Magazine Journal intime

Rosie roule dans le bayou

Par Eric Mccomber

Je suis parti sur un coup de tête. Un peu n'importe comment. Comme ça ! Le ciel était bleu, ça m'a suffi. Une jolie piste cyclable sillonne les marais. Pas âme qui vive. La pluie me surprend, froide, salée. Je m'arrête pour mettre les capotes. Je pose pied et je regarde le ciel. Je vois que depuis une demie-heure je fuis le beau temps. Suffit de m'arrêter pour que le soleil revienne. Eh ben. Je bois de l'eau, je prends quelques photos. Les crapauds postés dans le fossé me coassent des ordres gutturaux. Trois canassons s'ébattent dans la lande lustrée par l'averse. Je reprends la route, en m'assurant cette fois de ne pas entrer dans le nuage gris. Le paysage… Je suis à court d'épithètes. Si la photo rendait le moindrement… Faut y être. 


Ensuite, c'est vent de face pour la durée. Genre de truc… Le dicton rapporte : Ce qui ne tue pas le cycliste le fatigue en esti. Reste que c'est une balade magnifique, que j'ai pris plaisir à doubler de longueur à la suite d'un magnifique pari perdu sur une petite route de gravier, qui ne menait finalement pas où je voulais aller, mais plutôt… là d'où je venais. Bien failli remonter sur Soulac, mais ma hantise du recul m'a poussé à virer capot plein Sud.



Montalivet est un minuscule hameau dans lequel je n'ai pas encore trouvé de Livet, ce qui me déçoit amèrement. Sinon, des trois hôtels donnant sur la mer dans lesquels j'avais l'intention de laisser passer la tempête de demain, le premier a brûlé, le second a fait faillite et le troisième se prend pour un motel de Laval. On annonce 2 degrés cette nuit et des orages jusqu'à lundi. Plutôt la chienne, pour le camping. Mauviette, je me suis loué un peu n'importe quoi. Bientôt les beaux jours… Et que sera sera. 
—© Éric McComber

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