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Compliance

Publié le 06 mars 2013 par Olivier Walmacq

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Genre : Thriller / Suspense / Drame

Année : 2012

Durée : 1h30

L'histoire : Lors d’une journée particulièrement chargée, Sandra, gérante d’un fast-food d’une banlieue de l’Ohio reçoit l’appel d’un policier accusant l’une de ses employées d’avoir volé un client. Le croyant sur parole, Sandra place Becky sous surveillance, entrant ainsi dans une situation qui va bientôt tous les dépasser.

La Critique De Titi70 :

A l'origine, le mot compliance signifie notamment en français conformité, un terme qui convient parfaitement à ce fait divers survenue en 2004 où un homme est arrêté après s'être rendu coupable de plus de 70 appels dans des endroit différents. Cet individu se faisait passer pour un policier et désignait un des membres féminin de l'équipe à qui il parvenait à faire vivre un véritable cauchemar, en les plaçant dans des situations humiliantes. L'un de ses derniers forfaits fut dans un fast-food.

C'est ce dernier méfait que le réalisateur Craig Zobel décide de raconter avec un film sorti en catimini durant l'été 2012 et baptisé simplement Compliance.

Compliance

Une oeuvre à petit budget interprétée par des acteurs relativement peu connus et qui se déroule donc dans un lieu unique (donc, un fast-food, suivez un peu, quoi).

Un endroit dirigé par d'une poigne de fer par Sandra qui s'apprête à passer un vendredi pour le moins spécial. Tout commence d'ailleurs mal puisque, dés le matin, elle est obligée de réunir son personnel. Suite à une étourderie d'un des employés, le congélateur à été laissé ouvert et des matières premières sont perdues et manquent donc cruellement, comme le bacon.

Comme si ça ne suffisait pas, ce jour est celui où il y a le plus d'influence au fast food. La pression est au maximum pour Sandra et son équipe qui entament la journée de boulot après s'ètre fait copieusement engueulés par un livreur.

Compliance

C'est dans cette ambiance surchargée que la femme reçoit un appel, celui d'un homme lui expliquant être policier et lui demandant de garder jusqu'à son arrivée une employée responsable d'un soi-disant vol. L'homme ajoute avoir près de lui la victime qui souhaite porter plainte.

La responsable, consciencieuse, s'execute, y compris quand la présumée coupable doit se déshabiller pour subir une fouille au corps.

Pourtant, à mesure que les heures passent, les choses vont prendre une tournure de plus en plus inquiétante. Alors que Sandra tente de gérer à la fois la situation difficile et l'afflux de clients, elle ne perçoit pas le drame qui se joue dans son entreprise.

Même en ignorant le fait divers sur lequel se base le film, il est assez facile de deviner que l'homme qui se prétend flic n'en est pas un. Parce qu'un flic n'aurait jamais des exigences pareilles (il n'hesite pas à demander au compagnon de la responsable d'infliger une fessée à l'employée suspectés). D'ailleurs, le réalisateur ne met guère de temps à dévoiler cet élément.

On peut se dire que les personnages sont vraiment naïfs et crédules de croire à un canular qui devient de plus en plus gros (surtout que le commissariat est à peine à 1 km du fast-food, malgré tout, aucun flic ne se présente, bien évidemment), mais au final, l'interêt de l'histoire est ailleurs. Car si la responsable a de nombreux torts dans cette histoire (comme le prouve son interview dans la scène finale), la femme n'a fait qu'obéir à un homme qu'elle croit policier, tout comme le font d'autres employés ou même la victime.

Compliance

Il faut dire que le type responsable de cette blague de mauvais gout est plutôt doué dans la manipulation (et pour cause, dans la vie courante, il est vendeur dans les assurances), poussant ainsi des personnes à effectuer des actes totalement contre nature ou à se ridiculiser (le moment où il demande à la pauvre serveuse nue de sauter en l'air pour faire tomber l'argent qu'elle aurait soi-disant caché entre ses cuisses).

Encore une fois, la naïveté de la responsable du fast food et de certains employés (pas tous , heureusement, et notamment, cet adolescent refusant de participer à un viol déguisé) peut agacer fortement.

Mais le fait que ce soit une histoire véridique (le réalisateur a tout fait pour se retrouver au plus près de la réalité) laisse pantois et donne une image franchement terrifiante de l'être humain. C'est d'ailleurs ce qui rend ce film aussi particulier et glaçant, à l'image de son personnage de cinglé au téléphone.

Au final, Compliance reste une oeuvre qui divise et fait débat. Car qui peut garantir avec certitude que, dans l'urgence, la pression et la précipitation, on aurait pas tendance à commettre des erreurs ? Personne et c'est ça qui fait vraiment peur.  

Note : 13/20


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