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L'autre côté du miroir

Par Ephe
Parfois, on se retrouve à une table, entourée de son père et de sa mère, (pourtant séparé) de ses frères et on ressens cet immense vide, cette solitude sournoise qui murmure des viletés à notre oreille.
Ça commence avec une remarque, pourtant inoffensive mais inhabituel, et tout à coup, l'air se charge de moiteur. Il m'arrive souvent d'avoir l'impression que je ne suis pas à ma place. Que ce n'est pas là que j'appartiens. Parfois, je les regardes, ceux qui m'entoures, parler, rire, discuter de tout et de rien et je les trouves beaux, heureux et passionnés et je me dis : Mais qu'est-ce que je fais là ? Pourquoi je suis là avec eux ? Comme une tache sur un magnifique tableau. Un cheveu dans une soupe.
Ma mère fait des efforts. Énorme. Je ne vois pratiquement plus de différence quand je suis là avec mon frère. Des préférences, il y en a toujours. Il est faux de croire le contraire. De prétendre. Je vie bien avec cela aujourd'hui. Mais il y a eu des blessures. Mais parfois, comme hier, quand il s'assoit au piano et qu'il joue, alors l'évidence éclate. Il joue tellement bien. Il a tellement de talent. Et on lui en redemande. Et on admire. Et on félicite. Et on apprécie. J'apprécie beaucoup aussi. Il travail tellement fort. Ne venez pas me lancer le spectre du mot jalousie. Car ce mot est laid et sournois et je ne ressens rien de tel face à mon frère. 
Mais je me sens seule. Seule avec mes particularités, avec mes difficultés, avec mes visions et mes goûts. Je ne suis pas ce qu'on aurait voulu que je sois. Fille prodige tant désirée. Avenir brillant... je n'ai pas été à la hauteur. Il y a eu des deuils. L'acceptation de la différence. La résignation qu'il n'y avait plus d'espoir, que ça ne serait jamais, jamais comme elle l'avait rêvée. 
Et mes deux frères sur le chemin du retour qui parle et parle et moi qui les écoutes, mais qui n'a plus envie de me joindre à la conversation car il parle de ce que je ne connais pas. Mes limites, jetées en pleine face. Mes faiblesses. Mes murs. 
Un abysse semble tout à coup nous séparer. 
Et je rentres chez-moi et copain est là, il m'attend. Et je lui raconte et ... il sait. Il comprend car il me connaît. Alors mon cœur déborde d'amour et de reconnaissance. Je comprends. Encore une fois pourquoi je suis avec lui. Pourquoi malgré toute les difficultés je n'ai pas abandonnée. Car lui, il m'a toujours comprise. Il m'a vue, tel que je suis réellement. Sans le masque, sans le sourire et les faux-semblants. Il a vu ma laideur, lui a touchée et il l'a acceptée. Il m'a acceptée tel que je suis, avec mes limites et mes grandes faiblesses. Personne ne me connaît aussi bien que lui. Personne n'a vu mon âme à vif. Mais lui oui, et il est toujours là, avec moi.
Je peux me sentir très seule entourée, mais je sais, que peu importe ce qu'il arrive, il y aura toujours quelqu'un qui m'attends à la maison.

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