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« Shame », un héros houellebecquien

Par Triton95

Ce film n’est pas passé inaperçu, œuvre du plasticien Steve Mac Queen, on remarque la maitrise de l’image et des lumières. Le personnage ressemble à celui d’american psycho, il semble exercer les mêmes fonctions professionnelles dans la vie, et leur vie semble comparable. Toutefois, le héros incarné par Michael Fassbender est bien plus crédible, il conserve une allure affable et bien élevée, jamais agressif. Il semble être pris dans une vie routinière et épuisante, sans variété. Le sexe est son seul désir, son seul plaisir, mais je ne suis pas certain qu’il ne faille voir dans ce film que le roman d’une addiction, d’une anomalie, car il ressemble un peu à tous les hommes jeunes que l’on croise dans les grandes villes, occupant une situation professionnelle correcte, mais dont la vie est un désert, une « ultramoderne solitude », un sujet houellebecquien même si le héros semble vainqueur dans cette extension du domaine de la lutte, comme un frère chanceux du héros de Houellebecq.

Ses rapports avec les autres, les femmes sont presque teintés d’insensibilité, et sinon, le sexe n’est plus possible. Le réalisateur britannique, car un américain ne saurait tourner ainsi un tel sujet sans pathos et sans moralisme, nous filme une ville presque déserte, sous les lumières. La soeur est le pendant paumé de Michael Fassbender, dans une interprétation déchirante et lente de New York-New york. Un grand réalisateur est né.



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