Celui qui n’a pas bon pied part avant

Proverbe guadeloupéen

Je n’en parle pas souvent ici… il y a des douleurs qui sont difficiles à retranscrire… pourtant au quotidien ça me bouffe… malheureusement il y a peu de solutions… je sais que je ne suis pas la seule…

J’ai d’horribles douleurs dans les pieds!

Depuis toute petite c’est un problème récurrent dont je ne peut me défaire et qui empire sérieusement avec le temps.

Il faut dire qu’à la base, mes pieds sont un peu hors normes par leur taille: je chausse du 41 (bon, je mesure 1m75 donc c’est pas non plus choquant). Depuis petite donc, j’ai du mal à me chausser. Car si le 41 fillette semble être devenu assez courant chez les jeunes filles de la nouvelle génération, ce n’était pas le cas quand j’avais moi-même une dizaine d’année. Je voyais alors mes copines se pavaner avec des chaussures à la mode qui me faisaient rêver et je pleurais en secret sur mes Kickers qui à l’époque étaient loin d’être fashions (je ne savais pas encore que j’en porterais toute ma vie avec plaisir).

Déjà que je me sentais mal dans ma peau, trop grande, trop grosse et en plus avec de trop grands pieds, c’était le summum!

Mais j’étais encore très loin d’être arrivée au bout de mes peines!

Quand j’ai eu quinze ans, je me suis mise à avoir mal aux pattes. Sans arrêt des ampoules, mal aux talons… et ce dans n’importe quel type de chaussures, même les plus confortables, à l’époque j’étais plutôt du genre à porter des baskets donc…

Ma mère a décidé de m’emmener voir un podologue.

Je me suis déchaussée et le verdict a été sans appel: Hallux Valgus (je te déconseille vivement de taper ce mot dans Google image). Dans mon cas et vu mon âge c’est surement « lié à un défaut d’orientation de la tête métatarsienne, est dite « juvénile » car elle apparaît dans la deuxième décennie de la vie du patient. Elle est héréditaire et transmissible par la mère avec pénétrance génétique variable de 72 %. Elle représente 30 % des cas »

C’est à peu près ce que le docteur a dit.

Et en plus, j’ai le tendon qui passe derrière mon pied et qui va sous mon talon qui est trop court, d’où les douleurs aux talons.

Quand on est ressorties de là, l’auteure de mes jours s’est offusquée: « Comment est-ce possible?! Personne n’a ça dans ma famille!! Que fait la police et bla bla bla »

C’est drôle les coïncidences parce que genre un mois plus tard, j’étais en vacances avec mon oncle (le frère de ma mère) et quand je l’ai vu marcher pieds nus, j’ai compris ce qui m’attendais: un pied complètement déformé! Tout ça est donc bien un peu héréditaire.

Maintenant je suis grande et je m’y suis faite. Je souffre en silence. J’ai un quotidien bien rodé. Toujours une paire de godasses de rechange dans ma voiture ou même dans mon sac parfois.

Parce que de toutes façons, je n’ai aucune paire de chaussure qui me permette de tenir une journée debout sans souffrir un minimum.

C’est vrai que je ne fais pas vraiment d’effort en terme de largeur de pompes. Comme ma paire de bottines compensées que j’adore mais qui sont à proscrire avec les pieds que j’ai. Je les porte quand même, sachant que je peux les supporter environs 3 heures.

Ces derniers mois ça s’est vraiment aggravé. Surtout sur mon pied droit (déjà que c’est moche, maintenant ce n’est même plus symétrique!). J’ai vu des spécialistes, la majeure partie s’accorde sur le fait qu’une opération est non-seulement très difficile (j’entends par là douloureuse et handicapante) mais qu’en plus, comme c’est un truc évolutif, ça peut revenir après l’opération.

Ça devient de plus en plus difficile, même en converse j’ai mal.

Dans 2 semaines je pars à Rome et c’est vraiment un gros problème pour moi de savoir quelles chaussures je vais porter. Obligée d’en prendre au moins 2 paires car je ne fais pas plus d’une journée avec une paire et croiser les doigts, marcher tranquillement pour ne pas trop souffrir.