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The Sessions

Par Bathart

sessionsposterfoxsearchlightÉcrit et réalisé par Ben Lewin
Avec John Hawkes, Helen Hunt, William H. Macy, Moon Bloodgood, Annika Marks, …
1h37

Résumé :

Mark O’Brien est un journaliste-poète qui est resté handicapé après avoir contracté la polio durant son enfance. Constamment allongé et ne pouvant quitter trop longtemps son poumon d’acier, il n’a jamais pu connaître l’amour, le sexe. Sachant pertinemment qu’il ne vivra pas vieux, il décide de faire appelle à une assistante sexuelle pour lui faire goûter les plaisirs de la chair…

Avis :

Il y a quelques années, dans les pages centrales de mon cher Charlie Hebdo, j’étais tombé sur un article qui m’avait passionné sur les problèmes liés à la sexualité des handicapés et sur l’importance que pouvaient avoir celles qu’on appelle des « assistantes sexuelles » (vous pouvez retrouver cette article, intitulé « Lève-toi et jouis », juste ici).
Cette article, outre ces qualités journalistiques éloquentes, m’est constamment resté en tête depuis, et ce pour une raison simple : jamais je n’ai entendu ce sujet traité depuis, alors qu’il est pourtant d’une importance capitale.
Heureusement, récemment, la donne a un peu changée, et la sortie du film de Ben Lewin, The Sessions, a un petit peu changé les choses.

The Sessions, malheureusement, n’est pas à la hauteur de l’article d’Antonio Fischetti que j’évoquais précédemment.
Non pas que le film soit mauvais, ça non, mais simplement on sent clairement que le réalisateur/scénariste s’est laissé avoir par un sujet beaucoup plus vaste que ce que lui avait à dire.

THE-SESSIONS

Le vrai problème du film, c’est qu’à aucun moment il semble vouloir sortir des sentiers battus.
Bien sûr il est assez difficile de s’extirper d’une histoire qui s’est réellement déroulé et qu’on adapte soi-même, mais jamais nous n’avons l’impression que Lewin veut nous surprendre, nous provoquer.
Il y avait pourtant de quoi faire avec ce sujet brûlant (même s’il s’avère qu’il s’agit moins d’un sujet brûlant outre-Atlantique car là-bas, la profession est légalisée), mais jamais Lewin ne semble vouloir nous raconter autre chose qu’une simple histoire, et qui plus est, une simple histoire avec une belle et bonne morale à la fin : celle que tout le monde veut entendre.

C’est en un sens assez dommage que Lewin est opté pour cette solution tant il s’était évertué, tout au long du film, à effacer tout sentimentalisme et à annihiler consciencieusement les effets religieux inhérents au personnage de Mark et à sa croyance.
Il avait même réussi à mettre en suspend la figure religieuse du prêtre en lui donnant des airs gauches, maladroits et un brin libertaire (un brin seulement) grâce à l’interprétation du génial William H. Macy (avec son brushing à la Dave !).

the sessions
Heureusement, malgré ces quelques désagréments, le film bénéficie d’un atout hors du commun pour ce genre de film (on peut en effet presque l’assimiler à un biopic) : deux interprètes principaux splendides.

Si on a beaucoup parlé en ce début d’année de l’extraordinaire performance de Daniel Day-Lewis dans Lincoln, on a aussi beaucoup trop négligé celle de John Hawkes dans The Sessions bien que celle-ci soit au moins aussi forte.
Étrangement, la performance d’Hawkes rappelle en un sens, et en plus nuancé, celle de… Daniel Day-Lewis dans My Left Foot, de Jim Sheridan.
Dès lors, comment ne pas en vouloir à l’Academy de ne pas avoir offert à Hawkes une nomination pour l’Oscar du Meilleur Acteur ?… Rappelons tout de même que Hugh Jackman était nominé et que sa prestation en Jean Valjean chantant est pourtant loin d’avoir fait l’unanimité !

Et puis, face à lui, se trouve la magistrale Helen Hunt qu’on avait plus trop vue sur les écrans depuis belle lurette et qui livre ici un énorme retour en force.
Totalement libérée, inspirée et incroyablement dense, elle livre ici l’une de ses meilleures performances. Une performance qui nous laissera d’ailleurs admirer son corps merveilleusement bien conservé et ce malgré ses bientôt 50 printemps.

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Grâce à ce duo, et grâce aux très bons dialogues de Lewin, le film parvient à décoller sans trop de problèmes et à maintenir suffisamment la tête hors de l’eau pour qu’on puisse l’apprécier.

3/5

PS : Le plaisir est cependant de courte durée puisque peu après la vision de ce film par votre hôte, voici ce que l’on découvrait dans la presse : cliquez ici
Décidément, il ne fait pas toujours bon être français…


Tony




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