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L’Indignation, « une passion triste »

Publié le 01 mars 2013 par Wtfru @romain_wtfru

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Après leur expérience démocratique amère, nos cousins italiens n’ont pas fini de s’indigner contre le pouvoir qu’ils ont eux même contribué à mettre en place. L’Italie, depuis les élections législatives des 23 et 24 février n’as pas de majorité politique. Beppe Grillo mène de front Le Mouvement des 5 Étoiles et arrive troisième lors du scrutin avec 23,8% des voix au Sénat et 25,4% à la Chambre des députés. Devant lui, la coalition du Partie Démocrate – PD – dirigée par Pier Luigi Bersani et celle du PDL – Peuple Démocrate Libre guidée par Silvio Berlusconi rendent le pays ingouvernable. Le positionnement du Mouvement des 5 Étoiles est plus qu’intéressant puisqu’il place Bepe Grillo en tant qu’arbitre dans les deux chambres. 

La gauche a tendu la main à M. Grillo mais il s’agit apparemment de la mauvaise puisqu’il a refusé toute négociation, voire coalition en déclarant qu’il « ne fait pas confiance au PD et ne cédera pas aux appels à des tractations ». Le cap du leader du Mouvement des 5 Étoiles n’est pas très claire puisqu’il explique à la BBC que son parti allait « décider au cas par cas […] le dialogue paraît avoir déjà commencé.

Stéphane Hessel savait que l’indignation, qui est, selon Spinoza, « la haine que nous éprouvons pour celui qui fait du mal à un être semblable à nous », peut-être aussi une « passion triste ». Lui l’envisageait comme un sursaut face à la résignation politique et la fatalité sociale. D’où l’importance d’avancer aussi par affects politiques, loin des grands discours programmatiques. Vaincre la tyrannie des marchés et réformer la pensée, telle est l’urgence à laquelle l’Italie est confrontée aujourd’hui, comme l’Europe d’ailleurs. Les mouvements réactionnaires sont en perte de vitesse car le sentiment de perte d’avenir est de plus en plus important. « S’indigner, oui, mais pour quoi ? » Jusqu’aux dernières grandes révoltes de Mai 68, tous étaient persuadés que « société industrielle développée résoudrait la plupart des problèmes humains et sociaux ». 

Entre les idéologies communiste et néolibérale, il s’agit de frayer un passage à la vraie démocratie fondée sur la majorité populaire. Il existe des amorces de véritables marches en avant dans un certain nombre de domaines : l’économie sociale et solidaire, par exemple, qui permet d’aller plus loin que cette tyrannie du profit. Ceci n’est qu’un exemple. Ne manquerions nous pas d’inventivité politique ? Les citoyens votent pour des partis sans en comprendre le fonctionnement et l’élection du président au suffrage universel est contraire au fonctionnement d’une démocratie parlementaire. De cette manière, c’est tout l’appareil politique, qu’il soit chez nous ou chez nos voisins, qui doit être repensé et cela sans compromis. 


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