'est simple. Ce n'est pas qu'ils devinent qu'on les trompe, c'est qu'ils comprennent qu'on leur échappe."


Romance X fait partie des films (trop rares) dont j'ai l'impression qu'ils me sont directement adressé. Pour m'être un peu essayée à la réalisation, je suis nulle. Quand je tombe sur ces films, je me dit que j'aurai aimé les réaliser ainsi. Romance X, c'est le film qui parle de nanas comme j'aime qu'on en parle. Comme on parlerai d'un mec. Loin des pubs pour la Javel, où les femmes sont avant tout des mères ou programmée pour être mère, Romance X nous parle du désir d'une femme. Qui n'est pas contre l'enfantement, mais qui n'en fait pas non plus le but de sa sexualité.

En y réfléchissant bien, le plaisir féminin est un sujet assez tabou au cinéma. Je vous avouerai que j'ai une culture assez nulle du film porno. Le seul dvd de Katsumi (oui un vieux, quand elle s'appelait encore Katsumi) qu'on m'ait offert ne passe pas dans le lecteur dvd (la ps3 est assez pudique) alors je me rabat sur son blog. Passons. Autant la recherche de plaisir chez l'homme est "normal", autant le femme est plus souvent considéré comme un accessoire pour donner ce plaisir. Là, Marie cherche son plaisir et se donne les moyens de l'obtenir.

Dans ce film, il y a une très belle photographie. Marie et Paul sont principalement habillé de blanc ou de beige et vivent dans un appartement blanc, ou chaque objet est blanc. A l'image de leur relation, pure (sans sexe) et aseptisé. Sur la jaquette, une phrase faisait référence au film l'Empire des Sens. Il y a en effet quelquechose de très "exotique", comme un hommage, dans ce film. Au japon, le blanc est la couleur du deuil. Le rouge celui de l'amour et du mariage. Au cours du film, Marie rencontre Robert. Celui-ci c'est fait une spécialité des aventures rapides avec des femmes. Avec Marie, c'est une relation de domination assez courtoise, il l'attache en lui parlant, elle se laisse faire et écoute. L'intérieur de Robert est décoré d'objets asiatiques (paravent, coffres, couleurs). Durant une de ses séances, Marie porte une robe rouge. Je m'attarde sur ce détail, si jamais vous souhaitez voir le film, il permet d'ouvrir pas mal de voies de recherches. C'est suite à cette soirée que Marie tombera enceinte de Paul. Elle s'est fait belle pour sa séance avec Robert. Celui-ci est complètement à l'écoute de son désir à elle. Il cherche les façon dont elle aime être attachée, et la masturbe. Sans que son désir à lui ne soit "consommé". Ensuite il invite à manger du cavier et à boire de la vodka dans un petit restaurant. Il y a vraiment deux univers radicalements différents entre Paul et Robert. Les deux hommes déjà, le premier est jeune, beau, égoïste sur son désir, alors que l'autre est plus âgé, se considère comme laid et est centré sur le désir et l'écoute de ses partenaires. Les ambiances qu'ils partagent avec Marie sont elles-mêmes très différentes. La blanc, les néons des restaurant de sushi de Paul contre le rouge et les lumières chaudes du restaurant de Robert. On pourrait lister les différences de façon plus précises, évidement. Quand Marie arrive dans sa robe rouge, quelques peu ivre à la vodka, Paul en éprouve du désir. "Il devinne qu'elle lui échappe" pour reprendre une des phrases de Marie.

Il y a dans ce film plusieurs "parties" toute très intéressantes. Toujours centrée sur le désir de Marie. Et sur les relations de son couple avec Paul, qui domine qui?

Pour conclure, le film de Catherine Breillat a selon moi une véritable prise de position sur le désir de la femme et sur la façon de percevoir le couple. Il faut aimer le côté quasi-philosophique et très introspectif du film. Amateur de film d'action, passez votre chemin. Ce film n'a qu'un seul but, donner de la voix à une certaine vision de la femme.

Un  vrai flash love pour ma part.


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