Dictionnaire du monde de la nuit

Marre d’être perdus dans tous ces mots que vous entendez en soirée ? Fatigués de ne pas comprendre ce qu’essaie de vous dire votre voisin de concert entre ses mâchoires serrées ? Across The Days est là pour vous, et vous livre un abécédaire du monde de la nuit. Le soleil s’est couché et les basses commencent à résonner, voilà les 26 mots dont vous devez connaître le sens. Amateurs de premier degré, on vous aime énormément, mais sachez que ces définitions sont à prendre à la légère.

A : All access : ce qu’il y a écrit sur les badges des gens encore plus cool que toi. Ces deux petits mots te permettent d’aller n’importe où, c’est-à-dire qu’ils te permettent surtout d’aller boire des coups dans les loges (voir Backstage)

Mais aussi alcool : ce qui te permet de danser ; after : ce moment gênant où tu te retrouves chez quelqu’un que tu ne connais pas et qui n’a pas d’alcool, à deux heures de marche de chez toi ; acouphènes : le sifflement dans les oreilles auquel tu auras droit en t’endormant dans le silence de ta chambre ; attachée de presse : une fille (ou parfois un mec) qui passera sa soirée à essayer de te vendre son groupe pour que tu ailles liker le lendemain sur Facebook : en te réveillant, tu auras oublié le nom du groupe, mais tu te souviendras de la fille.

B : Backstage : un mot cool pour dire loges ou coulisses. C’est ici que trainent les musiciens auxquels tu ne dois pas adresser un mot si tu as réussi à te glisser jusque-là.

Mais aussi before : un endroit où on te proposera d’aller avant la soirée, dans l’unique but d’arriver déjà alcoolisé ; basses : ce qui fait bouger tes hanches et battre ton cœur ; Bière : la boisson que tu réussiras sans trop de difficultés à te faire payer tout au long de la nuit ; Badtrip : ce qui t’arrivera si un mec met des choses illicites dans la bière (voir ci-dessus) qu’il t’a offerte.

C : Concert : c’est comme une soirée, mais c’est plus tôt, moins alcoolisé, et le groupe touche vraiment ses instruments. Espèce en voie de disparition.

Mais aussi club : un lieu où passe de la musique jusqu’à tard le soir ; coke : quelque chose qu’il vaut mieux avoir dans son verre (coca) que sur la cuvette des toilettes (cocaïne); Concrete : des soirées parisiennes qui se sont montées sur un créneau un peu déserté : ça commence le dimanche matin comme l’after du samedi, et ça finit à deux heures du matin le lundi.

D : DJ set : un mec (ou, plus rarement, une fille) qui passe des disques dans le but de te faire danser. Il en profite parfois pour placer ses propres productions. Peut se réaliser avec des vinyles (auquel cas tout le monde trouvera ça cool), où un ordi (auquel cas tout le monde dira que c’est surfait).

Mais aussi disquaire : un mec dont le but est de te conseiller sur des groupes géniaux et, accessoirement, de te vendre leurs disques, pour que lui et les groupes en question puissent manger autre chose que des pâtes à la fin du mois.

E : Ecstasy : une petite pilule avec un sourire dessus. Tu seras heureux pendant quelques heures et malheureux pendant deux jours, mais ça vaut le coup, paraît-il.

Mais aussi electro : le genre (assez large) de musique qui te fera danser, a priori.

F : Festival : un endroit où des milliers de gens se réunissent après s’être ruinés à l’achat du billet d’entrée et continuent à se ruiner en buvant de la bière coupée à l’eau. Les groupes s’y enchaînent toujours trop vite, généralement sur plusieurs scènes différentes, et le son est rarement bien réglé. N’empêche qu’on adore tous.

Mais aussi le f-word : si tu croises un anglophone, il trouvera toujours une occasion de placer ce mot vulgaire qui sonne comme les bébés animaux que Brigite Bardot veut sauver.

G : Guestlist : Quand ton nom est écrit dessus, tu rentres sans payer, ce qui te donne un sentiment d’importance. Normalement, si tu es dessus, c’est que tu es pote avec l’artiste ; en réalité c’est juste qu’il veut tirer son coup.

