Il s’en est passé du temps depuis « The Year Of Hibernation » adoubé en 2011 par une poignée d’illuminés, tombée à genoux devant ce jeune natif de l’Idaho, Trevor Powers. Une fois n’est pas coutume Fat Possum s’empare du petit phénomène, lui permettant d’accrocher encore un beau trophée à son tableau de chasse au-dessus du feu de la cheminée (qui nous fera passer un hiver plus doux par la même occasion).
« Wondrous Bughouse » est moins familier à l’introspection que son prédécesseur. Alors on vous ressort la recette classique du cap difficile du second album, décisif paraît-il. Deuxième, troisième, quatrième peu importe au fond, la fatigue aura eut raison de notre attention depuis bien longtemps. Le jeune Trevor Powers aurait-il perdu quelques plumes pendant sa croisade qui sépare les deux opus ? Ces réverbérations qui nous poursuivaient dans nos songes les plus profonds disparaissent dès les premières minutes, cette fois-ci Youth Lagoon s’engloutit sous une montagne de distorsions et nous noie avec. Les mélodies s’engourdissent en des ritournelles interminables aussi mauvaises qu’un tour de carrousel sous acide (« Attic Doctor » ;« Pelican Man »). La mélancolie incompréhensible et captivante qui nous avait séduit sur « The Year Of Hibernation » lasse. Avec ces guignolades fantasques qu’on a déjà du mal à laisser passer chez Animal Collective (« Attic Doctor ») c’est à se demander si Youth Lagoon n’a pas toujours un train de retard. Cohérent malgré tout dans son psychédélisme, Youth Lagoon lâche doucement la case où on l’avait rangé (dream pop) et continu d’être toujours aussi insaisissable, mais dommage, on ne tentera pas de suivre la cadence cette fois.
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