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[Critique Cinéma] Au bout du conte

Par Gicquel
[Critique Cinéma] Au bout du conte

Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand amour, aux signes, et au destin ; une femme qui rêvait d'être comédienne et désespérait d'y arriver un jour ; un jeune homme qui croyait en son talent de compositeur mais ne croyait pas beaucoup en lui. Il était une fois une petite fille qui croyait en Dieu. Il était une fois un homme qui ne croyait en rien.


[Critique Cinéma] Au bout du conte
"Au bout du conte" de Agnès Jaoui

Avec : Agnès Jaoui, Jean-Pierre Bacri, Agathe Bonitzer

Sortie Cinéma le 06/03/2013

Distribué par Memento Films Distribution

Durée : 112 Minutes

Genre : Comédie

Film classé : -

Le film :

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Ils se sont mis à deux pour écrire le scénario. Et le résultat, effectivement, valait bien une telle complicité. «  Au bout du conte » c’est une écriture magnifique, si naturelle que l’on n’imagine ni le poids des mots, ni leur signification. Ils s’entendent  comme une petite musique de cinéma, qui ne s’arrêterait jamais.

Les dialogues, les situations, même les plus insolites, coulent de source, fluides, dans ce récit qui entre légende et réalité, se faufile au gré des humeurs. Au lecteur-spectateur  de se frayer un passage, et dieu sait que les chemins ne manquent pas dans ce foisonnement d’idées et de bonheur conjugués. Malgré des rapports conflictuels, le mal être d’une gamine du divorce, et le désamour qui va et vient.

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Car c’est avant tout l’histoire d’un jardin d’enfants où une fée s’évertue à mettre en scène les aventures d’un prince charmant et de sa belle qui ne veut pas se faire embrasser. Quand elle quitte sa baguette magique, la dame retrouve le monde des grands qui ressemble bigrement à ce qu’elle vient de voir chez ses petits protégés.

Des personnages bizarrement affûtés au gré de la poésie qui fleurit dans le jardin de la fée. C’est la grande tata de Laura qui  elle, attend le grand amour. La tata elle, espère un jour décrocher le rôle de sa vie. Elle est comédienne.

 Comme tous les gens qui l’entourent d’ailleurs, acteurs et spectateurs de leur petit bout d’univers où Amélie Poulain a dû semer quelques graines. Une même et fausse insouciance, bercée par la comédie des grands. Un apprenti compositeur sur les bords du succès, un impresario aussi mystérieux que ténébreux (Benjamin Biolay, fabuleux) et ce moniteur d’auto-école qui ne croit plus en rien.

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Jean-Pierre Bacri possède là un rôle à sa mesure . Mais le comédien est bien au-delà du personnage, sublime et poignant, désespérant aussi , pour son incrédulité et son incapacité  à parler aux autres.

Une infirmité que la réalisatrice filme à hauteur du cœur et des sentiments ; il y a beaucoup de fantaisie et d’élégance dans la posture de ses personnages qui empruntent autant au Petit Chaperon Rouge qu’à La Belle au bois dormant. Ces contes et légendes défilent sous nos yeux le plus naturellement du monde et Biolay en méchant loup, c’est la cerise sur le gâteau. J’en reprendrais bien une tranche.


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