Mais aussi gueule de bois : en te réveillant, tu auras la sensation qu’on te visse le crâne et tu ne te rappelleras de rien. C’est normal. (NB : Cette sensation est aussi appelée descente chez les gens qui n’ont pas consommé que de la bière.)

H : Hangover : comme ci-dessus, mais en anglais, et donc infiniment plus cool. La sensation est cependant identique.

Mais aussi hipster : non rien, j’ai rien dit; headliner : le groupe pour qui tout le monde vient et qui déçoit.

 

I : Inter-plateaux : le temps qu’on passe d’un groupe à l’autre, qu’on change le matériel et que le public fasse une razzia au bar, un mec dont tout le monde se fout va passer des disques.

J : Jack : un whisky censé cacher le goût du coke.

K : Kesstufouslà : Ce que tu entendras dans la bouche de ton vieux copain de collège aux pupilles étonnamment dilatées.

L : Line-up : La liste des artistes qui passent dans un festival, à un concert, une soirée, ou quoi que ce soit. Ceci n’indique pas leur ordre de passage (voir à la lettre S).

M : Minuit-six : Une « minuisisse » est une soirée qui se déroule de minuit (23h59 pour pas que tu plantes sur la date) à six heures du matin. Cette formule te permet de t’autoriser un before (voir plus haut) ainsi que de te rendre à la soirée en transports en commun (où, avec tes copains saouls, tu fouteras le bordel/l’ambiance, selon le point de vue)

N : Nuit : Le moment où les trucs cool ont lieu.

O : O(ver)d(ose) : Un truc pas cool qui a quand même lieu la nuit (généralement).

P : Para(chute) : Un mode d’absorption qui te permet d’épargner tes gencives et te narines. Attention, ça met plus longtemps à monter, n’en reprends pas un sans être sûr de ton coup. Sinon…voir badtrip ou pire, overdose.

Mais aussi physio : le mec qui te dit à l’entrée d’une boîte que tu as l’air « fatigué ». Sérieusement, qui va en boîte quand il a envie de dormir ?; 

Q : «Qu’est-ce que tu fous là ? » : Quand tu croises ton copain de sixième. C’est sa manière à lui de dire « Ah, j’ignorais que tu appréciais la bonne musique. » Ne jamais répondre « Comme toi », vu que tu ne sais pas du tout ce que lui fout ici.

R : Remix : l’astuce qu’utilise le DJ pour continuer à faire danser tout le monde tout en passant un morceau qui ne s’y prête pas tellement.

Mais aussi rail : voir trace ci-dessous ; rave : voir festival : c’est pareil mais en plus sale.

S : Set time : les horaires de passage des artistes. A arrêter de confondre avec line-up (voir ci-dessus) et setlist : la liste des morceaux joués par un groupe, donc aucun rapport. A part que c’est rarement respecté à la lettre.

T : Trace : un mode d’absorption qui se fait sur la cuvette des toilettes (quand il y en a une) et qui t’explose les narines. Quand on t’en propose une, méfie-toi.

Mais aussi trap : musique pour dégénérés.

U : Underground : ça ne veut rien dire. Celui qui te le dira essaie de te faire comprendre que c’est plus cool que tout.

V : VIP : Trois lettres qui signifient que cette personne n’est pas beaucoup plus importante qu’une autre. Exemple, bar VIP : un lieu où les bières sont aussi chères qu’ailleurs, et les gens plus prétentieux.

Mais aussi videur : un mec musclé dont le travail est de supporter les gens bourrés ; vingt-deux-quatre (voir minuit-six) : une soirée pour laquelle tu dois écourter ton before, et dont tu ressortiras insatisfait, en recherche d’un after.

W : Warm-up : le mec qui est censé chauffer l’ambiance avant l’arrivée du headliner, et que personne n’écoute. Aussi appelé première partie.

X : XTC : voir ectasy, mais c’est juste plus simple à écrire par texto une fois que tu en as pris.

Y : YouTube : un site internet où écouter plein de morceaux dans une qualité horrible, et où tu découvriras dans les commentaires des débats incroyables pour savoir si le morceau en question est plutôt post-deep-house ou carrément chill-techno-wave.

Z : Zombie : ton état (et celui de tout le monde) après une bonne (?) soirée.

En bonus, on t’offre la bande-son de ton week-end :