La poésie de l’apnée

C’est certainement le sport extrême le plus envoûtant et hallucinant qui existe. Tout en retenu et en douceur, l’apnée est une fascination. Plus proche de la transe ou du yoga que du sport comme on l’entend, c’est une activité fondamentalement solitaire. Une plongée au fond de soi plus qu’au fond de l’eau.
Matty Brown a voulu rendre hommage à l’un des plus grands apnéistes vivants, William Trubridge, double record man du monde.
Sur cette plongée, le Britannique atteint les 101 mètres sans assistance. Parfaite réalisation, on perçoit les mouvements lents du début de la descente, puis le corps qui coule seul à partir de 30 mètres, lorsque la pression s’inverse. C’est alors que le talent du réalisateur nous dresse subtilement cette plongée dans la psyché que doit ressentir un corps privé d’air, soumis au profondeur et ressentant certainement ce désir inconscient de descendre encore et encore pour se laisser engloutir dans la matrice maternelle.