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Les voleurs de Carthage (T1) Le serment de Tophet

Publié le 15 mars 2013 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Dans Carthage qui agonise, Horodamus le Gaulois, Berkan le Numide et Tara tentent de tirer leur épingle du jeu…

Scénario d’Appollo, dessin de Tanquerelle Public conseillé : Adultes et adolescents

Style : Péplum, Aventure historique Paru chez Dargaud, le 1er mars 2013 Share

L’histoire

Pour Keran, le numide et Horodamus le gaulois, les temps ont été meilleurs. Ex-mercenaires carthaginois et déserteurs tout deux, ils cherchent une proie facile. La caravane qui passe est attaquée par un groupe de numides commandés par des romains. Seule rescapée, la jeune beauté Tara, réussit à s’enfuit. Elle trouve protection auprès des deux mercenaires en échange de son secret. En mission pour la Guilde des voleurs de la ville d’Utique, elle doit rentrer en tant que vestale dans le temple de Tanit. De l’intérieur, elle doit organiser le vol du plus grand trésor de Carthage. Après trois ans de siège, La ville est prête à tomber aux mains du tribun romain Emilien Scipion (celui-là même qui détruisit Carthage). Le chaos qui y règne ne peut qu’aider à disparaitre incognito avec le butin, si on s’appuie sur les bonnes personnes. Le trio part donc avec la ferme intention de finir la mission, quitte à devoir recruter de nouveaux membres du groupe…

Quel beau foutoir !


Difficile de classer dans un genre « Les voleurs de Carthage ». Entre péplum (façon Ben Hur), film de « casse » (à la Océan’s Eleven, ou Conan le Barbare) et Western Spaghetti (style Sergio Leone) Appollo puise allègrement dans ces trois genres avec gourmandise et le plus grand désordre. Et pourtant ce gros mélange ne nuit pas aux « Voleurs de Carthage ». La lecture de cet album est rafraîchissante, subtile et très drôle.


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Carthago delenda est


La première surprise nait du choix historique. Si les films hollywoodiens puisent facilement dans l’histoire greco-romaine, il n’en va pas de même pour la BD. C’est un filon peu exploité où je manque de repères. Malgré mon ignorance (relative) sur le sujet, j’ai été surpris par l’impression de véracité historique qui se dégage. En érudit, Appollo se sert de la vie quotidienne et du contexte politique de Carthage comme décors à sa farce. C’est certain, avec cette base historique crédible et bien documentée, il nous entraine plus facilement dans son récit loufoque.
Si Appolo a voulu rendre un hommage à sa ville natale, ses « Voleurs » remplissent leur mission et me donnent envie d’en savoir plus sur l’histoire de cette cité.

Ocan’s eleven à Carthage


Avant tout, « Les Voleurs de Carthage », c’est une histoire de cambriolage. Ici pas de costard sur mesure, ni la belle gueule de Georges Clooney, mais la même envie (bien légitime et facile à comprendre) de piquer le magot. Passons sur le côté moral et sur les moyens envisagés, le but commun est évident et fédérateur.
Dans ce type de récit (« Les Voleurs de Carthage » n’y font pas exception) il est de bon ton de mettre de multiples bâtons dans les roues, histoire de se demander jusqu’au bout si les personnages y arriveront ? Les Voleurs de Carthage ont leur lot de problèmes (certains très graves) que le groupe va devoir gérer en utilisant les ressources de chacun. Meurtre, séduction, tromperie, chaque personnage se salira les mains pour le bien commun.

Les personnages


Tiens, parlons-en des personnages. C’est certainement une des réussites de l’album. Le trio de base (Tara, la fausse prêtresse, Keran et Horodamus) est aussi improbable que drolatique. Entre les désirs contrariés de chacun et le but commun, il se dégage de ce trio-là une ironie constante vraiment rafraichissante. Je vous laisse découvrir le reste de la fine équipe en lisant l’album, mais les portraits secondaires ne sont pas piqués des hannetons, eux non plus.
S’il fallait retenir un personnage principal, Tara l’emporterait haut la main. Son caractère fort, sa ruse et son intelligence en font la leader naturelle du groupe. Ça aussi, c’est plutôt bien vu.

Le dessin


Tanquerelle, jeune et prolifique dessinateur (Le Legs de l’alchimiste, Professeur Bell, La communauté, Lucha libre…) signe ici un album fouillé et mature. Dans ses précédentes séries, Tanquerelle nous avait habitué à privilégier un dessin rapide, expressif et un peu approximatif. Dans « Les voleurs de Carthage » sa technique évolue. Si l’expressivité et l’énergie restent bien présents, son trait s’affine et se précise. Tout en crayonnés (sans encrage) Tanquerelle s’est attelé au travail. Ses personnages aux traits semi-réalistes sont drôles et biens campés, son découpage clair et lisible. Comme le sujet de l’album lui impose de la précision, il s’en sort avec les honneurs, en représentant les numides, carthaginois, romains et autres ethnies et origines avec toutes leurs nuances. Les décors, à la perspective maîtrisée, sont très réussis et encrent les personnages dans la réalité. Enfin (pour le plaisir ou le challenge ?) il s’impose des pleines pages de foules, de combat et autres réjouissances graphiques. Bravo Mr Tanquerelle !

Pour résumer


Appollo et Tanquerelle nous offrent la première de deux parties d’un western comique et grinçant sur fond de guerre punique. Se servant d’un contexte historique inédit et érudit, ces deux auteurs m’ont bluffé par la maîtrise du sujet. Servi par un trait charbonneux et expressif, ils m’ont emmené le temps de la lecture, dans leur délire. Trio fort en gueules, situation de crise et gros magot, sont les trois mamelles de leur récit loufoque et irrésistible.


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