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De la vilaine tendance au mimétisme de l’internaute moyen !

Publié le 21 février 2013 par Artetmanieres @ArtetManieres

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Il flotte sur le web depuis maintenant trop longtemps une ambiance de fin de règne pas dégueulasse qui pourrait rapidement nous conduire à un suicide collectif digne d’une bande de lemmings tentant la traversée d’un torrent de montagne norvégien* ou mieux, à une petite période de décadence comme aux plus belles heures des orgies romaines de Lucullus.

Réhabilitons la torture collective au profit des flash-mobeurs

Comment expliquer autrement le nombre de débiles qui se sont évertués à singer un petit coréen se prenant pour un jockey en fin de carrière désireux de chevaucher les plus belles montures de la jet set séoulite ! Ce n’est pas pour rien si les mayas avaient situé l’épicentre d’un cataclysme destructeur au pays du matin calme. Ils ignoraient certainement qu’il s’agirait d’un cataclysme culturel. A voir le physique de loukoum de PSY, ils n’avaient qu’à me demander. Je leur aurais dit qu’à force de sautiller comme une fan de Matt Pokora dans la file d’attente du zénith, le cousin de Kim Jong-Il allait nous provoquer un tremblement de terre. Il y a quelques années, on avait déjà dû se fader la mode des lipdubs. Dès les premières tentatives, y compris aux Etats-Unis, désormais berceau de la connerie universelle, on pouvait deviner le déferlement de mauvais goût auquel nous allions être exposés. Avec une qualité de post-synchro proche d’un doublage de Derrick et des chorégraphies qu’auraient pu imposer Kamel Ouali aux élèves de la Star Ac’ 2001, le phénomène avait embrasé le cœur des PME voyant là un moyen se s’extraire de leur engoncement provincial. Du grand art jusqu’à être porté à son paroxysme par les partis politiques croyant se moderniser au passage, alors qu’ils venaient d’ancrer définitivement le genre au cœur du pays du ringard (c’est juste après le Mordor, sur la route de Solitude). Et ça finit en 2012, où les adeptes du catalan ont entrepris de battre le record du monde du lipdub en occupant à 7 000 les rues de Perpignan ! Moche…

J’aurais préféré aller plonger en Egypte !**

A moins de faire partie d’une secte mormone de la banlieue de Salt Lake City et de n’avoir comme contact avec internet que les vidéos de vous que poste votre gourou sur des sites spécialisés, vous avez certainement été récemment contaminé par la secousse new-yorkaise. Alors ça a commencé gentiment par trois quatre gros déconneurs américains qui ont enfilé des combinaisons de Power Rangers pour mimer une frénésie coïtale sur le son dubstep d’un petit DJ. Tant qu’on en est resté au stade underground avec la Portland version voire carrément second degré avec la NYPD, on demeurait dans l’univers du regardable. Et puis c’est franchement parti en vrille. Autant les lipdubs, les flashmobs sur des chorés de Rihanna ou les covers de John Mayer à la guitare sèche devant une webcam à 1 million de pixels, ça demande mine de rien un tout petit peu de travail, de préparation, voire même carrément du talent ne serait-ce que pour atteindre un résultat médiocre. Autant faudrait quand même pas que tous les pré-adolescents qui nous improvisent 30 secondes de n’importe quoi dans la chambre d’un pavillon en vallée de Chevreuse, dont 15 secondes où quasiment personne ne bouge, essaient de nous faire croire qu’ils y ont réfléchi 3 jours avant de se tortiller. Y’en a même qui ne font même pas le shake ! La honte. Malheureusement, la vague de mauvaises imitations a déjà gangréné twitter et j’ai bien peur que pour la recrudescence de Harlem shake, ce soit un peu comme quand, dans les douches du rugby, tu commences à sentir un souffle chaud sur la nuque…trop tard !

* Ndla : les spécialistes es rodentia me pardonneront cet écart et auront d’eux-mêmes relevé l’inexactitude de mon propos dont l’exagération n’avait pour but que d’illustrer la situation. Les lemmings ne se suicident pas. Il peut arriver en période de migration, du fait de leur très grand nombre, que ces petits rongeurs se lancent à corps perdu à l’assaut d’une rivière ou se massent au bord d’une falaise. La bousculade qui s’en suit engendre quelques pertes que le renouvellement de l’espèce vient très vite combler. Ne dit-on pas que comme pour les scouts en camp de survie, un pourcentage de perte est admis ? Les scouts se reproduisant malheureusement moins vite malgré les efforts répétés de certains animateurs zélés !

** Ndla2 : le premier ou la première à comprendre cette vanne vraiment très mauvaise gagne une citation dans le prochain billet.



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