Et si on parlait...de méchants.

...de méchants.

Je vais commencer ce deuxième numéro de Et si on parlait...par une réflexion du grand Alfred Hitchcock, aujourd'hui érigée en principe de cinéma: pour faire un bon film, il faut avoir un bon méchant.

Le méchant est en effet très important, car c'est lui qui donne son rythme au film et au réalisateur les moyens de signifier énormément de choses. C'est pour cette raison qu'il exerce sur le spectateur une fascination qui dépasse souvent celle qu'on peut éprouver pour le gentil. Bref, un film sans méchant c'est comme une raclette sans fromage, ça n'a pas de sens. Petit panorama non exhaustif des méchants préférés de Cyril, puis des miens.

 

Les cinq méchants favoris de Cyril:

Dennis Nedry: Jurrasic Park

Malgré l'échec dans sa tentative de vol, le gros Dennis Nedry est considéré comme le méchant de Jurrasic Park. Très drôle dans sa caractérisation par Wayne Knight, qui incarne incroyablement bien le personnage, il fait figure de méchant drôle et pathétique. On adore les dialogues qui entourent son personnage, de la fameuse scène du mot magique à son irrévérence incroyable. La voix française est un délice.

Nicky Santoro: Casino

Après un rôle dingue dans les Affranchis, Joe Pesci revient chez Scorcese encore plus fou. Voyant en Las Vegas le nouveau Far West, Nicky Santoro sème le crime et la violence comme un véritable bulldozer. Sa bijouterie «La ruée vers l'or» refourgue les diamants volés pendant des braquages. Capable de tuer un homme avec un stylo bic ou de presser une tête dans un étau, il symbolise le gangster dans sa quête insatiable du pouvoir, franche et meurtrière.

Mildred Ratched: Vol au dessus d'un nid de coucou

Milos Forman est parvenuà jouer littéralement avec nos nerfs. L'enfer du monde psychiatrique est incarné par la terrifiante et redoutable infirmière Mildred Ratched. Profondément impassible, elle incarne l'être humain dans sa déshumanisation la plus totale. Prenant le point de vue de Mc Murphy, le spectateur ressentira à tour l'envie de l'étrangler sans scrupule.

Le roi: Le roi et l'oiseau

Dans le film d'animation de Jacques Prévert, le personnage du Roi donne la chair de poule. Menant une recherche intense dans son royaume pour retrouver «une charmante bergère et un petit ramoneur de rien du tout», il représente le pouvoir dans ce qu'il a de plus laid. Immense critique poétique d'un État mécanisé et autoritaire, ce film d'animation s'inscrit dans les chefs d’œuvre du genre.

Le chauffeur du camion: Duel

Si vous avez vu Duel dans votre enfance, vous avez sûrement été marqué par le camion et la silhouette invisible de son chauffeur. Spielberg y livre toute la force de son cinéma en nous faisant craindre un personnage jamais montré. En filmant le regard terrorisé de son héros, le cinéaste fait monter une tension qui ne s'arrête jamais. Livré à cette situation, le public ressent aussi bien la chaleur de cette route désertique que la peur commune et séparatique du Noir.

Les cinq méchants favoris de Flow:

Le plus mieux:

Le Joker: Batman

Je ne pouvais pas commencer à vous parler de mes méchants préférés d'une autre manière. Le Joker est l'idéal du méchant dans tout ce qu'il représente: le Mal aux multiples visages aussi bien que le Némésis d'un héros trop droit. Combinant un look d'enfer à une imprévisibilité teintée de cruauté, Le Joker est mon méchant préféré depuis ma plus tendre enfance (je l'ai découvert dans la série animée Batmandes années 90). Récemment, il a trouvé son incarnation parfaite en la personne du regretté Heath Ledger qui a démontré avec classe qu'être un héros c'était totalement ringard.

Le plus pur:

Michael Myers: Halloween

Le méchant doit signifier quelque chose. John Carpenter a pris la règle au pied de la lettre en faisant de son boogeyman l'incarnation pure et simple du Mal. Lent mais implacable, il s'insinue inexorablement dans tous les niveaux d'une société malade. Une des plus belle incarnation du Mal qui ronge au cinéma.

Le plus humain:

Clay Morrow: Sons of Anarchy

Certes, il n'évolue pas dans un film mais qu'importe. Clay Morrow représente fièrement ces méchants humains et faillibles. Ils font des conneries, les regrettent mais continuent à en faire. Et ce sont les autres personnages qui en souffrent. Et on veut les tuer, puis on regrette d'y avoir pensé, puis on veut les voir morts à nouveau. Cette ambivalence entre attraction et répulsion, Clay en est le chantre. Il est, par ses actions, responsable de la mort de la moitié du casting et mérite amplement de finir ad patres mais le voir souffrir est tellement plus bon.

Le plus grotesque:

Gaston: La Belle et la Bête

Je ne pouvais parler de méchants sans évoquer ceux qui ont bercé mon enfance, ceux qui font vivre les films d'animation Disney. Toujours porté sur l'exagération, ils ont toujours fait s'illuminer mes yeux d'enfants (j'avais déjà des problèmes mentaux à cette époque). J'aurais pu évoquer Scar le raffiné, mais je dois avouer que ce bon vieux Gaston me fait bien tripper. Avec son torse velu de gros rustre écervelé, il est le plus grotesque. Et sa chanson (en VF de préférence) est un summum de n'importe nawak.

Le plus coriace:

Jason Voorhees: la saga des Vendredi 13

Finir avec le boogeyman le plus increvable du cinéma me semblait naturel. Ce méchant, plus ridicule qu'effrayant a massacré des ados dénudés toute sa vie sans se plaindre. Respect, bro. Surtout quand on sait qu'il meure de plus en plus violemment à chaque film. Il a même eu le droit d'être jeté d'un vaisseau spatial pour geler dans le vide intersidéral comme le mythique Alien. Ça impose le respect ! Non ?

Et vous, quels sont vos méchants préférés ?