Magazine Bd

Marc-Antoine Mathieu – Julius Corentin Acquefacques, Le décalage (Tome 6)

Par Yvantilleuil

Marc-Antoine Mathieu – Julius Corentin Acquefacques, Le décalage (Tome 6)Après l’étonnant 3 secondes, qui sacrifiait un peu trop le récit au profit du concept, Marc-Antoine Mathieu propose enfin le sixième tome de sa série phare : Julius Corentin Acquefacques !

Si le début de chaque aventure est connu d’avance – Julius Corentin Acquefacques qui se réveille au pied du lit, prêt à vivre une nouvelle histoire à dormir debout – l’auteur semble d’emblée avoir un sérieux problème : son héros a loupé le début de son aventure ! La couverture porte d’ailleurs le chiffre sept et la véritable couverture se trouve perdue quelque part en page intérieure. Marc-Antoine Mathieu semble donc prêt pour un nouveau délire, aux frontières des codes de l’art séquentiel.

En ayant passé le mur du temps sur un lit supersonique, Julius Corentin Acquefacques se retrouve perdu dans une histoire de décalage spatio-temporel et le récit se retrouve du coup privé de héros. Ce sont donc les personnages secondaires qui vont mener l’enquête et qui vont essayer de retrouver Julius Corentin Acquefacques. Vous l’aurez compris, cette quête existentielle d’Hilarion Ozéclat, des frères Dalenvert et du professeur Ouffe permet une nouvelle fois d’étaler toute l’ingéniosité et le talent de Marc-Antoine Mathieu. En utilisant des procédés narratifs extrêmement inventifs, l’auteur propose un scénario qui s’avère en effet d’une originalité débordante. Au fil des pages, le lecteur se retrouve totalement conquis par le récit et sous le charme de l’approche astucieuse imaginée par l’auteur. Distillant des dialogues subtils et jouant habilement la carte du burlesque, Marc-Antoine Mathieu joue avec la structure du temps et propose un album mêlant réflexions philosophiques, jeux de mots, ainsi qu’une bonne dose d’absurdité parfaitement contrôlée.

Visuellement, Marc-Antoine Mathieu continue de faire preuve d’une grande inventivité et de jouer habilement avec les codes du neuvième art, malmenant avec grand plaisir ses personnages et démontrant une nouvelle fois sa grande maîtrise du noir et blanc. Après la surprenante théorie de l’anti-case du premier volet ou cette fameuse spirale en 3D dont tout le monde se souvient, il joue une nouvelle fois avec le support même de cette BD en mêlant les planches même de l’album (ou ce qu’il en reste) à son scénario.

Une histoire à ne manquer sous aucun prétexte, mais dépêchez-vous, car vous venez déjà de louper le début…

Retrouvez cet album dans mon Top de l’année !

Découvrez également la bande annonce :


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Yvantilleuil 3439 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines