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Le Festival de Tango Independiente a les honneurs de Página/12 [à l'affiche]

Publié le 09 mars 2013 par Jyj9icx6

Le Festival de Tango Independiente a les honneurs de Página/12 [à l'affiche] Ce matin, Página/12 consacrait la une de ses pages culturelles au Festival de Tango Independiente (FTI dans le bloc Pour chercher, para buscar, to search) qui commence ce soir avec une grande milonga à Boedo (Buenos Aires) et deux concerts à Rosario (Province de Santa Fe).
Andrés Valenzuela interviewe pour l'occasion trois des initiateurs de cette manifestation qui grandit et s'implante chaque année dans plus de villes au niveau fédéral (le terme est employé dans l'article de Página/12 en lieu et place d'habituel adjectif nacional et ce n'est pas un hasard : sous le concept de federal se cache le grand courant populaire qui s'est opposé pendant tout le XIXe siècle au courant unitaire où la classe des possédants portègnes était majoritaire et tentait avec succès de capter le pouvoir au détriment des autres catégories de la population. Or cette initiative vient d'un collectif d'artistes, d'intellectuels et d'acteurs culturels qui agit dans l'auto-gestion par opposition revendiquée à la politique menée par l'ultra-libéral et affairiste Mauricio Macri à Buenos Aires).
Les trois interviewés sont Ildefonso Pereyra, animateur de centre culturel et de la Unión de Orquestas Típicas, co-organisatrice du Festival, Germán Marcos, l'un des producteurs de l'émission Fractura Expuesta, co-organisatrice du Festival, diffusée sur la radio des Madres de Plaza de Mayo (La Voz de las Madres) et Pablo Bernaba, le leader du Quinteto Negro La Boca, une formation de tango underground qui s'est implantée dans le quartier La Boca, siège historique de l'anarchisme portègne et de tous les mouvements ouvriers pendant la Grande Immigration des années 1880-1930.
Et l'article commence par une citation directe de Germán Marcos qui attaque bille en tête : "Hay un tema propio de esta edición que es el vínculo con espacios sociales como el Borda o las fábricas recuperadas". "Le thème particulier de cette édition, c'est le lien avec des espaces sociaux comme le Borda (1) ou les manufactures récupérées" [par les ouvriers licenciés par les patrons voyous] (Traduction Denise Anne Clavilier)
L'interview présente l'avantage de livrer l'analyse de ces trois hommes très engagés dans la movida tanguera actuelle sur les évolutions du public, qui retrouve progressivement le chemin de la création musicale, y compris dans le monde de la milonga, celui qui est réputé comme le plus conservateur, notamment à cause de bon nombre de danseurs étrangers qui font certes vivre les lieux de danse du centre-ville avec leurs devises mais n'ont qu'une mince culture musicale en matière de tango et attendent, surtout à Buenos Aires, de danser encore et toujours sur les mêmes morceaux et les mêmes arrangements qu'ils connaissent grâce aux enregistrements des années 1940, les éternels D'Arienzo, Canaro, Pugliese, Troilo et Di Sarli...
A lire d'urgence en s'aidant du traducteur en ligne Reverso (rubrique Cambalache en bas de la Colonne de droite) puisque je n'ai guère le temps ce soir (et si vous saviez comme je le regrette !) de vous traduire des passages entiers comme je le fais d'ordinaire....
Pour aller plus loin : lire l'article de Página/12 Connectez-vous au site Internet Fractura Expuesta (ah oui, bien sûr, ça cause en espagnol !) Connectez-vous au site Internet de l'UOT qui présente tout le programme de la manifestation dans toutes les villes qui s'y associent.
(1) Hôpital psychiatrique Borda, dans le quartier de Barracas. Une partie de son domaine est menacé par un vaste projet urbanistique et immobilier, sans nul doute très juteux, de Mauricio Macri (voir mon article du 8 septembre 2011), récemment mis en échec par la justice portègne (voir mon article du 29 octobre 2012). Cet hôpital dispose d'un important programme d'art-thérapie et joue un rôle capital pour les populations déshéritées de la région, tout en étant particulièrement mal traité par le Gouvernement portègne qui, depuis plusieurs années, ne lui donne même plus les moyens de chauffer ses locaux en hiver. Vous pouvez suivre cette affaire en choisissant les articles étiquetés Barracas.

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