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Sortir à Ubud : le Napi Orti ou le moment présent

Par Balisolo @balisolo

Lors de mes trois voyages à Bali, j’ai au moins passé une soirée dans ce bar roots aux sons Rock’n Blues.

Située sur la Monkey Forest Road, en mezzanine donnant sur la rue, le Napi Orti est un bar assez hors-norme et notamment par les clients qui y passent leurs soirées. On pourrait très bien le comparer à ces bars américains remplis d’habituer et où des âmes solitaires viennent noyer leur errances dans quelques verres. Et pourtant, pas de deco US, ni américains là-dedans, c’est plus une ambiance.

La première fois, c’était pendant mon Baliduo… j’avais fait une sieste et m’étais réveillée vers 21 heures. Très en forme, j’avais décidé de marcher dans les rues d’Ubud sans vraiment de but, juste histoire de m’imprégner du Bali dont je tombais un peu plus en amour, chaque minute défilant. Je marchais donc et puis j’ai entendu de la musique, de la bonne musique, de bons musiciens et un bon interprète (car si les indonésiens adorent la musique et s’y expérimentent, parfois, ça peut faire très mal aux oreilles). J’ai levé les yeux et j’ai vu plein de plantes dépassé d’une espèce de balcon, je me suis avancée, ai emprunté un petit chemin sur 5 mètres et ai trouvé les escaliers qui menaient à mon intrigue.

Bar Napi Orti à Ubud (Ganyar, Bali)

Des tatoués, un aquarium, de grandes tablées, une lumière sombre comme j’aime, intime, une déco « authentique », peu de monde, le mix parfait.

Je me suis assise dans un coin du bar et ai observé un moment, le pied battant. Je découvrais les rastas de Bali, des asiatiques avec des dreads, ca me fascinait ! Je ne faisais rien de spécial, je regardais, intérieurement souriante, bien. Par chance, la batterie de mon appareil s’est éteinte (libérée de technologie !). J’ai pris mon cahier, mon crayon et j’ai dessiné sans réfléchir (c’est pas mon métier de dessiner, hein !).

Bar Napi Orti à Ubud (Ganyar, Bali)

Après un moment, j’ai repris mes esprits et réalisé que, pour la première fois de ma vie, j’avais arrêté de penser. Oui, arrêté de penser. J’étais juste là, dans le fameux « moment présent », à 100% sans penser à avant, à demain, à tel ou telle personne ou situation, j’étais pleinement ici et j’ai éprouvé une espèce de sensation de bien-être, sans que je n’ai choisi de la déclencher, sans que quelqu’un ne me l’ait déclenché, c’était juste un moment parfait, vraiment parfait (que je n’ai jamais retrouvé – jusqu’à maintenant). Je n’avais ni envie d’être ailleurs, ni pour envie de rester là pour l’éternité, j’étais là, vraiment, c’est fou.

Au bout d’une heure, un homme est arrivé. Cheveux longs jusque dans le bas de son dos, teint hâlé, indonésien bien sûr. Il s’est assis près des musiciens, a mis un djembé entre ses jambes et a accompagné les musiciens. Rien d’extraordinaire me direz-vous ? Effectivement. Mais toute cette scène, je l’ai vécue au ralenti. Cet homme là à qui je n’ai pas parlé et qui ne m’a même pas vue, m’a fasciné. Je l’ai trouvé d’une beauté foudroyante, il avait un charisme pudique mais puissant, une lumière mais tellement d’ailleurs… j’ai été subjuguée. Je l’ai regardé deux longues heures sans rien voir de ce qui était autour. C’est juste une sensation, c’est intérieur (et c’était génial !).

Mon inconnu - Bar Napi Orti à Ubud (Ganyar, Bali)

J’ai passé ma meilleure soirée en solo durant ce voyage avec une copine. J’ai adoré.

Trois mois plus tard, lorsque je faisais mon Balisolo, je suis retournée au Napi Orti. Ca n’avait pas changé.

Je n’ai pas revu mon bel inconnu aux airs d’indien des Amériques mais j’ai rencontré Putu, le guide qui loue des scooters et des vélos et avec qui je suis devenue amie. J’ai aussi rencontré un français qui importait du matos de déco en France pour sa boutique de boui-boui en Bretagne et qui m’a fait découvrir le musée Blanco et fait rapidement voir les environs (j’ai oublié tous les noms, désolée).

Lors de mon dernier passage à Bali, j’ai donné rendez-vous à Putu au Napi Orti avec Marine, une lectrice adorée avec qui j’ai vadrouillé quelques heures à Ubud. Et, cadeau, j’ai quand même pensé à recharger ma batterie avant et malgré mes 39° de fièvre, j’ai capté deux moments pour vous. L’un d’un vadrouilleur de la soixantaine, barbue qui ne se déplace jamais sans ses harmonicas et qui avait l’air d’être un habitué du lieu malgré sa discrétion et un autre moment, juste « Hey Joe » par les mêmes musiciens qu’il y avait 2 ans (je crois) :

Infos pratiques :
Monkey Forest Rd - Ubud
Tel. : (+62) 0361 970 982




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