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The place beyond the pines de derek cianfrance : un triptyque peu réussi

Publié le 24 mars 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

The Place Beyond The Pines AFFICHE copie 2 THE PLACE BEYOND THE PINES DE DEREK CIANFRANCE : UN TRIPTYQUE PEU RÉUSSI

Une pâle copie de Drive ? Pas vraiment

Au premier abord, The Place Beyond The Pines peut ressembler à une copie sans intérêt de Drive, de Nicolas Winding Refn. Remplacez la Chevrolet Impala par une moto, tout en gardant Ryan Gosling et son job, à savoir cascadeur le jour, et truand pendant ses heures libres. Derek Cianfrance (Blue Valentine) ne se limite pas à cela – ce qui est peut être dommage, cela aurait pu être presque plus passionnant – mais nous livre ici un triptyque presque intéressant mais trop inégal, qui nous laisse sur une impression d’inachevé.

Si au début, on assiste à une ouverture très prenante (un superbe plan séquence au son des moteurs de motos), le film s’effondre en intensité au fur et à mesure qu’on progresse.

L’intérêt zéro d’utiliser un triptyque

Derek Cianfrance a décidé d’utiliser pour ce film une construction sous forme de triptyque : 3 actes (d’un durée presque similaire)  mais qui sont malheureusement de moins en moins intéressants.

  • PREMIER ACTE : l’histoire de Luke (Ryan Gosling), un cascadeur à moto qui décide de braquer des banques afin d’aider son fils, dont il vient à peine d’apprendre l’existence.
  • DEUXIÈME ACTE : malheureusement, la route de Luke va croiser celle d’Avery (Bradley Cooper), un policier de la police de Schenectady.
  • TROISIÈME ACTE : les répercussions de ces deux premiers actes sur la vie des enfants respectifs de Luke et d’Avery (qui ont comme par hasard exactement le même âge et des personnalités quasiment opposées). Hum hum !

 Pas de réelle justification pour l’utilisation d’un triptyque. Quel est l’intérêt ? Cette forme casse le rythme initial (la première partie du film  qui est très dynamique). C’est original certes, mais il faut tout d’abord avoir quelque chose à dire, ce qui n’est pas le cas ici. À l’utilisation futile de cette construction en 3 actes s’ajoutent les ellipses utilisées à foison (sans compter la coupure de 15 ans, où l’on retrouve Eva Mendes honteusement maquillée)  et des scènes sans réel intérêt pour le film.

Alors que la première partie fonctionne très bien (le duo Gosling/Mendelsohn est très bon), la deuxième partie n’est portée que par Bradley Cooper, qui « sauve » littéralement ce 2ème acte, manquant d’intensité au niveau du scénario.

Quant à elle, la troisième partie – racontant la rencontre des fils de Gosling et Cooper – n’est vraiment pas passionnante et surtout assez peu crédible. Les acteurs ne sont malheureusement pas transcendants (Emory Cohen, pas convaincant, et Dane DeHaan de Chonicle, presque bon) et c’est finalement exactement ce à quoi on peut s’attendre : pas de surprise, et une fin totalement prévisible. En plus de ça, Cianfrance réutilise des astuces qui ne marchent plus : la photo de famille au fond du portefeuille, le gamin qui retourne sur les traces de son père, etc.

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Une bonne idée initiale, mais…

Le souci avec The Place Beyond The Pines, c’est qu’on a l’impression que tout a été fait pour bousiller une idée initiale assez bonne. Cianfrance disposait d’un casting de haut vol, mais n’a malheureusement pas su les exploiter proprement. On attendait d’ailleurs ce film pour la rencontre Gosling/Cooper mais qui n’est qu’anecdotique face à la longueur totale du film (si on peut appeler ça une rencontre). Quel en est l’intérêt ? Comme si Al Pacino et De Niro n’avaient pas tourné la scène du restaurant dans Heat.

Globalement le problème du film est son manque d’intensité. D’accord c’est assez original : des acteurs assez loin de leurs rôles habituels (pas vraiment Ryan Gosling, mais Bradley Cooper et Eva Mendes), une construction peu commune, une image assez originale (mais des fois très peu convaincante, où l’on remarque des soucis de cadrage – quelques scènes du films sont quand mêmes très bien réalisées). Cependant, l’originalité ne sauve pas tout : trop de faiblesses scénaristiques qui laisse deviner la suite (au sein des actes et non entre eux). Vraiment dommage. Avec Cloud Atlas on avait 6 films en 1, avec The Place Beyond The Pines on en a 3. Mais les 3 ne valent même pas un seul de Cloud Atlas.  Citons quand même Mike Patton – le compositeur de la bande originale du film –  qui a réussit à proposer une musique très hypnotique qui colle parfaitement aux images du film.


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