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Quand le temps bouche les oreilles, l’histoire de Light in the Attic

Publié le 04 mars 2013 par Feuavolonte @Feuavolonte

light in the attic Quand le temps bouche les oreilles, lhistoire de Light in the Attic

Parfois, lors d’une visite chez ses grands-parents, on fouille dans le sous-sol et on trouve des objets archaïques fantastiques. On déniche un vieux livre d’un auteur inconnu, une affiche d’une illustre vedette d’une autre époque et on ramène le tout à son appartement en se disant que ça fera une partie de la belle déco originale du salon. Bref, on découvre des trésors enfouis par le temps.

C’est la philosophie que prônent les gars du label Light in the Attic, fondé par Matt Sullivan avec l’aide de Josh Wright. «Faire sortir de la bonne musique peu importe d’où elle vient », est la doctrine de la compagnie de Seattle.

C’est le phénomène Sixto Rodriguez qui a donné un élan de popularité au label. L’incroyable histoire de l’artiste y est pour quelque chose. Natif de Détroit, Rodriguez fait paraître en 1970 l’album Cold Facts et en 1971 Coming from Reality. Ignorés à l’époque du grand public, les albums auront une influence considérable en Afrique du Sud au sein du mouvement anti-apartheid, en raison de leurs textes contestataires. Après un maigre succès d’estime, l’artiste troquera sa guitare pour de multiples boulots ouvriers, complétant un baccalauréat en philosophie entre temps. Vers la fin des années 90, le mythe refera surface: Sixto Rodriguez entamera sa première tournée sud-africaine avec succès. C’est toutefois en 2009 que Light in the Attic ressortira les albums de Rodriguez. Suivra alors un grand succès en Amérique du Nord, un passage à Late Night with David Letterman, plusieurs tournées et plus récemment un oscar.

Ce n’est d’ailleurs pas la seule histoire du genre concernant le label. Que dire des frères Emersons, dont l’album est ressorti en 2011 sur Light in the Attic?  Les parents de Donnie et Joe se sont ruinés en achetant un studio qui donnera naissance à l’excellent album Dreamin’ Wild paru en 1979, qui sera un immense flop à l’époque (la pochette n’aura certainement pas aidé).

Le label a aussi ressorti des albums oubliés de grands artistes. C’est le cas notamment avec l’album expérimental The Black Gladiator du bluesman Bo Didley. Sans oublier les albums de Serge Gainsbourg et de Jane Birkin, Histoire de Melody Melson et Je t’aime… moi, non plus, qui n’avaient pas eu le succès américain dont ils étaient dignes lors de leurs sorties originales.

En donnant une seconde chance à des œuvres de qualité, le label Light in the Attic prouve que le paysage médiatique n’est pas toujours la meilleure façon de connaître de la bonne musique (il reste toutefois un bon atout). Le bouche à oreille ainsi que la curiosité musicale sont primordiales. C’est pourquoi Feu à volonté vous lance un défi pour la semaine prochaine: allez dans un magasin de disques usagés et achetez un vieux disque, un vinyle ou une cassette même, dont vous n’avez jamais entendu parler. Comme la fois où vous aviez trouvé une vieille photo d’un oncle éloigné quand il était jeune dans le sous-sol de vos grands-parents et qu’elle est maintenant fièrement accrochée sur votre mur de chambre en raison du look impossible de cet oncle en question.

Vous savez que Beck et Dj Shadow ont bâti leur culture musicale en achetant des tonnes de disques usagés dans des marchés aux puces? Just sayin’


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