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Björk au Zénith de Paris : Magistral retour de la divine diva pop

Publié le 09 mars 2013 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

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Hier : Deuxième et dernier soir de concert à Paris pour Björk. Avant que ne débute le show, quand, enfin, les écrans publicitaires géants du Zénith cessent de déverser le flot de poison audio-vidéo assommant, c'est un délicat carillon qui retentit, suivi de notes de synthé hypnotiques. Laissant présager le meilleur.

Dans une lumière bleutée c'est Leila Arab qui s'installe. Elle mixe des sons, des extraits de dialogues et le rendu est...destabilisant. Autant à écouter tranquillement, chez moi, je trouve ça agréable (encore que j'avoue ne pas connaitre tout le répertoire de l'artiste) autant en live j'ai trouvé ça insupportable. Ce son électronique expérimental confirme ce que je pense depuis un moment déjà : Cette musique là, dans sa version live, n'est pas faite pour moi. Aucune interaction avec le public, pas d'effet de mise en scène, une jeune femme s'affaire à ses claviers et balance des mix qui parfois, tiennent plus du bruit que de la musique à proprement parler. C'est définitif pour moi : je ne peux pas apprécier, l'intérêt de la chose m'échappe complètement. Passons.

Avant que Björk n'entre en scène, un avertissement/conseil est délivré au public qui est prié de ne pas prendre de photo ni enregistrer de vidéo (les versions officielles étant téléchargeables gratuitement sur le site officiel de l'artiste, nous prévient-on) et qui est invité à profiter, plutôt, pleinement de l'instant.

Le spectacle est annoncé comme un triptyque inédit "Nature, Music, Technology" et tiendra ses promesses.

En effet, sur la scène circulaire encadrée d'écrans vidéos, la diva islandaise convoquera les forces telluriques afin de proposer à son public une expérience multi-sensorielle unique.

Pendant ce concert, les ondes sonores sont visibles, des éclairs parcourent la scène, le spectateur parcourt une arborisation vasculaire, la voie lactée, un monde microscopique qui n'existe pas, des failles tectoniques barbouillées de lave... C'est à un voyage à travers les différentes échelles du vivant que nous invite Björk, coiffée de sa perruque afro aux tons bariolés, juchée sur des plateformes à paillettes et habillée d'une robe aux improbables volumes scintillants. 

Le choeur qui l'accompagne, séraphique, donne une dimension presqu'irréelle à certains titres. Tantôt immobile, tantôt pratiquant des danses tribales sur des rythme obsédants, leurs gestes syncopés renforcent l'effet hypnotique du spectacle par lequel on se laisse volontiers tout entier aspirer. Les chants polyphoniques somptueux occupent souvent tout l'espace, les poils se hérissent et quand la voix cristalline de la divine diva retentit, on a parfois comme le souffle coupé par tant de justesse et de beauté.

Les immenses balanciers qui animent la scène, décalés, sont comme d'énormes métronomes déphasés. 

Tout a été pensé pour que le spectateur soit enveloppé dans une atmosphère très particulière, où le temps semble s'arrêter, le temps d'un concert.

Pari réussi que celui de la jolie islandaise qui prouve qu'après 20 ans d'une carrière époustouflante l'inspiration ne manque pas et qu'elle ose encore s'aventurer sur des terres inconnues pour défricher de nouveaux espaces de jeu. Si, à l'écoute de son dernier album, Biophilia, on est un peu confus (c'est qu'il est un peu âpre, tout de même), on comprend qu'il s'agit non pas seulement d'un projet musical fixé : c'est un projet vivant, qui ne prend sa réelle dimension qu'en live. Et quelle dimension : c'est époustouflant!

Je te laisse avec la vidéo de "Crystalline" réalisée par mon Gondry-chéri (ce n'est pas leur première collaboration et de la rencontre du génie de ces deux là naissent toujours de petites merveilles) :


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