Sinister

Qu’est ce qui fait que l’on puisse regarder un film fantastique, malgré le surnaturel, est-ce une sorte de suspension du jugement, ou le fait que l’histoire est pleine de renvois à nos angoisses primordiales, et que d’une certaine manière, et pour cette raison, elle est vraie, bien que non rationnelle ?

C’est un peu la même question que les mythes, qui ne sont pas crus mais sont fondateurs, parce qu’ils impressionnent fortement les esprits, et les modèlent.

Ce film fait partie de ceux qui peuvent nous tenir en haleine, du moins l’enfant en nous, qui a peur du noir, ces craquements mystérieux. Beau travail sur la bande son, dans cette réalisation en 24 jours. Ethan Hawke est un écrivain qui cherche la gloire, et s’installe dans une maison avec sa famille pour une recherche sur des crimes horribles, qui ont été filmés en super 8. Comme dans « ring », l’image animée, un peu tremblotante et imparfaite, peut angoisser par son côté inquiétant, par sa dénaturation de la vie ordinaire. C’est dans les recoins de l’image qu’apparaissent les mystères les plus sombres, c’est un film sur l’image, le dessin, la video, et leur capacité de révélation.