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Congrès du Parti de Gauche : un parti bien vivant !

Publié le 25 mars 2013 par Lecridupeuple @cridupeuple

Le 3e congrès du Parti de Gauche est terminé. Il valide notre cheminement sur la ligne de crête. Avant toute chose, je veux remercier les amis, les camarades, toute l’équipe du Parti de Gauche Gironde qui, menée par Alain Bousquet (que j’embrasse avec toute mon amitié), nous a offert des conditions de travail et d’accueil parmi les plus chouettes dans lesquelles j’ai eu à travailler. Faut dire que gérer près de 1 000 délégués, invités et bénévoles de l’organisation, ce n’est pas une mince affaire. Et un délégué en congrès, ça peut parfois se comporter comme un sale gosse. Leur boulot à eux, aux copains qui nous ont accueilli, n’en prend que plus de valeur.

(photo : Rémy Blang)

(photo : Rémy Blang)

Vendredi dans les ruches militantes, samedi et dimanche – malgré les coups bas, le fiel et les tentatives de diversion -, je peux l’écrire sans user de la méthode Coué : notre parti est bien vivant. Et, relisant mes écrits sur ce processus qui a abouti au Parc des expositions de Bordeaux, je peux le dire : en titrant, il y a plus de trois mois, « unité et maturité », j’ai eu le nez creux. Oh, bien sûr, tout ne s’est pas passé comme dans un rêve. Nous avons eu notre moment de crise, ce qui me permet de dire que notre parti est un corps vivant. Le renouvellement de la direction nationale a été l’occasion d’un affrontement comme seuls les gens qui réfléchissent en ont le secret.

Le bureau national sortant a été conspué, dans son ensemble, voyant quelques pratiques remises en cause vertement. Nous sommes bien d’accord : chez nous, pas de guerre de clans, pas de lutte de pouvoir, mais des différences – par moments – sur les conceptions. Dans cette remise en cause, il n’y a ni gauchisme, ni basisme mais le rappel que nos discours doivent impérativement être traduits en actes. C’est encore plus vrai quand, en moins d’un an, nous passons de 8 000 à plus de 12 000 adhérents. Le nouveau bureau national sait donc à quoi s’en tenir : il va devoir bosser et ne pas se reposer sur le dévouement de quelques-uns, aussi doués soient-ils. Au fond, la question reste bien de savoir que nous voulons un parti de masse !

Congrès du PG travail en ruche

Sans contradiction aucune, le congrès a mis au grand jour une homogénéité et une cohérence politique rare. S’il n’y a pas de tendances au Parti de Gauche, c’est bien parce que l’ensemble du parti partage, dans sa très grande majorité, la même orientation politique, celle résumée successivement par nos camarades François Delapierre et Martine Billard. En clair, notre orientation consiste à « entretenir le conflit pour éclairer les consciences », « cliver pour rassembler ». Il convient donc, pour ouvrir les débats et les repolitiser, d’assumer des lignes fortes de nature à éclairer sur ce qu’est la gauche, à notre avis. C’est ce qu’explique François Delapierre :

Le meilleur viendra de la gauche. Et reconnaissons le objectivement, le PS, celui qui gouverne depuis le 6 mai, n’est plus de gauche. Rendez-vous compte, le ministre de l’économie Moscovici défend la politique de l’Eurogroupe, c’est dire s’il n’est plus de gauche.
Le meilleur adviendra quand la gauche prendra la place de l’oligarchie et de ses valets oligarques aussi à l’aise à l’UMP qu’au PS, car finalement à droite dans les deux cas, leur place naturelle.
Le meilleur viendra par la démocratie citoyenne, qui permet au peuple de prendre la place des partis politiques pour gouverner par lui et pour lui.
Ce meilleur porte un nom : la VIe République, sociale et écologique. Et ce n’est pas qu’une question de méthode, mais bel et bien l’objectif. Alors, on lâche rien.

Congrès du PG, les votes font des cartons

C’est bien en assumant nos différences avec le parti solférinien, en qualifiant clairement leurs positions, que nous pourrons redonner le goût de la politique à celles et ceux qui ne voient dans le Parti dit sérieux que l’avatar « social » de l’UMP. Ce faisant, nous assécherons aussi le marais nauséabond sur lequel prospère le Front national. Le débat autour des deux élections à venir : municipales et européennes, a permis de vérifier que le parti est rassemblé sur la stratégie d’autonomie conquérante. Oui, en initiant des listes autonomes du Front de Gauche dans toutes les villes, nous ambitionnons de créer les premiers contre-pouvoirs face à l’austérité avant que de partir à la confrontation avec les autres composantes que l’électorat identifie comme « de gauche » aux élections européennes.

Quand la question clé, remise au cœur du débat par la crise chypriote, demeure celle de l’austérité mise en œuvre à marche forcée par l’Union et la Banque centrale européennes, le scrutin de juin 2014 sera pour le Front de Gauche et le Parti de la gauche européenne l’occasion de proposer son alternative aux peuples du vieux continent.

(photo : Rémy Blang)

(photo : Rémy Blang)

C’est ce qu’explique Jean-Luc Mélenchon dans son discours d’ouverture du congrès :

Le front de gauche a porté durant toute la campagne la confrontation de deux lignes possibles à Gauche.Aujourd’hui, c’est une réorientation générale qui est à l’ordre du jour avec un changement de gouvernement !

Au fond, le Parti de Gauche a bien fixé sa propre feuille de route. A partir des 18 thèses de l’écosocialisme, nous sommes le parti de la conquête du pouvoir, par et pour le peuple. Pour cela, nous organiserons, autour de nos radicalités concrètes, des marées humaines. Prendre le pouvoir, c’est le seul moyen pour mettre en œuvre les politiques alternatives dont nous sommes porteurs. Cela exige de ne pas verser dans la compromission avec le parti solférinien pour conserver toute la crédibilité que nous avons engrangée depuis notre création en 2008. Cela nécessite aussi de ne pas verser dans le gauchisme des postures lesquelles, pour confortables qu’elles soient, empêchent de travailler vraiment au service de la classe ouvrière. C’est cela la ligne de crête. C’est le chemin que nous avons choisi.

Congrès du PG, les votes se succèdent

Comme le dit finalement Martine Billard :

Ce n’est plus le temps des hésitations. Ce n’est plus le temps des longs discours. Si nous n’allons pas de l’avant, c’est l’extrême-droite qui le fera. Oui, il y a une course de vitesse engagée entre eux et nous. Oui, nous devons la gagner, pour la République, pour la France, pour notre peuple.

* * *

A lire aussi :

Un beau congrès du Parti de gauche, par Alexis Corbière.

O povo unido jamáis será vencido, sur le blog d’Emmanuelle.

Congrès du Parti de Gauche : les mots pour le dire, sur le blog du Yéti.

Le Congrès du PG comme si vous y étiez, par mon ami pour de vrai.

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Bonus vidéo : Rage Against The Machine « Take The Power Back »


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