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Médicaments : le risque de la rupture de stocks ?

Publié le 20 mars 2013 par Antoinemoulin @medecinsurinter

medicaments

A l’occasion d’une séance thématique qui doit se tenir ce mercredi à la Faculté des Sciences Pharmaceutiques et Biologiques de l’Université Paris Descartes, l’Académie Nationale de Pharmacie met en garde contre la rupture d’approvisionnement que peuvent connaître les médicaments.

Les ruptures de stocks dans le domaine médical et pharmaceutique deviennent de plus en plus fréquents, souligne l’Académie. Les causes peuvent en être diverses : problèmes liés à la fabrication du produit, déficit de matière première, soucis de rentabilité, problèmes de flux tendus, marché public trop important,  ou bien encore différenciation entre les besoins des hôpitaux et ceux des pharmacies.

L’ensemble de ces phénomènes peuvent être accentués par le fait que chaque organisme rejette la responsabilité sur l’autre : la pharmacie sur le fournisseur, le fournisseur sur la fabricant, le fabricant sur le laboratoire, le laboratoire sur les pouvoirs publics, etc.

Les ruptures de stocks les plus délicates sont celles liées à des arrêts de fabrication. Comme le souligne le Pr Alain Astier, chef du pôle de pharmacie des hôpitaux universitaires Henri-Mondor à Paris, et interrogé par Le Figaro, ces arrêts peuvent avoir deux raisons : « Soit le fabricant a des difficultés à se procurer des matières premières, soit le marché n’a plus d’intérêt économique».

Tous les types de médicaments sont concernés, des anxiolytiques aux antidiabétiques par exemple, et il est souvent difficile pour les fabricants de prévoir ce genre de situations, bien que les industriels soient théoriquement tenus de prévenir l’Agence du médicament six mois à l’avance. En théorie seulement…

On pourrait alors penser que la multiplication des génériques pourrait remédier à ce problème d’approvisionnement. Néanmoins, la politique de regroupement des fabricants vers un seul producteur de principe actif, pour des questions de coût, contrebalance les effets positifs liés à ces génériques.

Enfin, l’Académie de pharmacie s’inquiète de la provenance des matières premières utilisées pour la conception des médicaments. En effet, trois quarts proviennent de l’Inde et de la Chine, ce qui pose d’une part un problème de dépendance envers ces pays et, d’autre part, une réelle interrogation quant au savoir-faire de ces industriels.

Selon Philippe Liebermann, pharmacien à Strasbourg et membre de l’Académie, tous les jours 5% des médicaments commandés sont en rupture de stocks et la moitié d’entre eux le sont pendant plus de 4 jours.


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