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Quand l'Australie imite les ONG anti-chasse

Publié le 29 février 2008 par Isanatori

Ce message est le 50e de ce blog. Je comptait en profiter pour expliquer mon point de vue et mon objectif en créant ce blog, mais l'actualité m'oblige à changer quelque peu mes plans. A noter que le ministre des Affaires internes, Bob Debius, a
Aujourd'hui, jeudi 7 février 2007, le gouvernement australien a rendu publique les photos et images de la chasse scientifique conduite par l'Institut japonais de recherche sur les cétacés en Antarctique. A l'origine, le navire des douanes australiennes, l'Oceanic Viking, devait documenter les activités de la flotte de recherche japonaise afin de préparer une action en justice du gouvernement de Kevin Rudd contre le programme de l'ICR. récemment annoncé que "le gouvernement [australien] n'était pas encore sûr de qui il pouvait attaquer, quand et dans quel tribunal". Pourquoi ? Tout simplement parce que le programme de recherche japonais est parfaitement légal.
Alors on est en droit de se demander si l'intention de l'Australie est réellement de recueillir des preuves en vue d'un cas de cour internationale dont "les détails sont encore à établir". La réponse est probablement non. L'Australie est sans doute le pays le plus farouchement opposé à la chasse à la baleine au sein de la Commission baleinière internationale. Les différents représentants de ce pays ont à maintes reprises annoncé qu'ils étaient contre toutes formes de chasse à la baleine, à l'exception de celle pratiquée par les Inuits et d'autres minorités ethniques. Mon opinion est que ce pays dont le nouveau gouvernement a amplement fait campagne sur la question de la chasse à la baleine lors des élections legislatives qui ont eu lieu en novembre 2007, est entré dans le petit jeu des ONG anti-chasse et va avoir beaucoup de difficulté à s'en tirer.
En effet, la publication des images de la chasse scientifique japonaise est plutôt digne de la propagande de Greenpeace. Sans doute que le fait que ces derniers n'aient pas pu obtenir ce genre d'images cette année a joué sur la décision du gouvernement australien. L' une de ces images, qui montrent deux rorquals de Minke, dont l'un plus petit que l'autre, treuillé le long de la rampe du Nisshin-maru, a été présentée comme étant celle d'une baleine allaitante et de son petit. Le ministre de l'Environnement australien, Peter Garrett a sauté sur l'occasion pour exprimer son dégoût et répéter l'opposition de son gouvernement à la chasse à la baleine. Les images et l'information ont été reprises par la majorité des médias australiens en quête de sensationnel.
Toutefois, l' ICR a réfuté le fait que les deux animaux en question étaient une mère et son petit. Comme je l'ai expliqué précédemment, les animaux pélevés dans le cadre des programmes de recherche sur les cétacés conduits par l'ICR sont déterminés aléatoirement de façon à obtenir les données les plus fiables statistiquement. S'il s'agissait de chasse commerciale, les Japonais ne captureraient que les plus gros specimens des espèces ciblées par leurs programmes. De ce fait, il arrive que de jeunes cétacés soient pris. Les chercheurs japonais à bord du Nisshin-maru ayant disséqué les deux animaux, ils sont bien mieux placés pour dire s'il s'agit ou non d'une femelle allaitante et de son petit, et la réponse est "".
L'attitude du gouvernement australien est on ne peut plus irresponsable. Ils savaient pertinement que la publication de ces images allait créer un mouvement de protestation au sein de l'opinion publique australienne par réaction émotionnelle. Cela rend forcément le dialogue avec le Japon beaucoup plus difficile, non seulement sur le sujet de la chasse à la baleine, mais également en général. Cela démontre également que les opposants à la chasse à la baleine n'ont aucun argument écologique valable. Ils sont donc obligé de recourir à l'aspect visuellement sanglant de cette activité. Pourtant, un article récemment publié dans le Canberra Times souligne que les baleines sont également amenée à mourrir de manière cruelle dans la nature. A noter également que la chasse aborigène de subsistence pratiquée entre autres par les Inuits est source de bien plus de souffrances pour les cétacés puisque les peuples concernés ne disposent pas du même équipement que les baleiniers japonais ou norvégiens.
Outre le gouvernement australien, l'attitude des médias occidentaux qui se sont empressés de diffuser l'histoire est également contestable. Il n'est pas réellement question d'informer le public, mais de vendre du sensationnel. La déontologie chère à ce métier qu'est le journalisme est elle rangé dans un tiroir. Le pire exemple est probablement celui du quotidien australien Daily Telegraph qui invite même ses lecteurs à signer une pétition ( en coopération avec une ONG anti-baleinière) contre la chasse japonaise à la baleine.
Mise à jour (29 février 2008) :
Le navire des douanes australiennes, l'Oceanic Viking est rentré au port de Fremantle le 28 février après avoir été envoyé en Antarctique par le gouvernement australien pour soi-disant recueillir des preuves contre les opérations de chasse scientifique japonaise en vue d'une hypothétique action en justice.
Le ministre de l'Intérieur australien, Bob Debus aurait une nouvelle fois déclaré que les images ainsi recueillies par les douaniers seraient "horrifiantes". Ce traitement sentimentaliste de la question de la chasse à la baleine va à l'encontre de l'accord auquel étaient parvenus le Japon et l'Australie lors de la visite du ministre australien des Affaires étrangères, Stephen Smith, de gérer ce sujet de manière calme.
Concernant la photo publiée par le gouvernement australien et montrant soi-disant une femelle et son petit, on peut lire ce qui suit dans le rapport du Comité scientifique de la CBI de 2007 (page 5) :

"[Claire Bass] a par ailleurs demandé si les femelles et petits rorquals de Minke étaient capturés dans le cadre de JARPA II. Nishiwaki a répondu que les paires femelle-baleineau étaient rarement vues durant les campagnes de recherche de JARPA II, mais qu'en cas de rencontre, des efforts étaient fait pour faire des prélèvements par biopsie d'un ou des deux animaux. Cependant, les paires femelle-baleineau ne sont pas tuées et par conséquent pas prélévées dans le cadre du protocole de JARPA II."
Autrement dit, il ne s'agissait pas d'une femelle et de son petit sur la photo, car le programme de recherche japonais JARPA II prévoit de ne pas capturer les baleines dans ce cas de figure. Le gouvernement australien ne pouvait en aucun cas ignorer ce fait.

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